avril 18, 2024

L’Histoire de l’Amour – Aimer de Tout son Être

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De : Radu Mihaileanu

Avec Gemma Arterton, Derek Jacobi, Sophie Nélisse, Elliott Gould

Année : 2016

Pays : France, Canada, Etats-Unis, Roumanie

Genre : Romance

Résumé :

Il était une fois un garçon, Léo, qui aimait une fille, Alma. Il lui a promis de la faire rire toute sa vie. La Guerre les a séparés – Alma a fui à New York – mais Léo a survécu à tout pour la retrouver et tenir sa promesse. De nos jours, à Brooklyn, vit une adolescente pleine de passion, d’imagination et de fougue, elle s’appelle aussi Alma. De l’autre côté du pont, à Chinatown, Léo, devenu un vieux monsieur espiègle et drôle, vit avec le souvenir de « la femme la plus aimée au monde », le grand amour de sa vie. Rien ne semble lier Léo à la jeune Alma. Et pourtant… De la Pologne des années 30 à Central Park aujourd’hui, un voyage à travers le temps et les continents unira leurs destins.

Avis :

Réalisateur roumain exilé chez nous, cela fait plus d’une vingtaine d’années que Radu Mihaileanu livre un cinéma riche de par ses thèmes forts. Depuis 1991, le réalisateur a livré huit films et chacun d’eux s’est imposé et a marqué les spectateurs comme une œuvre rare. On se souvient encore et encore de son bouleversant « Va, vis et deviens« . Cinq ans après « La source des femmes« , film qui racontait la révolte de femmes qui ont décidé, pour obtenir plus de droits et de considérations, de faire la grève du sexe, Radu Mihaileanu sort de son silence pour nous raconter une véritable épopée.

« L’histoire de l’amour » est une adaptation d’un roman de Nicole Krauss, auteure américaine reconnue. Avec ce film, Radu Mihaileanu se lance dans une fable sur l’amour, une épopée moderne qui sera aussi épique qu’elle est intimiste. Tourbillon de drame, mais aussi de douceur et de drôlerie, Radu Mihaileanu nous emporte et nous bouleverse du début à la fin de son film et l’on en ressort renversé, ému, avec la sensation d’avoir vu un puissant film d’amour !

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New-York en 2006, Léo est un vieux juif immigré de Pologne qui vit avec les souvenirs d’un amour éternel. Peu avant la Seconde Guerre Mondiale, Léo sortait avec Alma, la plus belle fille du monde. Alors que la guerre approche, Alma a fui aux États-Unis, mais avant de partir, Léo lui avait fait deux promesses. La première était de lui écrire le plus souvent possible et à chaque fois Léo devra écrire un chapitre d’un roman qui raconterait leur histoire d’amour. Et la deuxième, c’était de la retrouver pour vivre avec elle à jamais. Si les rêves et les histoires étaient magnifiques, la réalité fut bien différente malheureusement.

Doté d’un scénario magnifique, « L’histoire de l’amour » est donc un bouleversement. Peut-être bien le bouleversement romantique et injuste de cette fin d’année. Ici, Radu Mihaileanu tient un film majestueux qui fait briller chacune de ses scènes et chacun de ses rebondissements. Construit comme un puzzle, le réalisateur nous invite à suivre plusieurs personnages dont les destins s’entrecroisent. Couvrant une période de plus d’une soixantaine d’années, le réalisateur va dresser les portraits de personnages à plusieurs époques de leur vie. Si au début du film, il est vrai qu’on a du mal à voir où le réalisateur veut nous emporter, très vite des éléments se mettent en place et on se laisse totalement envahir par la vie de ces personnages. Et plus le film avancera et plus l’histoire deviendra claire et surtout aussi passionnante qu’inattendue. L’histoire que nous raconte ici le réalisateur est prenante et les allers-retours que l’on fait dans les différentes époques sont tous plus beaux et subtils les uns que les autres. D’ailleurs, pour un film aussi complexe, « L’histoire de l’amour » est une belle leçon de montage. À aucun moment, alors que les allers-retours dans l’histoire sont conséquents, on se retrouve perdu. Tout est clair, bien pensé et amené.

De plus, Radu Mihaileanu a de belles idées de mise en scène pour nous raconter son histoire. Avec ce film, il fait aussi bien parler ses comédiens que leurs corps. Le réalisateur s’attarde sur les expressions des visages et des regards. Il s’attarde sur les touchers, ou bien les silences. Il y a quelque chose de très beau, de très naturel et de reposant qui se dégage des plans de ce film. « L’histoire de l’amour » est un film qui envoûte par le ton très lumineux qu’il garde, même dans les moments les plus injustes et parfois même, certaines scènes seront si prenantes qu’on aimerait qu’elles se prolongent sans jamais s’arrêter.

Pour envoûter et toucher deux fois plus son public, Radu Mihaileanu a encore une fois fait appel au merveilleux Armand Amar pour habiller son film et les notes que le compositeur français a enregistrées sont puissantes. Certaines scènes sont déjà fortes, mais habillées par Armand Amar, elle en colle la chair de poule et les larmes aux yeux.

« L’histoire de l’amour« , c’est celle de Léo et Alma à plusieurs âges de leur vie. C’est une histoire bouleversante de regret et d’amour et pour l’incarner, il fallait des comédiens tout aussi puissants et Radu Mihaileanu les a trouvés en les personnes de Gemma Arterton, Derek Jacobi et Mark Rendall. Les trois comédiens sont extraordinaires dans des rôles pas évidents. Alors que Mark Rendall touche énormément, que Gemma Arterton émeut comme jamais, on restera bouche bée devant un Derek Jacobi impérial, tour à tour hilarant, poignant et déchirant.

On remarquera aussi un duo incroyable, formé par Derek Jacobi et Elliott Gould. Un duo qui fonctionne à merveille et qu’on n’est pas près d’oublier, tant ils ont su nous faire rire. Puis enfin, on l’avait déjà remarqué dans « Mean Dreams » de Nathan Morlando, mais la jeune Sophie Nélisse confirme encore un peu plus qu’elle est un bel espoir pour le cinéma.

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Il aura fallu attendre cinq années avant de revoir un film signé Radu Mihaileanu et franchement, ce retour est en forme de très grande réussite. Son « Histoire de l’amour » est un film magnifique qui mérite, et de très loin, toute notre attention. En deux heures et demi de film, avec une histoire profonde et révoltante d’injustice, Radu Mihaileanu aura su nous passionner, nous envoûter, nous toucher, nous révolter et nous bouleverser. On ressort de la séance secoué par la beauté de ce nouveau film et l’envie de s’y replonger est déjà présente à peine passé les portes de la salle.

Note : 17/20

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Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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