avril 24, 2024

Aeternam – Moongod

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Avis :

Dans le monde du Death Métal, on trouve plein de sous genres. Alors déjà, il ne faut pas le confondre avec le Black Métal. En effet, les deux styles sont très différents, notamment dans la façon de chanter et les paroles. Le Black métal est beaucoup plus extrême, avec une voix aigue et des paroles souvent à tendance religieuses voire sataniques. Avec le Death Métal, le chanteur possède une voix beaucoup plus grave et les paroles iront chercher vers le côté fantastique et Héroïc-Fantasy. Aeternam est un groupe canadien, dont Moongod est leur second album. Alors ce n’est pas parce que le groupe vient d’un pays froid qu’il ne peut pas proposer quelque chose de différent. Le groupe s’insère dans la branche assez fermée du Death Métal Oriental, genre peu populaire avec des groupes venant plutôt d’orient comme Orphaned Land. Mais vu que le guitariste et leader du groupe est d’origine marocaine, cela n’étonnera plus grand monde. Profitant d’un genre assez peu répandu, le groupe va essayer de faire une percée dans le monde du métal. Mais le fait-il correctement ? L’album est-il bon ? Les sonorités orientales sont-elles bien présentes ? Alors voir le dieu de la lune, mais ce n’est pas une danse du ventre que je vais lui proposer, mais plutôt un headbang !

La première piste de l’album est assez déroutante. En effet, loin de faire dans le Death Métal oriental, on reste dans quelque chose de très conventionnel et qui ne surprendra personne. L’entame est classique, on fait dans l’épique à grand renfort de sonorités classiques, puis déboule une double pédale nerveuse et des guitares saturées, avec en plus une voix profonde et gutturale. Le tout est bien maîtrisé, mais manque peut-être d’identité. La deuxième chanson débute dans le même schéma que la chanson précédente, sauf qu’en arrière écoute, on perçoit des sonorités bien plus orientales, avec des instruments à vent donnant un souffle épique, mais surtout étant dans une rythmique bien plus arabe. Seulement, encore une fois, tout cela reste assez superflu, et pas franchement osé. Pour avoir vraiment quelque chose d’oriental, avec du derbouka et des flûtes, il faudra attendre la rupture de la troisième piste, avec aussi des claviers aux petits oignons. Cosmogony signe d’ailleurs le tournant de l’album, notamment avec la chanson suivante, Iram of the Pillars. Cette dernière est résolument la plus réussie de l’album. Très calme, mais avec un rythme 100% oriental, faisant penser aux danses du ventre ou encore à tous ces charmeurs de serpents. Dans ce morceau, tout rappelle l’orient et la magie des 1001 nuits. Le reste de l’album va suivre un schéma un peu plus conventionnel, mais il faut dire que tout cela reste extrêmement bien produit et que les sonorités arabes que l’on attend se font petit à petit et font souvent surface lors de rupture ou en fond sonore, donnant finalement une certaine identité au groupe. C’est pêchu et plutôt bien foutu, à l’image de Rise of Arabia. On soulignera la grosse intro sur le morceau Xibalba et la vivacité incroyable du batteur. On pourra en revanche râler sur la maigreur des solos de guitare, qui ne sont pas nombreux et assez peu marquant !

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Comme tout bon Death Métal qui se respecte, on aura droit à notre chanteur barbare à la voix gutturale et profonde. Au niveau de ce chant, on n’a aucun souci, la voix est puissante et donne vraiment un élan épique aux différents morceaux. On se réjouira même par moment des chœurs venant renforcer cette puissance, notamment sur la fin de Idol of the Sun. Mais il y a une nouveauté dans ce groupe, c’est la présence d’un chant clair, que l’on retrouve souvent, et notamment sur Iram of the Pillars, mais aussi sur Moongod. Si certains professionnels de ce style trouve cette incursion un poil impromptue, je dois dire que j’ai été charmé par cette voix, plus calme, mais donnant un autre élan au refrain et les ancrant encore plus dans la tête. De ce fait, cela donne une autre dimension au groupe, surement moins violente, mais plus épique, entre chants guerriers et psaumes magiques. Les paroles sont bien entendu centrée sur une histoire plutôt héroïc-Fantasy sans grande nouveauté pour le genre.

Au final, Moongod, le dernier album de Aeternam est un bon album à mon sens. S’il demeure assez peu varié avec beaucoup de double pédale et un rythme souvent identique, il propose des ruptures intéressantes, et un chant clair imposant un refrain et donnant un autre sens au groupe. Les plus difficiles trouveront l’album assez redondant, mais les moins demandeurs seront surement comblés. Personnellement, quand j’écoute cet album, je me revois dans le monde arabe de Diablo 2 et cela fait remonter pas mal de souvenirs, donc c’est tout bon !

  1. Moongod
  2. Invading Jerusalem
  3. Cosmogony
  4. Iram of the Pillars
  5. Rise of Arabia
  6. Xibalba
  7. Descent of Gods
  8. Idol of the Sun
  9. Hubal Profaner of Light

Note : 15/20

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=jtXW6q2qkvg[/youtube]

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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