novembre 11, 2024

Perpetual Fire – Bleeding Hands

Avis :

On le dit très souvent, mais parfois, il est de bon ton de farfouiller sur la toile pour trouver des groupes de métal qui ne sont pas encore suffisamment connu de par chez nous. Et parfois c’est le contraire, on trouve des groupes que l’on préférerait ne jamais parler. Perpetual Fire se retrouve un peu le cul entre deux chaises. Formé à Milan en 1999, le groupe italien n’a jamais vraiment percé malgré trois albums au compteur et près de vingt ans d’existence. Il faut dire que le groupe a changé de nom plusieurs fois, s’appelant auparavant Abyss, puis Steve’s Flames ou encore Fireside, et qu’il leur faut du temps pour fournir un nouvel effort. Si le premier album sort en 2006 et le suivant en 2009, il faudra attendre huit ans avant de voir débouler Bleeding Hands et son immonde pochette qui semble être faite sous photoshop par un stagiaire manchot. Mais finalement, qu’importe le design pourvu qu’on ait de quoi se mettre dans les oreilles et le groupe officie dans un Power Métal assez classique mais qui peut fonctionner sur certains moments. Bleeding Hands est donc un album sympathique mais qui ne dérangera personne et surtout qui possède peu d’identité, hormis un clavier un peu trop omniprésent et deux surprises qui viennent chambouler le tout.

Le skeud début avec Psycho Cancer et il se révèle être un titre relativement étrange. Outre son nom un peu bancal, le morceau se révèle être plaisant, sauf sur son refrain, chose très rare pour ce genre de musique. En effet, le passage du refrain est d’une nullité affligeante, avec des paroles assez stupides (I don’t know what to do when the psycho cancer is here) et cela a tendance à tout gâcher, malgré une technique intéressante et relativement puissante. Même si on a connu bien mieux. Le plus déroutant dans cette affaire, c’est que ce ne sera pas le seul morceau qui se gâche avec quelques scories évitables. On peut parler du lénifiant Queen of Honor qui n’offre rien de neuf, mais surtout Bloody Apple et son refrain débile ou encore son clavier bien trop présent. C’est bien clair, Perpetual Fire aime le clavier et il le fait savoir en l’utilisant à toutes les sauces. Le problème, c’est qu’il est tellement aigu par rapport au reste qu’il surnage et prend le pas sur les grattes, faisant presque un effet discordant assez désagréable. On peut noter ça sur Look Beyond the Night ou encore Crimson Twilight, même si là, il se fait plus discret pour laisser plus de place aux grattes et à la batterie. En fait, il ne suffit pas de placer trois notes de clavier pour trouver une certaine identité. Pour en rajouter une couche, on peut aussi parler de la faiblesse de la voix du chanteur, qui aura bien du mal à marquer les esprits, notamment à cause de son incapacité à forcer ou à monter dans de hauts aigus.

Fort heureusement pour nous, tout n’est pas à jeter dans cet album. Le deuxième titre, Scrambled est un pur morceau Heavy qui balance pas mal au niveau des riffs et prouve que le groupe en a sous la pédale. Il s’agit d’ailleurs de l’un des meilleurs morceaux, s’inspirant de Stoner Rock pour créer une ambiance bien lourde. Dans le même style, mais en un peu plus indus, on peut évoquer When You’re Dead, amis qui possède quelques ruptures mal maîtrisées qui cassent le côté Hard and Black. Et puis il y a toujours ce problème de voix. Néanmoins, le groupe va sortir de sa zone de confort par deux fois, et rien que pour ça, Bleeding Hands vaut une petite écoute. Ces deux surprises proviennent de Tush et Let the Snow. Le premier morceau intervient en plein milieu de l’album et s’avère être un morceau de… blues. Du vrai blues rock à papy comme on en fait plus et c’est un réel bonheur à entendre. Non seulement parce que c’est maîtrisé, mais parce qu’en plus ça envoie du bois et fait irrémédiablement penser à ZZ Top et a fait un bien fou. On regretterait presque le groupe fasse du métal. Pour la seconde surprise, on se retrouve face à une ballade très stéréotypée, mais très courte et finalement plutôt touchante dans sa naïveté. Let the Snow pourrait parfaitement trouver sa place dans un générique de soap à mémé comme par exemple Les Feux de l’Amour. Mais le fait est que ça marche et que finalement, ce titre repose et démontre une volonté du groupe de faire autre chose que du métal nerveux.

Au final, Bleeding Hands, le troisième et dernier album de Perpetual Fire, est relativement moyen. Sans être mauvais, on sent que le groupe tâtonne encore et a bien du mal à trouver une identité plus marquée. Mais le plus surprenant dans tout ça, c’est que les quatre meilleurs morceaux de l’album ne sont pas du Power Métal, mais du Desert Rock, une ballade mélancolique, un blues et un titre plutôt Heavy. Bref, un album mi-figue mi-raisin mais qui reste tout de même assez agréable dans son ensemble.

  1. Psycho Cancer
  2. Scrambled
  3. Queen of Honor
  4. Bloody Apple
  5. Tush
  6. Look Beyond the Night
  7. When You’re Dead
  8. Crimson Twilight
  9. Let the Snow
  10. A New World Begins

Note : 12/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=qnmAbMFpxmM[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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