avril 18, 2024

A Ton of Blues – Crooked Avenue

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Avis :

De l’avis de beaucoup de personnes, le blues serait à l’origine des autres musiques, au même titre que le jazz. Je ne sais pas si cela est vrai, mais il faut dire que dans la plupart des musiques rock, hard rock et même parfois rap et électro, les racines blues se font sentir et entendre. C’est pour cela que parfois, il est bon de revenir vers ce qui se fait de mieux en musique et en technicité. Les plus grands groupes du monde y reviennent d’ailleurs volonté, comme Aerosmith, les Rolling Stones ou encore dans un registre plus récent, les métalleux de Avenged Sevenfold (comme pour Dear God par exemple). Aujourd’hui, je vais parler d’un tout nouveau groupe encore inconnu en France et qui pourtant mérite toute notre attention et surtout toute notre écoute, car rares sont les groupes proposant un vieux blues comme on les aime, sans fioritures et surtout sans volonté de faire dans la surenchère. Crooked Avenue est le premier album du groupe A Ton of Blues et il fait déjà parler de lui aux Etats-Unis. Alors que vaut ce premier album ?

Déjà, au niveau de la jaquette, tout cela fleure bon les années 60 et le passage cool entre la prohibition, la mafia et donc immanquablement au premier pas du blues. L’album commence avec un morceau intitulé I’ve got to let you know et il entame proprement le voyage avec un son classique et très bluesy, avec une guitare et un rythme assez lent sauf quand les refrains arrivent et que la guitare lâche un puis deux petits solos. La voix du chanteur reste parfaite pour ce genre de chant, ni trop grave, ni aigue, mais juste ce qu’il faut de gravité pour aller vers des moments un peu plus « criés ». La deuxième piste est un peu plus funky et bouge un peu plus. D’ailleurs, dès l’intro avec la guitare au rythme lancinant et dansant puis la basse qui arrive progressivement sur le morceau donne une furieuse envie de se trémousser sur une piste de danse. La troisième piste est la piste maîtresse de l’album, car c’est le morceau le plus long mais aussi le plus technique et assurément le plus risqué. Salt and sugarcane rappelle les vieux morceaux de la musique afro américaine, rappelant les grands morceaux de Stevie Ray Vaughan. A la fois entrainant, puis plutôt mélancolique, c’est résolument le morceau le mieux construit de l’album. Il marque d’ailleurs une rupture très nette avec la précédente chanson, beaucoup plus funk et dansante. La quatrième piste est beaucoup plus classique, et me fait penser aux morceaux que l’on peut entendre dans les bistrots de la Louisiane, avec une batterie très redondante, mais d’une constance incroyable et la guitare est vraiment mise en avant, sur des solos maîtrisés et malgré le classicisme de la musique, on se prend à dodeliner de la tête en rythme. Ce qui reste assez incroyable, c’est que l’on a l’impression d’écouter un album intemporel, le genre de son que l’on ne retrouve que dans les vieux vinyles et ça fait un bien fou d’entendre ça en 2012,  à la place de tout son électronique ou de surenchère d’instruments, rendant le tout bien plus bruyant de mélodieux. La cinquième piste, I Won’t be your fool va chercher beaucoup plus dans le blues rock, proposant un son plus direct et une guitare un peu plus sèche avec une batterie plus présente et une basse que l’on entend un poil moins. Ceci dit, cette piste s’intègre très bien dans l’album, notamment grâce à une rupture avec un solo de guitare et une batterie qui suit vraiment bien. Je passerai sur le sixième morceau, classique et dans la veine de l’album, mais impossible de louper Sweetie Pie, l’avant dernier morceau, absolument génial, proposant un rythme très blues rock, rappelant par moment un certain Elvis Presley et avec un solo de guitare mirobolant absolument génial. Enfin, la dernière piste, Colleen, finit l’album en commençant comme un vieux morceau sorti tout droit du bayou, puis arrive alors une guitare saturée et une voix sublime lançant des « common little girl » dans un rythme très rock n’roll et putain que ça fait du bien de voir que des mecs proposent toujours des sons aussi purs !

Au final, le premier album de A ton of blues est une véritable réussite autant sur le plan vocal que sur le plan musical. Techniquement maîtrisé d’un bout à l’autre, avec une guitare incroyable, l’album a le désavantage d’être trop court, avec seulement 8 pistes pour 35 minutes de bonheur. C’est peu, mais cela augure de bonnes choses pour la suite et j’espère que ces gars perceront. En tous les cas, je conseille fortement à tous les amateurs de blues et de bonne musique. Un petit coup de cœur pour ma part.

1. I’ve Got to Let You Know
2. This Thing I Do
3. Salt and Sugarcane
4. One Day
5. I Won’t Be Your Fool
6. When It Comes to Love
7. Sweetie Pie
8. Colleen

Note : 15/20

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=Kcz_VmDvrgM[/youtube]

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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