avril 20, 2024

Les Mauvais Esprits

Titre Original : Malevolent

De : Olaf De Fleur Johannesson

Avec Florence Pugh, Celia Imrie, Daisy Mathewson, Ben Lloyd-Hughes

Année: 2018

Pays: Etats-Unis

Genre: Horreur

Résumé:

Jackson et Angela ont monté une escroquerie en se faisant passer pour des chasseurs de fantômes et en vivent plutôt bien. Un jour qu’ils sont chargés d’enquêter sur une vieille maison hantée, de véritables terreurs surnaturelles occupent la maison, et même un mal bien plus grand encore…

Avis:

Netflix est une plateforme formidable qui permet à tout un chacun de redécouvrir des films et des séries, mais aussi de voir des inédits qui peuvent parfois prendre l’allure de futurs classiques. D’ailleurs, certains grands réalisateurs se s’y sont pas trompés et ont fait leur film via les productions de cette plateforme comme Scorsese, Cuaron ou encore Bong Joon-Ho. Mais il y a aussi sur cette plateforme des petits films produits par Netflix et qui ont moins de retentissement que le reste. Parfois, il en ressort une excellente surprise comme Errementari, mais parfois, on tombe sur des choses absconses et complètement pétées. C’est par exemple le cas de ce film, Les Mauvais Esprits, ou Malevolent en version originale. Passé complètement inaperçu lors de sa venue sur la plateforme au début du mois d’Octobre, Les Mauvais Esprits laisse peu de place au doute sur ce que l’on va voir, arpentant le chemin sinueux de faux exorcistes qui vont se faire prendre à revers. Bref, un film classique et qui sonnait déjà comme un pétard mouillé. Est-ce vraiment le cas?

Le film débute par une présentation très sommaire des personnages, qui vont se retrouver dans une baraque pour aider un père et sa petite fille à faire partir le fantôme de la mère récemment décédée. On voit de suite la supercherie et les rôles bien dispatchés des quatre personnages. L’une joue la médium, l’autre le chef de file qui demande l’argent et qui est beau parleur, le technicien et celle qui s’occupe du son et de tout l’aspect logistique. Bref, une brochette de connards que l’on va essayer de connaître au fur et à mesure de l’histoire. Le problème survient lorsque celle qui joue la médium commence à vraiment ressentir des choses et voir des esprits. A partir de là, elle va devenir de plus en plus réticente pour faire des arnaques. Visiblement, le côté humain lui importe peu et seul son égoïsme semble l’emporter. Quoi qu’il en soit, son frère, qui est le chef de la bande, décide de faire un dernier gros coup dans une baraque où trois petites filles ont été tuées. Malheureusement, les choses ne vont pas vraiment se passer comme prévu. Avec un tel pitch, on sent que ce film va rouler sur des rails et ne surprendre personne. Le début est d’ailleurs dans cette veine du film de fantôme basique et sans âme. C’est sur sa fin que le métrage va trouver un léger second souffle.

En effet, le film s’amuse à tromper le spectateur sur un twist qui va montrer que Les Mauvais Esprits ne sont pas ceux que l’on croit. Sans aucun spoil à l’intérieur, le scénario s’amuse à jouer au plus malin en tentant de changer de registre, pensant du simple film de fantôme à quelque chose d’encore plus simple et improbable. Et c’est là tout l’aspect étrange de ce film qui peine vraiment à convaincre durant tout son long, mais qui se réveille sur sa fin grâce à un aspect gore et survival salvateur. Le réalisateur décide alors de s’éloigner de l’image du film d’épouvante dans une vieille baraque dégueulasse pour revenir vers quelque chose de plus brute et de plus violent. Les scènes gores sont alors bien présentes et il y a un certain dynamisme qui se dégage, délaissant l’ambiance anxiogène (qui ne prenait pas), pour quelque chose de plus malsain. Malheureusement, cette fulgurance est quelque peu gâchée par des éléments improbables, par la venue d’un Deus Ex Machina puant et facile et donc par un happy ending un poil déplorable, même s’il veut nous faire croire que ce n’est pas si joyeux que ça.

En fait, le plus gros défaut de ce film, c’est la présence de personnages complètement antipathiques. Si l’on éjecte d’entrée de jeu la jolie blonde qui ne sert à rien et qui a trois lignes de dialogue avant de mourir, ou encore le caméraman secrètement amoureux de la médium, les deux autres personnages principaux sont tout justes insupportables. En premier lieu, le chef de la bande, joué par Ben Lloyd-Hughes, est à se taper la tête contre les murs. Outre le fait que l’acteur fasse le minimum syndical, on est surtout face à un connard de base, qui ne pense qu’à son pognon (qu’il doit à des mafieux) et fait fi des problèmes de sa sœur ou des autres membres de l’équipe. C’est un sale égoïste qui ne se révèle même pas sur la fin et qui mérite le sort qui lui est réservé. Quant à Florence Pugh, qui joue sa sœur et la médium de service, on est dans un registre différent, entre charme et dépression. L’actrice est tout mignonne et elle se révèle un peu dans ce rôle, mais elle tire tout le temps la gueule et s’avère assez déplaisante à suivre, notamment parce qu’elle n’embrasse pas son lourd passif qui peut l’aider. D’autant plus que son raisonnement est parfois illogique et que l’on frôle le surjeu sur la fin. Rajoutons à cela des bad guys ridicules, dont les motivations sont obscures et sans grand intérêt. Il y a un vrai défaut d’écriture dans ce film, qui s’accumule avec un montage chaotique qui essaye de placer des effets de peur sans jump scare mais dont les ficelles se voient à dix kilomètres. Cela ne suscite ni la peur, ni la surprise, mais juste un artifice de montage digne d’une production sur internet.

Au final, Les Mauvais Esprits auraient pu être un film beaucoup plus intéressant s’il n’avait pas voulu jouer au petit malin et si l’écriture des personnages était un poil plus intelligente. Ici, on se retrouve face à un film basique, avec un twist assez lamentable, et qui veut surprendre en jouant à la fois sur sa thématique, mais aussi sur son titre. Cela reste très superficiel, sans aucune vraie saveur, avec des protagonistes insupportables et une mise en scène ultra basique. Le film ne fait pas peur du tout, la faute à une réalisation banale et à un montage trop « cuté » pour rendre l’ensemble cohérent. Et puis le fait de situer le film dans les années 80 n’apporte strictement rien, comme si cela était un gage de bonne qualité ou allait attirer les amateurs d’horreur de ces années-là comme un doudou magique. Il n’en est rien et le film va sûrement se perdre dans les limbes de l’ennui.

Note: 07/20

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Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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