Avis :
Le Viking Métal est un sous-genre du métal qui se situe entre le Death et le Epic Métal. Il ne doit sa nomination que par les paroles des chansons qui racontent des histoires de vikings, de voyages et de joyeux pillages. Bien évidemment, quand on parle de vikings, on pense immédiatement à des groupes scandinaves, dont c’est une spécialité. Sauf que le groupe que nous abordons aujourd’hui ne vient pas d’un pays froid, mais plutôt d’un pays chaud, puisque Valhalore est un groupe australien. Vous allez me dire, mais que viennent foutre les vikings chez les aborigènes ? La réponse est toute simple, la culture n’a pas de frontières et certaines attirances ne s’expliquent pas. Après une paire d’EP et de singles, Valhalore va connaître les joies du premier album avec Voyage Into Eternity qui est sorti en 2017. La question qui brûle toutes les lèvres, c’est à quoi peut bien ressembler du Viking Métal australien. La réponse est toute simple, à n’importe quel autre Viking Métal, c’est-à-dire un mélange de Folk et de Death, un chant en growl puissant et quelques interludes plus posés qui laissent de la place à une jolie flûte et une ambiance médiévale assez prégnante. En bref, un bon album de Viking mais qui manque parfois de variations.
Comme tout bon album de Viking Métal qui se respecte, le skeud débute sur une introduction où l’on peut entendre un homme parler de légende avec une voix grave. Quelques percussions et des bois viennent donner un côté très folk à l’ensemble, sans compter sur quelques cordes pincées de ce qui semble être une harpe, puis une flûte vient faire son apparition. Le résultat est enchanteur et donne vraiment envie d’aller plus loin. Et après By Moon and Stars, on le groupe enclenche la deuxième avec Malice of Illusion. Là aussi, le morceau commence doucement, laissant le côté médiéval prendre le dessus avant de lâcher les grattes et de montrer tout le potentiel du groupe en termes de métal. Entre un cri guttural puissant et une batterie ultra rapide, le groupe arrive à créer un maelström de violence, tout en gardant une douce mélodie. Cela reste violent et percutant, parfois à la limite de la saturation, mais on reste sur la bonne tangente, laissant toujours de la place à des moments calmes où le chanteur peut aussi poser sa voix. C’est dense et assez long, tout en étant très accessible et agréable à l’écoute. The Winterstone et Guardians of Time seront du même acabit, quitte risquer par moments la redondance. C’est-à-dire que les rythmiques se ressemblent, les alternances chant clair et chant crié sont similaires et finalement, on reste un peu sur notre faim. On notera aussi l’omniprésence de la flûte, qui offre un joli petit encart folk, mais qui se fait parfois trop présente.
Dans sa seconde moitié, l’album se fait un peu plus classique et surtout moins virulent. A titre d’exemple, on peut citer le très beau morceau Upon the Shores, qui offre un très beau moment de solo à la gratte, ainsi qu’une flûte qui se lâche un peu plus et propose un peu plus de nouveauté. Cela offre un moment de « calme » assez plaisant et montre une autre facette du groupe, plus facile d’accès et surtout plutôt rassembleur. Le refrain est catchy, et les chœurs masculins offrent ce qu’il faut d’entrain. Avec Forth the Red Sun Rises, le groupe explore le titre uniquement instrumental, avec bien évidemment une flûte qui sera le maître-mot sur ce titre. Alors c’est très touchant, c’est vraiment bien fichu, par contre, ça reste très classique pour quelqu’un qui a l’habitude d’écoute du folk métal à tendance viking. Certes, cela permet une trêve après le très violent Augury of Death (qui se rapproche pas mal du Death justement), mais il manque ce petit côté grandiloquent et un peu puissant qui caractérise les vikings. Avec Voyage Into Eternity, le groupe s’essaye au long titre qui invite à l’introspection, montant crescendo et se terminant sur un gros solo de guitare complètement maîtrisé. Là, on sent que le groupe en a sous le pied et c’est relativement plaisant.
Au final, Voyage Into Eternity, le premier et dernier album en date de Valhalore, est plutôt une belle réussite, surtout pour un premier effort. Le groupe offre une galette longue et technique dans un genre qui n’est pas si évident que cela. On notera quelques scories de-ci de-là, mais rien de vraiment méchant, si ce n’est une légère redondance au bout de plusieurs écoutes. En l’état, entre une belle production et des titres qui marquent, on ne peut pas reprocher grand-chose à ce jeune groupe qui promet de belles choses.
- By Moon and Stars
- Malice of Illusion
- The Winterstone
- Guardians of Time
- Across the Frozen Ocean
- Upon the Shores
- Augury of Death
- Forth the Red Sun Rises
- Voyage Into Eternity
- By the Lights of Funeral Pyres
Note: 15/20
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=l3SklF_8XVo[/youtube]
Par AqME