avril 23, 2024

Bryan Ferry – Avonmore

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Avis :

Ce n’est pas une nouveauté, mais de nombreux membres de groupes cultes ont le désir de faire une carrière solo. Bien souvent cela se solde par des succès et malgré le fait que l’on pourrait avoir un autre style de son, les attaches restent solides et on se retrouve avec le même style, comme on a pu le voir avec Tarja Turunen de Nightwish ou encore Serj Tarkian de System of a Down. Et cela ne date pas d’hier puisque Bryan Ferry est un homme qui a réussi à mener deux carrières en même temps. Voulant à tout prix intégrer King Crimson en 1969, il sera finalement un membre du groupe Roxy Music, que l’on ne présente plus aujourd’hui. Mais en parallèle, il va aussi poursuivre une carrière solo qu’il va mener tambour battant depuis 1971 sans jamais faire de pause. Mais il semble que depuis son album de reprises de Bob Dylan (Dylanesque), le chanteur s’est remis à un travail intensif, puisqu’il fournit un album tous les deux ans et cela depuis 2007. Avonmore est donc son quinzième album solo et il est composé de huit pistes originales et de deux reprises. Un album plutôt convaincant, malgré un rythme assez lent et une sonorité qui rappelle le rock des années 80.

Le skeud débute avec Loop de Li, qui sera d’ailleurs le titre choisi pour devenir le premier clip de l’album. Et ce n’est pas bête puisqu’il s’agit là d’un titre très caractéristique de l’album. Le morceau commence avec des cuivres, une petite guitare, puis Bryan Ferry pose sa voix relativement suave dessus. Sans forcer, sans peiner non plus, le chanteur livre un titre qui possède une ambiance délicieusement rétrograde, rappelant le doux son du rock des années 70/80. Sans gros riff, sans rythme effréné, le titre demeure fort sympathique et symptomatique du reste de l’album. On pourra aussi citer Midnight Train, bien qu’un peu plus funky dans son rythme et son style, le titre évoque encore une fois des années passées et on ne peut qu’y voir un profond respect pour un genre de rock qui a disparu depuis belle lurette. Ou qui s’est fait transformer par des groupes électro comme avec le dernier album de Daft Punk. Driving me Wild est dans le même cas de figure que ses comparses, puisque le titre laisse un peu de place aux claviers et demeure un titre très calme, mais avec une rythmique se rapprochant de la funk et avec en prime quelques scratchs en fond sonore. Pour un homme de son âge, Bryan Ferry fait preuve d’audace et même s’il reste très respectueux des années 70/80, il essaye tout de même d’insérer quelques inclusions contemporaines à sa musique.

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Mais ce n’est pas tout. Le chanteur sait aussi faire des titres plus acoustiques, dans une mouvance plus folk avec Soldier of Fortune (qui n’a rien à voir avec le titre de Deep Purple), qui est certainement l’un des plus beaux morceaux de l’album sur lequel il offre une voix plus feutrée, encore plus suave et touchante. On retrouvera cela avec Lost, un titre assez classique, qui s’oublie assez vite, mais qui demeure assez sympathique et mérite amplement sa place dans l’album. Cependant, le chanteur ne livre pas de titres intéressants et inoubliables. En fait, dans son ensemble, l’album est plutôt bien fichu, trouvant un juste milieu entre des titres moins forts que d’autres et un placement adéquat dans la playlist. Constamment, on alterne entre des titres qui rentrent rapidement en tête et d’autres qui sont moins puissants. En ce sens, on évite tout ennui et l’album permet de se renouveler à chaque fois et de prodiguer un certain plaisir. D’autant plus que la fin de l’album est campé par deux reprises, l’une de Frank Sinatra, Send in the Clowns, qui demeure assez anecdotique et une autre de Robert Palmer, Johnny & Mary, qui sera l’un des titres plus touchants de l’album, avec une rythmique basse, douce, mais aussi et surtout une ambiance éthérée très pertinente pour ce genre de titre.

Au final, Avonmore, le dernier album en date de Bryan Ferry, est un bon album qui reste dans la veine de ce que fait le chanteur d’habitude. Plutôt lent, doux mais avec une recherche dans les mélodies et les instrumentalisations, ce quinzième skeud s’avère plaisant malgré quelques passages à vide et parfois une certaine lassitude sur certaines titres qui peinent à convaincre. Mais quoiqu’il en soit, ce son évoquant les années 70/80 est plutôt intéressant et surtout très respectueux.

  1. Loop de Li
  2. Midnight Train
  3. Soldier of Fortune
  4. Driving me Wild
  5. A Special Kind of Guy
  6. Avonmore
  7. Lost
  8. One Night Stand
  9. Send in the Clowns
  10. Johnny & Mary

Note : 14/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=Din_eWjJWe0[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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