mars 29, 2024

New World

Titre Original : Sinsegye (New World)

De: Park Hoon-Jung

Avec Min-Sik Choi, Jung-Min Hwang, Lee Jung-Jae, Park Sung-Woong

Année: 2013

Pays: Corée du Sud

Genre: Thriller

Résumé:

Suite au décès du patron de Gold Moon, le plus important syndicat du crime en Corée du Sud, une bataille de succession fait rage entre Jung Chung, le numéro 2 au sein de l’organisation, et Lee Joong-gu, le numéro 3. Afin de surveiller et de contrôler cette transition, la police met en place l’opération “New World” et fait appel pour cela à Lee Ja-sung, un officier infiltré depuis de nombreuses années dans le syndicat. Mais alors, à la police ou à l’organisation criminelle, à qui Lee Ja-sung doit-il finalement sa loyauté ?

Avis:

Deuxième film pour Park Hoon-jung, qui après s’être testé à l’écriture du thriller et à la réalisation d’un huis-clos historique avec « The Showdown« , change de nouveau de registre. Le jeune réalisateur jouit d’une audace assez bluffante pour son jeune âge, puisqu’il faudra noter qu’après ce film, il se dirigera alors vers le conte aux allures de légende ou encore et dernièrement au thriller suivant un tueur en série avec son « V.I.P » encore inédit chez nous, mais qui devrait sortir en 2018 sur nos écrans.

Seul véritable succès chez nous pourtant sorti injustement direct en DVD, aujourd’hui, c’est sur « New World » qu’on s’arrête. « New World » est un film assez stupéfiant, car finalement, il est pour l’instant le plus « faible » de son réalisateur et tout en étant le plus faible, il se permet d’être un grand moment de cinéma. Violent, sans concession, terrible, tragique, pour son deuxième film, Park Hoon-jung nous livre un film impeccable qu’on ne voit pas passer et finalement, le seul défaut qu’on peut avoir à lui reprocher, c’est de souffrir de la comparaison aux autres œuvres du réalisateur.

À la suite du décès d’un important chef du crime coréen, les plus grands dignitaires de son syndicat se réunissent afin d’élire son successeur. Deux hommes sont en lice, tous deux ayant des méthodes et des mentalités différentes. Alors que les deux hommes vont se mener une guerre sans pitié, la police, via des infiltrés, cherche à tout prix à faire tomber l’organisation. Cette opération s’appelle « New World » et il se pourrait bien qu’elle soit pour le chef Kang le sacre de sa carrière.

« New World« , c’est donc l’incursion de Park Hoon-joon dans le polar et franchement, ça en devient presque agaçant, tant l’homme réussit tout ce qu’il entreprend. Sombre, violent, et sans appel, « New World » est ce qui se fait de mieux en la matière. « New World« , c’est deux heures et quarts d’un polar incroyable, porté par une mise en scène folle et qui démontre à elle seule l’envie de cinéma de son réalisateur.

Une mise en scène qui alterne entre des scènes dite « traditionnelles » dans ce genre de films, et des scènes de combat, de tortures, de courses-poursuites ou encore de grandes tragédies qui nous scieront littéralement les jambes. Polar essoufflant, Park Hoon-jung ne laisse aucune minute de repos à ses personnages, installant toujours de nouvelles tensions. Certaines scènes sont psychologiquement intenses et on a du mal à ne pas souffrir pour son personnage principal qui est on ne peut plus attachant pour le coup. D’ailleurs, cet attachement se dégage sur tous les personnages, car même les plus pourris sont « adorables ».

Avec ce film, Park Hoon-jung joue avec tous les styles pour nous offrir aussi bien un très bon polar qu’un excellent film d’enquête, ou encore un pur film de gangsters. Tous les styles se mélangent avec une fluidité et une cohérence sans faille qui fait qu’on est prêt à suivre ces personnages n’importe où. Et comme toujours, Park Hoon-hung soigne énormément son final pour que son film soit marquant définitivement. Bref, le mec a tout compris au cinéma, c’est incroyable.

« New World« , c’est aussi une intrigue complexe, qui se révèle passionnante aussi bien dans son fil rouge que dans ses sous-textes. Dans son fil rouge, « New World » est une « simple » histoire de prise de pouvoir, avec tout ce qu’il faut de rivalité, manipulation, le tout sous l’œil de la police. On suit donc cette histoire à travers le parcours d’un policier infiltré qui se sent coincé (Impossible de ne pas penser aux  » … infiltrés » de Scorsese et donc aux « Infernal affair » d’Andy Law). Le parcours est tragique, puissant et audacieux, en permanence tiraillé, ce qui fera son final, un très grand moment de cinéma.

Puis il y a les sous-textes, avec en principale ligne de front, une critique de la police qui envoie ses hommes en infiltration, poussant et repoussant toujours plus leur limite, au point de les perdre ou d’en faire de « la chair à canon ».

Puis enfin, « New World » est porté à bras-le-corps par un casting, comme toujours, époustouflant. Première collaboration entre Park Hoon-hung et Choi Min-sik avant le chef d’œuvre que sera « The Tiger« , le réalisateur offre un rôle en or à son acteur qui, s’il n’est que secondaire, en sera toutefois passionnant. De toute manière, et en tout non objectivité, a-t-on déjà vu l’acteur mauvais ? Le type est capable de tout jouer et de s’en sortir, même quand il est dans de mauvais films.

« New World« , c’est aussi et surtout Lee Jung-jea (« The Housemaid« , « Les braqueurs« ) parfait dans la peau de ce flic infiltré. C’est Hwang Jung-Min (« A bittersweet life« , « The Unjust » et prochainement dans la bombe « The Battleship Island« ), génial en truand particulièrement violent et paradoxalement très attachant. Et Park Sung-woong (« Man on High Heels« ), presque terrifiant en rival sans pitié. Les trois hommes se livrent donc une guerre incroyable dont l’issue, pour chacun d’eux, est on ne peut plus incertaine.

Entre son intrigue passionnante, sa réalisation d’une richesse folle et son interprétation prenante et bouleversante, « New World » est un grand moment de cinéma. Un moment de cinéma irréprochable, intense et réaliste. Avec ce film, Park Hoon-jung s’impose encore un peu plus sur la scène du cinéma coréen et l’on reste bouche bée. Polar génial, passionnant film de gangsters et d’infiltrés… Bref, Park hoon-jung est grand et des films comme celui-là, on en veut tous les jours !

Note : 16/20

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Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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