Titre Original : Dead Man Walking
De : Tim Robbins
Avec Sean Penn, Susan Sarandon, Jack Black, Robert Prosky
Année: 1995
Pays: Etats-Unis, Angleterre
Genre: Drame
Résumé:
Sœur Helen Prejean va accompagner jusqu’à sa mort Matthew Poncelet, condamné à la peine capitale pour l’assassinat de deux adolescents.
Avis:
Tim Robbins est un comédien qui a commencé sa carrière dans les années 70. Si le comédien a énormément de talent et en quarante ans de carrière, il a tourné pour et avec les plus grands, il faut noter qu’il a tendance à se faire discret et qu’il est bien souvent sous-estimé. De manière encore plus discrète, Tim Robbins a d’autres cordes à son arc, comme celle de réalisateur. Et oui, s’il ne réalise pas régulièrement, il a toutefois pas moins de trois longs-métrages à son actif et plusieurs épisodes, avec notamment quelques épisodes sur l’excellente série « Treme« .
Après « Bob Roberts« , un premier film sorti en 1992 qui se voulait être une satire politique doublée d’une histoire vraie, Tim Robbins était de retour derrière la caméra trois ans plus tard pour ce qui demeure encore aujourd’hui son petit bijou, pour ne pas dire son chef-d’œuvre, mais aussi son film le plus populaire. S’attaquant ici à la peine de mort de manière honnête et sans tomber dans le spectaculaire, Tim Robbins livre un film fort, puissant et bouleversant, tenu par des acteurs fabuleux. Un film qui n’aurait finalement comme seul petit défaut de pousser parfois un petit peu trop loin la rédemption qui ne peut être que religieuse. Mais bon, hormis ce détail, pour le reste, « La dernière marche » est un triomphe !
Sœur Helen Prejean est une religieuse qui est au plus près du terrain. Habitant un quartier défavorisé, elle met tout en œuvre pour faciliter la vie de son prochain. Un jour, elle reçoit la lettre d’un condamné à mort, Matthew Poncelet. Ce dernier, qui voit ses jours compter, cherche une aide pour obtenir une clémence. La sœur, qui n’avait jamais côtoyé ce milieu, va se retrouver à accompagner cet homme dans ces dernières démarches, et plus elle s’implique pour aider cet homme et plus elle va repousser ses propres frontières.
« La dernière marche » est donc le deuxième long-métrage que signe là le comédien Tim Robbins et l’on peut dire qu’avec un sujet aussi brûlant que celui de la peine de mort, l’acteur réalisateur a parfaitement sur approcher le sujet et en parler.
Ce qu’il y a de bien dans ce film, c’est qu’il ne tombe pas dans la facilité du larmoyant. « La dernière marche » est un film très pudique, où les mots et la conversation sont plus forts que les images, même en parallèle, dans des flashbacks, Tim Robbins reconstitua la nuit des meurtres desquels le personnage tenu par Sean Penn est accusé et reconnu coupable.
« La dernière marche » est un film qui aborde la peine de mort certes, mais c’est aussi et avant tout un film qui parle de la rédemption. Ici, il n’est pas question de faire le procès ou inversement l’apologie de la peine de mort, même si Tim Robbins pointe du doigt quelques mesures de sécurité abusive. Oui, je pense par exemple à des adieux à la famille.
Bref, quoi qu’il en soit, « La dernière marche » est très nuancé de ce côté-là et c’est bien plus le côté humain de ces deux protagonistes que le réalisateur veut mettre en avant. Le film instaure une belle relation entre ces deux personnages qui ne vont faire qu’évoluer aux travers de leurs différentes confrontations. Mais dans toute cette nuance, un point de « La dernière marche » a tendance à être plus appuyé qu’un autre et c’est dommage. « La dernière marche » a un côté religieux qui est parfois bien trop mis en avant. Alors certes, on suit le parcours d’une religieuse, et dire que le film est trop tiré sur la religion pourrait sonner comme un paradoxe. Mais ce constat est un poil agaçant, car tout le film est nuancé et le fait que cet homme ne pourra tirer son salut que grâce à la religion manque de nuance. Tim Robbins ne laisse là aucun autre choix ce qui est vraiment dommage.
Après, pour le reste, « La dernière marche« , c’est du grand art. Entre une mise en scène magnifique, un montage prenant et un rythme excellent, qui fait qu’on ne voit le film passer, allant même jusqu’à en être trop court, tant finalement, on est pris dans cette intrigue de pardon.
On ajoutera à cela, comme une évidence, des comédiens au top, le duo Susan Sarandon/Sean Penn est bouleversant de sincérité et de pudeur. Si Sean Penn est grand dans ce film, on restera bouleversé par le parcours de Susan Sarandon dont le personnage est tout bonnement fascinant.
Vous l’aurez donc compris, « La dernière marche » est un film sublime qui mérite toutes les éloges qui lui ont été faites. Beau, profond, dur, passionnant, Tim Robbins signe là son meilleur film et ça, malgré ce côté religieux qui ne laisse aucune autre porte de sortie. Bref, un classique des années 90 tout simplement incontournable.
Note : 14/20
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Par Cinéted