avril 19, 2024

Phantom of the Paradise

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De : Brian De Palma

Avec Paul Williams, William Finley, Jessica Harper, George Memmoli

Année: 1974

Pays: Etats-Unis

Genre: Musical, Horreur

Résumé :

Winslow Leach, jeune compositeur inconnu, tente désespérément de faire connaître l’opéra qu’il a composé. Swan, producteur et patron du label Death Records, est à la recherche de nouveaux talents pour l’inauguration du Paradise, le palais du rock qu’il veut lancer. Il vole la partition de Leach, et le fait enfermer pour trafic de drogue. Brisé, défiguré, ayant perdu sa voix, le malheureux compositeur parvient à s’évader. Il revient hanter le Paradise…

Avis :

À l’époque où Brian De Palma présente « Phantom of the Paradise« , il n’est qu’un petit réalisateur qui doit faire ses preuves malgré le fait que le réalisateur commence à avoir une bonne petite carrière, partagée entre documentaire, comédie, drame et un peu de thriller avec son précédent film, « Soeurs de sang« .

Mais bientôt le public va retenir le nom de Brian De Palma avec ce « Phantom Of The Paradise« , qui est une adaptation, rock, glam et tripé du célèbre « Fantôme de l’Opéra » de Gaston Leroux. Dans un style très différent de ce que j’ai pu voir de chez De Palma, « Phantom Of The Paradise » est pourtant un film dans son fond tout ce qu’il y a de plus De Palma brassant des thèmes que le réalisateur adore.

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Winslow Leach est un jeune compositeur d’opéra de talent. Il cherche tant bien que mal à se faire connaitre et à vivre de sa musique. Un jour, lors d’une audition, ses notes et ses paroles séduisent l’immense producteur de musique Swan. Ce dernier voit en ces notes le moyen de se faire beaucoup d’argent et d’enfin ouvrir son palais rock, le Paradise. Par un odieux subterfuge, il vole les paroles et la musique de Winslow. Il ira même plus loin allant jusqu’à détruire sa vie et son physique. Brisé, hurlant de rancune, défiguré, Winslow se laisse peu à peu envahir par la haine et revient hanter le Paradise et Swan.

« Phantom Of the Paradise » est un film totalement fascinant de Brian De Palma, complètement dingue et c’est surement sa plus grosse prise de risque. Adapter « Le Fantôme de l’opéra » en version rock pour faire une critique virulente du star système, comment il se sert de jeunes talents, comment il les broie et les jette après, ne devait pas être si facile que ça et Brian De Palma y arrive avec brio, offrant un film inédit, burlesque, incroyable et fantastique dans tous les sens du terme.

Avant même d’aborder l’intrigue, la première chose qui nous saute aux yeux quand on regarde ce film, c’est la richesse absolue de son univers. Brian De Palma a su créer le film parfait de ce côté-là et il va se révéler tout simplement génial à regarder. Chaque moment, chaque scène, chaque décor, chaque costume est terrible (le costume de Winslow avec ce masque est démentiel). Ça sent le détail et jamais Brian De Palma n’aura poussé à ce point-là le souci du détail.

Le scénario est tout aussi terrible et fait s’opposer les doubles jeux. Partagé entre haine et désir, Brian De Palma fait s’affronter et se manipuler le bien et le mal, l’amour et la peur, la passion et la destruction et le tout mélangé donne une œuvre incroyable, folle, poétique, unique et fascinante. Certaines scènes sont inoubliables, riches en émotions, en beauté.

Brian De Palma est aussi très inspiré dans sa mise en scène. Hystérique, ambitieuse, qui peut rappeler parfois des films des années 30, mélangeant à la perfection les différents styles qu’elle aborde. Comédie, horreur, fantastique, comédie musicale, drame, burlesque, suspens, horreur et le tout sur fond d’un drame effroyable. Franchement, on en prend plein les yeux et les oreilles. Car oui, on ne peut pas passer à côté de la BO démente de ce film. Des chansons magnifiques et magnifiquement interprétées. C’est rock, c’est rythmé, mélancolique parfois. Bref, c’est beau !

« Phantom Of The Paradise« , c’est aussi la confrontation et la fascination de quatre acteurs déments et passionnants dans leurs rôles. Premièrement, il y a William Finley, un habitué de De Palma, qui trouve là le rôle de sa vie. L’acteur rend le personnage de Winslow bouleversant à plus d’une reprise. L’enfoiré de service, celui qui sera le plus sombre et le plus complexe, c’est-à-dire le personnage de Swan, est tenu par Paul Williams qui est incroyable de perversion, de contrôle et de noirceur. Impossible de ne pas mentionner l’exquise composition de Gerrit Graham, qui sera l’humour du film, dans le rôle improbable et perturbant de Beef. Et enfin, au beau milieu de tous ces mâles, il y a la jolie Jessica Harper, celle que tout le monde désire, veut aider, sauver ou manipuler.

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« Phantom Of The Paradise » est donc un excellent cru de De Palma. C’est un film qui est devenu culte avec les années et l’on comprend pourquoi. Hystérique, horrifique, dérangeant, étonnant, passionnant, rock et glamour en même temps, bref, c’est un film que j’adore et que je mets volontiers dans mon top des films de Brian De Palma.

Note : 18/20

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Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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