avril 24, 2024

Coco – Des Morts Bien Vivants

De : Lee Unkrich et Adrian Molina

Avec les Voix de Anthony Gonzalez, Benjamin Bratt, Gael Garcia Bernal, Edward James Olmos

Année : 2017

Pays : Etats-Unis

Genre : Animation

Résumé :

Depuis déjà plusieurs générations, la musique est bannie dans la famille de Miguel. Un vrai déchirement pour le jeune garçon dont le rêve ultime est de devenir un musicien aussi accompli que son idole, Ernesto de la Cruz.
Bien décidé à prouver son talent, Miguel, par un étrange concours de circonstances, se retrouve propulsé dans un endroit aussi étonnant que coloré : le Pays des Morts. Là, il se lie d’amitié avec Hector, un gentil garçon mais un peu filou sur les bords. Ensemble, ils vont accomplir un voyage extraordinaire qui leur révèlera la véritable histoire qui se cache derrière celle de la famille de Miguel…

Avis :

Que reste-t-il à raconter à Disney et Pixar après tant d’émois devant les écrans ? C’est la question que l’on peut se poser tant les deux studios semblent avoir des idées à revendre alors que le cinéma hors animation peine à renouveler ses thématiques. Si certains sujets sont récurrents dans le cinéma d’animation, l’association des deux studios a fait des merveilles et même si parfois les messages sont difficiles pour les enfants, on retrouve toujours plusieurs niveaux de lecture dans chaque film, que ce soit Toy Story, Là-Haut ou encore Vice-Versa. Avec Coco, on pouvait craindre un film qui lorgnait du côté de la Légende de Manolo de Jorge R. Gutierrez (et produit par Guillermo Del Toro) et qui ressassait des thèmes déjà vus comme la famille ou le dépassement de soi pour arriver dans un milieu bien particulier, ici la musique, le tout durant une fête religieuse très connue, El Dia de los Muertos. Moment polémique d’ailleurs, qui fit grand bruit du côté du Mexique, certains dessinateurs satiriques voyant ce film comme une façon de rendre cette fête mercantile. Alors qu’en est-il vraiment de ce Coco, nouveau coup d’éclat ou opportunisme commercial ?

Autant le dire tout de suite, Coco est une nouvelle petite pépite dont il serait dommage de passer à côté. La première chose qui frappe quand on regarde ce film, c’est la qualité graphique. Rarement un film d’animation n’aura été aussi beau. C’est non seulement coloré, mais surtout, les textures sont tout bonnement incroyables. Si l’on enlève l’aspect « dessin » des personnages, les murs ou les sols vont vrais, à un tel point que l’on peut voir le moindre grain de sable. Alors bien évidemment, c’est un détail, mais cela a son importance car ça permet de mieux rentrer dans le film. Et que dire des expressions faciales des personnages, qui sont sublimes, jouant constamment sur les textures de la peau, et cela sur plusieurs générations d’une même famille. Enfin, la beauté de la ville des morts est subjuguante. Au niveau des couleurs qui titillent la rétine, mais aussi grâce à son architecture et sa ville qui grouille dans tous les sens. C’est bien simple, la ville des morts est pleine de vie et ce pied de nez est juste bien vu.

Mais les deux studios ont rapidement compris que même si on a la technique et un certain sens de la mise en scène (certains plans sont des money shots immédiats), il ne faut pas oublier le fond de son histoire. Et c’est certainement là-dessus que Coco gagne tous ses points, devenant un film culte quasi instantanément. Le thème principal de ce film tourne autour de la famille, et la musique ne sera finalement qu’un prétexte pour rassembler une famille qui a perdu de vue l’essentiel, la passion. Si parmi les fondements on retrouve cette volonté de montrer qu’il faut se battre pour réussir et aller contre vent et marée pour faire ce que l’on a envie de faire, le film parle surtout du souvenir, de la transmission et de l’importance de la famille. Et quel jour est le plus beau que celui de El Dia de los Muertos ? Non seulement cela apporte du sens à l’histoire, profondément, mais lui permet aussi d’avoir une patte graphique exceptionnelle. Cette journée va être l’occasion de plonger dans le folklore mexicain et de voir leurs us et coutumes pour célébrer leurs morts. Un aspect bien trop méconnu qui va servir de fond au film.

Un fond qui mélange donc plusieurs thématiques dont la volonté de réussir malgré les obstacles, mais aussi et surtout la nécessité de transmettre des choses aux générations futures de notre famille. Le film joue constamment sur la corde sensible où un jeune garçon va faire la connaissance d’une famille qu’il connait peu, puisqu’il ne les a pas connus de son vivant et avec lesquels il va rapidement tisser des liens forts. Cette transmission se fait aussi avec divers personnages du film, plus ou moins secondaires, à l’image de Dante, le chien abandonné qui va se montrer loyal et aimant, trouvant à son tour une famille. Cette idée d’union est très forte et sonne d’autant plus vrai que le mexicain Adrian Molina signe la co-réalisation avec Lee Unkrich. Mais ce n’est pas tout, si la famille et la transmission sont les éléments fondamentaux de ce film, Coco n’oublie pas pour autant d’être drôle, jouant constamment avec les ossatures des squelettes ou les célébrités mexicaines, comme Frida Kahlo, tout en s’appuyant avec respect sur la musique. Une musique qui parcourt le film sans pour autant être entêtante et qui dessert à chaque fois un but, soit magnifié le tableau dressé devant nos yeux, soit rajouter une grosse dose de folklore, montrant toutes les facettes d’une culture riche et variée.

Au final, Coco est une œuvre à part entière, un petit bijou du septième art qu’il serait dommage de louper sur grand écran. C’est non seulement beau et touchant, mais c’est aussi drôle, coloré, bouillonnant de vie et d’entrain. Le seul petit bémol que l’on peut apporter sur le métrage, c’est qu’il est très difficile d’accès pour les enfants, même sur une lecture assez simple, un peu comme l’était le chef d’œuvre Vice-Versa. Mais finalement, qu’importe, ce sera l’occasion de le montrer plus tard, afin de vivent les souvenirs et s’organise la transmission.

Note : 19/20

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Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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