Avis :
Formé en 2002, Epica, dont le nom a été longuement choisi et porte le nom d’un album du groupe Kamelot, est un groupe néerlandais qui fait du métal symphonique. Alors c’est quoi le métal symphonique ? Et bien, on prend un gros son métal, avec riffs ravageurs, guitares saturées, batterie bien présente, chants rugueux, puis on ajoute des violons, des flutes, des éléments d’un orchestre symphonique et une jolie voix féminine qui peut se rapprocher du lyrique. Moins connu que Nightwish ou Within Temptation, le groupe Epica ne s’est jamais dispersé dans d’autres styles et il faut dire que leurs deux derniers albums, The Divine Conspiracy et Design your Universe étaient de très bons albums. Avec Requiem for the Indifferent, ils continuent dans leur style tout en y apposant quelques retouches, et présentant des attraits pour le métal gothique ou encore le power métal. Alors que vaut cet album qui est leur sixième album studio ?
Quand on commence a écouté cet album, on ne s’attend pas vraiment à une grosse surprise et il faut dire que l’on a ce à quoi l’on s’attendait. Une introduction avec des chœurs, puis une longue chanson qui dépasse les sept minutes et qui propose quelque chose d’assez classique dans le monde du métal symphonique. C’est sympa, mais malheureusement, il s’agit du genre de chanson que l’on ne peut rien retenir, tant c’est complexe au niveau de la construction et de la structure même de la musique. L’album est basé sur une structure qui est commune à toutes les chansons et c’est très rare quand il y a un changement. En gros, pour chaque piste, on a une introduction un peu grandiloquente, à grand renfort de trompettes, violons et autres instruments plus classique, puis en général les guitares saturées ainsi que la double pédale de la batterie prennent le dessus, avec la jolie voix de Simone Simons, la chanteuse. Ensuite, on aura une rupture, plus calme ou plus violente suivant la chanson, et on terminera en grandiloquence avec un aspect gros métal qui tâche. Cela n’est pas très dérangeant, surtout que le groupe fait l’effort de varier les rythmes et proposent plus de solos, mais c’est assez amusant à constater. Bien entendu on a droit à un interlude très calme et très belle (Anima) ainsi qu’à une ballade qui vaut vraiment l’écoute (Delirium). Les trois quarts des chansons proposent des chœurs, donnant plus de voix et d’épique aux titres. Enfin, certains morceaux envoient quand le pâté comme Internal Warfare ou Guilty Demeanor.
Au niveau des chants, on reste dans quelque chose de très propre et de très mélodieux. Simone Simons possède une très belle voix, qui se démarque des autres voix dans ce style par quelque chose de plus posée et d’un peu moins lyrique, peu être un peu plus pop. D’ailleurs, elle ne va pas souvent vers les aigus et c’est tant mieux. Les chœurs, très présents viennent renforcer le côté féminin du groupe et apporte une réelle fraîcheur à certains titres. Bien sûr, comme dans tout groupe de métal symphonique qui se respecte, on a aussi le chanteur à la voix grave voir gutturale représentant le grand méchant. Les réponses sont bien fichues et l’alternance de grosse voix bien grasse et de celle de la chanteuse est plutôt bien pensée. Pour les paroles, on notera que la mode est à l’écologie et à la sauvegarde de la planète, sans quoi, on va tous crever comme de vieilles merdes. C’est bien lourd, moralisateur au possible, mais cela colle parfaitement au style musical proposant quelque chose de raffiné et qui fait appel à la nature et à la fantasy. La jaquette est d’ailleurs assez équivoque sur le thème, montrant une jolie femme sortant d’un tas de ferraille, comme quoi tout n’est pas encore perdu et que l’on peut prendre la clé des champs.
Au final, le dernier album d’Epica est fort sympathique mais ne propose pas grand-chose de neuf à se mettre dans les oreilles. Cela dit, il s’éloigne de Nightwish ou d’autres groupes de métal symphonique en cherchant peut être vers le power métal ou le gothic métal. Quoiqu’il en soit, les solos sont plus présents et la voix de Simone Simons surprend et demeure vraiment très belle (y’a pas que la voix qui est belle d’ailleurs !). Bref, un album typique de ce style et qui est bien travaillé et bien monté. Par contre, il faut avoir du temps devant soi car l’album dure plus d’une heure et à l’heure actuelle, c’est plutôt rare !
- Karma
- Monopoly on Truth
- Storm the Sorrow
- Delirium
- Infernal Warfare
- Requiem for the Indifferent
- Anima
- Guilty Demeanor
- Deep Water Horizon
- Stay the Course
- Deter the Tyrant
- Avalanche
- Serenade of Self-Destruction
- Twin Flames
Note : 14/20
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