avril 24, 2024

Mindhunter Saison 1

D’Après une Idée de : Joe Penhall

Avec Anna Torv, Jonathan Groff, Holt McCallany, Hannah Gross

Pays: Etats-Unis

Nombre d’Episodes: 10

Genre: Thriller

Résumé:

Comment anticiper la folie quand on ignore comment fonctionnent les fous ? Deux agents du FBI imaginent une enquête aux méthodes révolutionnaires et se lancent dans une véritable odyssée pour obtenir des réponses.

Avis:

David Fincher, rien qu’à l’évocation de ce nom, on sait d’emblée qu’on aura à faire à du cinéma de très haute volée. Le réalisateur est l’un des rares à avoir fait un sans-faute jusqu’à maintenant. « Alien 3« , « S7ven« , « The Game« , « Fight Club« , « Panic Room« , « Zodiac« , « L’étrange histoire de Benjamin Button« , « The Social Network« , « Millénium« , « Gone Girl » … Bref, autant de films incroyables, dont plusieurs chefs-d’œuvre, alors forcément quand Fincher se met à la série (chose qu’il a déjà faite avec « House of Cards« ), forcément, on a les émotions et les attentes en ébullition.

D’autant plus quand la dite série s’arrête sur l’un des genres que l’on préfère chez le réalisateur, les tueurs en série. « S7ven » et « Zodiac » sont des chefs-d’œuvre du genre et nul doute que « Mindhunter » s’annonçait d’ores et déjà comme l’une des meilleures séries de 2017.

Revenant sur l’étude des tueurs en série lancée par le FBI dans les années 70, Joe Penhall et David Fincher nous livre-là une très grande série, qui dépasse, et de très loin, ce que le cinéma peut faire à longueur d’années. « Mindhunter« , c’est une plongée étouffante et fascinante dans la tête des tueurs en série. C’est une longue et profonde analyse d’une étude comportementale et en dix épisodes, « Mindhunter » nous offre une leçon de cinéma, dont on attend avec une impatience terrible le prochain enseignement.

Comment anticiper la folie quand on ignore comment fonctionnent les fous ? Holden Ford est un jeune agent du FBI de vingt-neuf ans. Aidé de Bill Tench, il va monter une étude du comportement humain. Au départ, pendant son temps libre, cela se transformera en une fonction et pendant des heures et des heures, le duo, aidé d’une psychologue, vont interroger et analyser les réponses de tueurs en série condamnés à la peine de mort.

David Fincher et le thriller, on aurait tendance à croire que le réalisateur en a fait le tour, même si l’on ne doute pas un instant que s’il y revient, le projet ne peut être que bon. Mais avec « Mindhunter« , David Fincher nous prouve qu’il est très loin d’avoir fait le tour de la question et c’est avec une finesse et surtout une intelligence folle que le réalisateur et producteur va mettre en images les mots et les idées de Joe Penhall.

Loin des schémas auxquels nous sommes habitués quand il s’agit de thriller et de serial killer, « Mindhunter« , comme je le disais plus haut, est une analyse. Alors que David Fincher nous avait déjà passionnés avec ses enquêtes en traquant des psychopathes, avec « Mindhunter« , il remonte plus loin et s’arrête sur ceux qui ont voulu comprendre les machines à tuer. Et c’est en s’arrêtant sur le fonctionnement de ces hommes qu’il nous offre une série qui résonne presque comme un complément de ses propres films.

Bien plus basé sur des dialogues, des conversations, des idées et des appréhensions, qu’une série d’action, « Mindhunter » passionne littéralement. Basé sur énormément d’entretiens aussi fascinants qu’ils peuvent être dérangeants tant le ton est libre, on reste comme hypnotisé par la démarche et les recherches de ces deux agents du FBI. Se référant à l’œuvre « Mind Hunter » de John E. Douglas, la série que nous proposent là Penhall et Fincher est particulièrement documentée et s’attarde sur les moindres détails. Des premiers entretiens aux premières influences sur des enquêtes en cours. De la vie privée de ses personnages aussi fascinés qu’investis dans leur travail. Des premiers résultats aux nouvelles formes de profilage, « Mindhunter » sait où elle va et comment elle y va. Ici, on ne juge pas les tueurs, on les écoute, et on rationalise, on collecte l’information et on analyse afin de pouvoir éventuellement prévoir, ou du moins aider, à arrêter au plus vite sur les prochaines enquêtes.

Puis derrière ces analyses psychologiques des tueurs, derrière la série elle-même, David Fincher, aidé de Tobias Lindhom (« R« , « Hijacking« ), Andrew Douglas (« Amityville« ) et Asif Kapadia (« Amy« ) (tous à la réalisation des épisodes que Fincher n’a pas faits) analyse aussi la nature humaine, ce qui fait l’homme dans ses plus beaux, mais aussi ses plus bas instincts. Si les tueurs ont une place importante, les créateurs s’arrêtent aussi sur leurs personnages principaux, sur leurs comportements face aux confessions recrutées, comment ces dernières agissent sur eux et sur ceux qui les entourent. Idem, à travers plusieurs personnages de seconds plans qui peuplent les épisodes, on pourra aussi voir que la série analyse beaucoup les comportements et pose plein de bonnes questions, osant même se remettre en cause plusieurs fois. Bref, c’est du grand art, partagé entre fascination, obsession, tragédie, malaise, et même une touche d’humour parfois.

« Mindhunter« , c’est aussi un choix de comédiens pas si connus que ça et c’est tant mieux. Le duo Jonathan Groff (« Looking« ), Holt McCallany (second couteau qu’on a souvent vu chez Fincher) fonctionne très bien, même dans leur désaccord. C’est un vrai plaisir de revoir Anna Torv (« Fringe« ) qui est divine en psychologue lesbienne et si l’on s’attaque à ceux que l’on ne connaissait pas, inutile de dire que Cameron Britton est une très grande révélation qui est aussi attendrissante qu’il nous met extrêmement mal à l’aise.

« Mindhunter » est donc une grande série qui pose une pierre incroyable dans un univers déjà bien comblé. Passionnante, bluffante, flippante parfois, « Mindhunter » est un sans-faute, doublé d’une grande leçon de cinéma et de psychologie ! Une leçon immanquable, et inutile de vous dire qu’on attend la deuxième saison avec une impatience meurtrière !

Note : 20/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=7gZCfRD_zWE[/youtube]

Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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