avril 16, 2024

Massacres dans le Train Fantôme

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Titre Original : The Funhouse

De : Tobe Hooper

Avec Elizabeth Berridge, Shawn Carson, Jeanne Austin, Jack McDermott

Année : 1981

Pays : Etats-Unis

Genre : Horreur

Résumé :

C’est la fête ! Un parc d’attraction vient de s’installer en ville. Quatre adolescents délurés décident de passer la nuit à l’intérieur du manège le plus imposant de la fête : un mystérieux train fantôme. Alors que le parc ferme, les ennuis commencent pour nos quatre héros.

Avis :

Quand on signe un premier film qui devient immédiatement une œuvre culte du cinéma horrifique, on doit avoir une sacrée pression sur les épaules. Ce fut le cas de Tobe Hooper, qui réalise en 1974 Massacre à la Tronçonneuse, présentant une famille de dégénérés et notamment Leatherface, qui deviendra une icône du cinéma horrifique. Grand amateur de série B et de cinéma d’épouvante, Tobe Hooper ne pouvait qu’officier dans un septième art déviant et parfois un peu mauvais. D’ailleurs, c’est assez péniblement que le cinéaste essaye de revenir après un Mortuary d’une nullité affligeante et un Djinn qui est passé totalement inaperçu. Mais Massacre à la Tronçonneuse n’est pas son seul film culte, puisque l’homme possède quelques œuvres malsaines sympathiques comme Poltergeist ou encore Massacres dans le Train Fantôme. Et c’est ce dernier qui nous intéresse puisqu’il bénéficie d’une remasterisation dans un joli bluray à l’occasion de ses 35 ans d’existence. Mais trente-cinq années, c’est long, et on ne peut pas dire que le film ait gagné en qualité avec le poids des ans.

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Massacres dans le Train Fantômes est un slasher assez classique qui trouve sa base dans la peur qu’inspire les forains et ce maudit train fantôme pourtant uniquement fait d’automates et de décors en papier mâché. L’histoire se base sur deux couples d’adolescents qui décident, sur un coup de tête, de passer la nuit dans l’attraction du train fantôme. Mauvaise pioche pour eux, ils se retrouvent témoin d’un meurtre sordide et ils sont pris à parti par le tueur et son père, qui ne veulent pas avoir de problème avec les forces de l’ordre. S’engage alors une course-poursuite infernale dans le train fantôme. Si aujourd’hui le pitch peut paraître surfait, il faut savoir que pour l’époque, c’était une idée plutôt sympathique et le film a fait son petit effet. Mais pour cela, Tobe Hooper ne s’est pas seulement focalisé sur le sanglant ou l’horreur brute, mais plutôt sur une ambiance particulière.

Assez délétère, le début du film essaye de tromper le spectateur en empruntant l’un des effets les plus connus du slasher, la première personne que l’on retrouve par exemple dans Halloween de John Carpenter. Fausse blague d’un petit frère à sa sœur, celle-ci se retrouve alors dans une fête foraine sordide mais qui semble attirer du monde. A ce moment-là, Tobe Hooper laisse éclater son talent pour fournir une introduction parfaite et installer une ambiance presque malsaine. Entre les vaches difformes, l’aspect crasseux des forains ou encore le spectacle de magie gore qui se base sur la légende de Dracula, tout est fait pour mettre le spectateur mal à l’aise. Même les shows de jeunes filles dénudés, émoustillant les pécores du bled, ont un je ne sais quoi de malsain et de sale. Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, le réalisateur en profite pour placer un climax glauque à souhait lorsque le premier meurtre survient. A partir là, le film va changer de cap et devenir un peu plus classique malgré quelques surprises.

En effet, après ce meurtre et la découverte par les tueurs de la présence des jeunes à cause d’un briquet chutant entre les lattes du plancher, le film change du tout au tout pour devenir un banal survival dans une attraction avec deux tueurs psychotiques aux trousses. Le décor alentour aurait pu être une bonne idée s’il n’était pas simplement éludé et n’apporte finalement pas grand-chose si ce n’est quelques plans iconiques, notamment lorsque le couple passe au travers d’une bouche de diable avec une lumière verte. C’est bien peu pour instaurer vraiment un malaise chronique. Mais la farce viendra du tueur perdant son masque, découvrant alors un être hideux, difforme, qui tient plus du mélange entre l’extraterrestre et l’insecte que du bébé viable mais laid. A ce moment-là, on aura plus tendance à rire qu’à avoir peur, d’autant plus que le père, qui est normal, du moins physiquement, n’arrange rien, n’étant qu’un forain sadique qui veut sauver sa peau et garder le secret de son fils bien caché. Finalement, seule la séquence de fin, filmée comme un huis-clos dans une salle des machines, relèvera le niveau pour offrir un combat final épique et gore à souhait.

D’ailleurs, le titre français est un peu usurpé puisque sous le titre Massacres avec un « s », on se retrouve avec seulement quatre morts dans des conditions parfois grotesques et une mise en scène assez théâtrale, mais qui finalement colle bien avec le thème. On n’aura donc pas grand-chose à se mettre sous la dent, hormis un coup de hache bien placé et quelques morts hors-champ mais qui perdent de leur effet à cause de la prévisibilité de la chose. Avec Massacre à la Tronçonneuse, l’apparition de Leatherface est percutante et hyper violente. Et les meurtres hors-champ, tout en suggestion, fonctionnent grâce à une ambiance plus calme et plus propice à l’imagination. Là, avec Massacres dans le Train Fantôme, les décors colorés et l’ambiance un peu folle font que les meurtres hors-champ ne marchent pas tout le temps et que parfois, le frontal a du bon. Mais en 1981, les effets étaient moins bons qu’aujourd’hui.

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Au final, Massacres dans le Train Fantôme n’est pas un film désagréable, loin de là, mais il demeure finalement assez banal et sans grande surprise. Si Tobe Hooper n’est pas un manche et soigne sa présentation, il foire un petit peu la deuxième partie de son film à cause d’un rythme qui peine à s’emballer et surtout d’une ambiance finalement pas suffisamment travaillée pour mettre le spectateur dans un malaise total. Il en résulte tout de même un film plaisant qui semble avoir inspiré un certain Rob Zombie pour son premier film, La Maison des 1000 Morts.

Note : 14/20

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Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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