novembre 4, 2024

The Man in the High Castle Saison 1

D’Après une Idée de : Eric Overmyer et Frank Spotnitz

Avec Alexa Davalos, Rupert Evans, Luke Kleintank, DJ Qualls

Pays : Etats-Unis

Nombre d’Episodes : 10

Genre : Science-Fiction, Drame

Résumé :

Les Américains ont perdu la Seconde Guerre mondiale et l’Amérique est désormais partagée entre l’Empire du Japon et l’Allemagne Nazi. En 1962, un groupe de résistants cherche à envoyer de précieux vieux films dans la zone neutre, mais les transporter coûte la vie de beaucoup de monde. Après près de deux décennies de cohabitation entre les deux grandes puissances, les rumeurs persistantes rapportant la santé déclinante du Führer laissent présager l’arrivée d’une période de troubles…

Avis :

Eric Overmyer et Frank Spotnitz sont deux scénaristes américains qui ont un joli parcours d’écriture derrière eux. Le premier a travaillé sur des séries comme « Treme« , « New-York Section Criminelle« , « Sur écoute« , quant au deuxième, on lui doit des épisodes de séries comme « Strike Back« , « Le Transporteur » et surtout les films issus de la série « X-Files » sortis en 1998 et 2008.

Pour « The man in the high castle« , c’est la première fois que les deux scénaristes travaillent ensemble et c’est aussi la première fois qu’ils passent par la case showrunner.

Produite par Ridley Scott pour la chaîne Amazon, adaptée de Philip K. Dick, dont on ne présente plus l’œuvre et dont les romans ont été adaptés maintes et maintes fois pour les écrans et bien souvent par les plus grands, « The man in the high castle » est une série qui mériterait d’être bien plus connue. Passée presque sous silence, alors qu’elle entame sa troisième saison, « The man in the high castle » s’avère être une véritable bonne surprise. Une surprise qui saura vous étonner et vous prendre dès son premier épisode. Et c’est entre le drame, l’histoire revisitée et l’espionnage que ces dix premiers épisodes s’avèrent prenants et imaginatifs.

Amérique, 1962. Le monde a perdu la Seconde Guerre Mondiale. Hitler règne et se partage l’Amérique avec les japonais. Julianna est une jeune femme qui habite à San Francisco, aujourd’hui tenu par les japonais. Julianna s’est habituée à la présence nippone et mène une vie des plus simples, mais un soir, tout va changer. Sa jeune sœur lui confie un film interdit. Quelques minutes après lui avoir confié la bobine, sa jeune sœur se fait tuer par la police nipponne. Julianna va alors visionner le film et ce qu’elle va voir va la bouleverser. Désormais, elle ne peut plus fermer les yeux sur l’état et c’est en cherchant des réponses que Julianna va entrer dans la résistance. Un choix qui va radicalement changer sa vie, mais aussi celle de son entourage.

« The man in the high castle« , c’est avant tout une idée : et si le monde avait perdu la Seconde Guerre Mondiale à quoi ressemblerait alors le monde d’Hitler et en particulier l’Amérique ? Une idée des plus intéressantes, et même génialement effrayante que les deux showrunners, aidés de leurs scénaristes et réalisateurs (parmi lesquels se trouve un certain Brad Anderson), vont alors mettre en images et ainsi nous offrir une excellente série d’espionnage et de politique.

Sur un format de dix épisodes d’une heure chacun à peu près, on plonge donc dans une série à l’ambiance étouffante. Si la série est un peu lente à se mettre vraiment en place, on ira même jusqu’à dire que cette première saison est une exposition, elle n’en restera pas moins prenante, intrigante et intelligente. Chaque épisode apporte sa pierre à l’intrigue et approfondit un peu plus les tenants et les aboutissants.

La très grande qualité de « The man in the high castle« , avant même sa plongée impeccable dans une Amérique en totale domination, c’est l’écriture qu’il faut mettre en avant. Une écriture magnifique qui laisse place à de très bons sujets et aborde des thèmes évidents et loin des idées formatées que l’on trouve beaucoup ailleurs. Une écriture qui fait aussi une très belle place à des interactions entre ses personnages. Proposant des personnages ambigus, « The man in the high castle » détient presque en permanence des interactions et des dialogues à double tranchant. Si l’on ne doute pas de certains personnages, comme l’héroïne, la série apporte d’autres personnages assez fascinants qui sont loin d’être lisses. En permanence intriguant, on apprécie énormément le manque de confiance que la série nous fait ressentir envers eux.

« The man in the high castle » est une série qui dans un sens, apparaît comme effroyable, car sans tomber dans l’exagération, propose une vision effrayante d’un monde régi par le totalitarisme. Très politique, très dramatique, étant loin de la satire ou de la caricature, ici tout est fait pour apparaître comme juste et crédible et l’on peut dire que c’est réussi. Parfois même un peu trop. Certaines scènes, dans la « normalité » et leur injustice, nous mettent la chair de poule et les nerfs à fleur de peau. La série est donc passionnante surtout qu’en prime, elle parle et apporte de la tension, des trahisons, de la rébellion, de la soumission, de l’espoir, de la liberté ou de la privation. Bref, rien n’est oublié et tout est servi avec pertinence, crédibilité et imagination. On appréciera aussi que la série « donne » dans l’historique, puisqu’elle propose un avenir à Hitler et à tous ses généraux, et là encore, elle fait mouche. Même si, pour l’instant, elle ne fait que survoler le sujet, elle reste très intéressante dans ses idées.

Avec une idée pareille, il fallait se donner les moyens de créer un monde sous l’empire nazi d’un côté et nippon de l’autre et là encore, la série est excellente. Parfaite dans son ambiance, ses décors et ses costumes, on plonge dans une Amérique alternative qui est fascinante autant qu’elle est effrayante. Fait d’une multitude de détails, que ce soit visuel (le drapeau américain revu à la sauce nazie est flippant) ou dans ce qu’elle nous dit et propose dans les règles de vie, sur le contrôle, sur la ou les politiques, et même sur la résistance, la série fait mouche et l’on reste intrigué et bien souvent tenu en haleine.

Enfin, le dernier argument que la série a pour elle, c’est son casting international. Un casting où l’on retrouve des acteurs américains, britanniques, japonais ou allemands, comme Alexa Davalos, Rupert Evans, Rufus Sewell, Luke Kleintank, Cary-Hiroyuki Tagawa, DJ Qualls, Burn Gorman, Wolf Muser. Chaque personnage ou presque est à double tranchant, ce qui est génial, car cela laisse une sorte de tension à tout instant. Et cette tension laisse place à une imprévisibilité.

Injustement méconnue du grand public, cette première saison de « The man in the high castle » est pourtant une jolie réussite qui laisse surtout imaginer une suite encore plus surprenante. N’ayant pas lu le roman de Philip K. Dick, la dernière minute du dernier épisode surprend et réinvente toute la série et laisse une belle impatience et beaucoup de questions.

Note : 15/20

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Par Cinéted

 

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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