Titre Original : 7 Virgenes
De : Alberto Rodriguez
Avec Juan José Ballesta, José Chaves, Iride Barroso, Jesus Carroza
Année : 2008
Pays : Espagne
Genre : Drame
Résumé :
C’est le printemps dans un faubourg ouvrier du sud de l’Espagne. Tano, un adolescent pensionnaire d¹un centre de redressement, est libéré quarante-huit heures pour assister au mariage de son frère. Accompagné de son meilleur ami Richi, le jeune homme décide de profiter de ces deux jours pour transgresser les limites, outrepasser les interdits.
Alcool, drogues, vols, sexe et virées entre amis sont au programme. Tano jouit de cette liberté soudaine avec force et excès. A la fin de ces deux jours, il assiste à l’effondrement de ce qu’il tenait pour acquis : voisins, amis, famille tout bascule soudainement.
Au cours de ces quarante-huit heures, Tano va vivre un authentique voyage initiatique.
Avis :
Alberto Rodriguez n’est pas très connu chez nous et pourtant le réalisateur a créé la surprise cette été en présentant « La isla mínima« , un thriller bien sombre et oppressant qui a réussi à trouver son public. Personnellement, « La isla mínima » est l’un des meilleurs films que j’ai pu voir en salle cette année et bien entendu comme j’ai énormément apprécié, j’ai voulu voir ce que le réalisateur avait d’autres au compteur. Il a réalisé très peu de films (cinq pour l’instant), et chacun d’eux a réussi à trouver le chemin jusqu’à chez nous.
Parmi ces cinq films, je détenais « Les 7 vierges« , je me suis donc plongé dans ce drame espagnol avec l’espoir de prendre une claque aussi belle que « La isla mínima » et malheureusement, ce ne fut pas le cas, puisque j’en suis ressorti déçu avec l’impression que ces « 7 vierges » tournait en rond et ne m’a finalement pas raconté grand-chose.
Tano est un jeune homme qui est tombé dans la petite délinquance. Comme il est encore mineur, il échoue en maison de correction. Un weekend, il bénéficie d’une permission de sortie pour se rendre au mariage de son frère. Ce weekend est l’occasion pour lui de retrouver ses potes, de prendre du bon temps et de s’amuser un peu. Un weekend partagé entre des rires, des bêtises, un retour à la réalité et du bon temps avec sa copine. Bref, un weekend d’adolescent qui ressemble au départ à celui de beaucoup d’autres.
« Les 7 vierges » est le deuxième film d’Alberto Rodriguez. À la lecture du synopsis, le film avait tout pour me plaire. Racontant l’histoire d’un adolescent qui va prendre goût à la liberté et peut-être faire une réflexion sur lui-même l’espace d’un weekend tout en s’amusant, avait de quoi être captivant, surtout si la mise en scène est aussi bonne, jolie et appuyé que le précédent film que j’ai vu du réalisateur.
Bien éclairé, bénéficiant d’une belle ambiance, chaude et joyeuse, je me suis laissé entraîner dans le film très facilement. Les personnages sont attachants et amusants. Les petites aventures qui lui arrivent sont drôles et l’on sent que le film va pousser à une jolie réflexion. Mais voilà, après une belle demie heure, « les 7 vierges » commence à dispatcher des longueurs. Un peu comme si le scénario tournait en rond, cette tranche de vie n’arrive pas à tenir en attention. Le film tourne en rond, se répéte et finalement, il n’avance pas. On a la désagréable sensation que le réalisateur cherche à savoir comment amener ses personnages vers le final. Comédie ? Drame ? Drame social ? Il essaie un peu tout et l’on va donc traîner, un peu comme les personnages perdent leurs temps, pour aller jusqu’à la fin, qui rehaussera quelque peu le temps. Une fin touchante et lourde de raisonnement. Dans un sens, le film rappelle énormément « La haine » de Kassovitz, mais il lui manquera la noirceur et la trajectoire, et même si la fin rehausse l’opinion qu’on a sur le film, l’ennui aura laissé sa trace.
Mais ce n’est pas le seul ennui du film, puisque si la mise en scène est jolie, elle n’a pas assez de force pour surprendre sur tout son long. « Les 7 vierges« , hormis son final, manque d’émotion et de naturel. Aucune scène n’est vraiment marquante, aucun parcours non plus, et le film s’enferme dans un mystère autour des gens pauvres. À croire que les pauvres n’ont aucune joie. Par exemple, le grand frère de Tano, qui se marie, tire la gueule en permanence, même le jour de son mariage, sans aucune raison apparente, puisqu’on ne connaît rien ou presque sur son personnage, ce qui est agaçant.
Enfin, je ne sais pas si c’est l’ennui ou non, mais les personnages et les acteurs, que je trouvais très spontanés au départ, deviennent agaçants à leur tour. Je n’ai pas très bien compris telle ou telle réaction, tel ou tel moment. Impossible de vraiment m’attacher au personnage principal et finalement, il n’y a que Jesús Carroza, le meilleur ami de Tano, qui reste sympa, amusant et intéressant de bout en bout.
Je ressors donc déçu de ces « 7 vierges« . Alberto Rodriguez avait tous les ingrédients réunis pour faire un beau et bon film, et il s’est quelque peu empêtré entre son entrée en matière et sa fin. Une fin qui reste assez bouleversante, je dois dire, ce qui prouve que dans un sens, malgré l’ennui et les mauvaises impressions, le film a tout de même fonctionné. Je suis déçu, mais partagé en même temps.
Note : 06/20
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Par Cinéted