avril 26, 2024

Les Désastreuses Aventures des Orphelins Baudelaire Saison 1

D’Après une Idée de : Daniel Handler et Barry Sonnenfeld

Avec Neil Patrick Harris, Patrick Warburton, Malina Weissman, Louis Hynes

Pays: Etats-Unis

Nombre d’Episodes : 8

Genre : Aventure

Résumé :

Le comte Olaf cherche par les plus vils moyens à dépouiller les trois orphelins Violette, Klaus et Prunille de leur héritage. Les enfants doivent se montrer plus malins que lui, mettre en échec ses plans tordus et le reconnaître sous ses pires déguisements, afin de découvrir la vérité sur le mystérieux décès de leurs parents.

Avis :

En 1999 est paru aux éditions Nathan le premier tome des Désastreuses Aventures des Orphelins Baudelaire d’un certain Lemony Snicket. Sorte de roman d’aventures mettant en scène les tragiques mésaventures de trois enfants qui viennent de perdre leurs parents dans un incendie, l’originalité du projet venait de deux choses. La première était le ton de la narration. Très second degré mais aussi très mélancolique, au fur et à mesure des tomes, on sentait que l’avenir de ces trois enfants était plus qu’incertain, malgré un don inné pour la fantaisie et les situations cocasses. La seconde, c’est l’introduction permanente de l’auteur au sein de l’aventure, devenant lui-même un personnage récurrent, narrant l’histoire, mais faisant partie intégrante de l’intrigue. Bien évidemment, Lemony Snicket est un hétéronyme, c’est-à-dire un pseudonyme mais qui possède un vrai background pour faire croire à son existence. Derrière ce nom se cache en fait Daniel Handler, qui est l’un des instigateurs de la série qui fut produite par Netflix. Après le succès littéraire des treize tomes et un film plus ou moins réussi avec Jim Carrey, c’est au tour du petit écran de montrer les désastreuses aventures des orphelins Baudelaire. Mais est-ce que cette œuvre, si originale et ubuesque, peut être adaptable en série ? Rien n’est moins sûr.

Cette première saison est divisée en huit épisodes qui fonctionnent par paire. C’est-à-dire qu’à chaque fois, on a une première partie, puis une seconde l’épisode d’après. Ce qu’il faut savoir, c’est que la série, tant donné qu’elle est entre les mains de son créateur, est très fidèle aux romans, et il vaut les avoir lus pour en saisir toutes les subtilités, même si on va vite se rendre compte que quand l’originalité va trop loin, quand le délire est poussé à son paroxysme, ça ne marche pas toujours. Mais commençons d’abord par les bons points. Tout d’abord, on ne peut nier une certaine identité dans l’univers. C’est à la fois coloré et désespéré, les différents endroits où naviguent les orphelins sont souvent étonnants que par leur architecture ou par leur localisation. La demeure du comte Olaf, le grand méchant de l’histoire, est toute grise et biscornue, alors que la maison de leur oncle herpétologue est d’un grand vert avec une magnifique verrière. C’est très marqué et bien souvent, cela correspond aux traits de caractères des personnages. D’ailleurs, les personnages seront très hauts en couleurs, parfois un peu trop, mais l’ensemble est sauvé par trois acteurs de choix. En premier lieu, on peut féliciter la performance de Neil Patrick Harris qui joue de fort belle manière un comte Olaf polymorphe, souvent drôle, mais très machiavélique. Ensuite, il faudra compter sur Don Johnson pour camper un exploitant de scierie absolument imbuvable, mais qui représente bien ces patrons américains démesurés, complètement cinglé et faussement intelligent. Enfin, Catherine O’Hara jouera divinement bien une méchante opticienne sans scrupule. Le problème, c’est que cela fait bien peu de choses à se mettre sous la dent.

En effet, Les Désastreuses Aventures des Orphelins Baudelaire est ponctué de moments gênants, ou qui titillent l’œil dès le départ. Premièrement, la série pue le fond vert à ne plus savoir qu’en faire. Quasiment tout est filmé en studio, ou tout du moins donne l’impression d’être tourné en studio, et on aura de fortes démarcations autour des personnages, ce qui sera fortement désagréable. C’est d’ailleurs dommage car un peu plus de simplicité aurait été le bienvenu. Et c’est clairement ce qui manque à la série. A force de toujours faire dans l’original ou l’improbable, on tombe sur quelque chose de très excluant. On a rien qui nous raccroche à quelque chose de vraisemblable ou de vraiment intéressant. Les interventions du narrateur, qui nous rabâche à tours de bras qu’il vaut mieux ne pas regarder cette série, sont très pénibles et cassent un rythme déjà bien lénifiant, les coupures en deux temps forçant finalement à rallonger des choses pas nécessaires. Et puis les enjeux sont tout le temps similaires, à savoir le comte Olaf qui se grime pour tromper les gens autour des enfants afin d’avoir leur garde et de toucher l’argent de leur héritage. C’est très redondant et la plupart des adultes sont de gros débiles. Mention spéciale à M. Poe, le banquier en charge du placement des enfants, qui est d’un ridicule incroyable, tout comme la bande de bras cassés qui accompagne le grand méchant, des comédiens ratés et surtout sans aucun background. Il manque vraiment de la consistance dans les personnages, dans les enjeux, et surtout dans les fourberies du méchant.

Au final, la première saison des Désastreuses Aventures des Orphelins Baudelaire est une amère déception. Si l’esprit est très fidèle aux livres, il semblerait que cet univers soit difficilement adaptable en série, non seulement à cause de son côté déjanté proche de l’ubuesque, mais aussi à cause de personnages aux réactions stupides, pointant du doigt la stupidité des adultes face à des enfants plus intelligents qu’eux. Entre des enjeux bien maigres, des personnages secondaires qui peinent à exister, des effets spéciaux médiocres et un rythme décousu, on peut presque dire que cette saison est un échec, ou un amuse-bouche bien fade. La série étant renouvelée pour deux saisons supplémentaires, on espère simplement qu’elle va se bonifier avec le temps.

Note : 08/20

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Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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