avril 23, 2024

Knight of Cups

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De: Terrence Malick

Avec Christian Bale, Natalie Portman, Cate Blanchett, Antonio Banderas

Année: 2015

Pays: Etats-Unis

Genre: Drame

Résumé:

« Il était une fois un jeune prince que son père, le souverain du royaume d’Orient, avait envoyé en Égypte afin qu’il y trouve une perle. Lorsque le prince arriva, le peuple lui offrit une coupe pour étancher sa soif. En buvant, le prince oublia qu’il était fils de roi, il oublia sa quête et il sombra dans un profond sommeil… » Le père de Rick lui lisait cette histoire lorsqu’il était enfant. Aujourd’hui, Rick vit à Santa Monica et il est devenu auteur de comédies. Il aspire à autre chose, sans savoir réellement quoi. Il se demande quel chemin prendre.

Avis:

S’il y a bien un cinéma terriblement particulier, c’est celui de Terrence Malick. Le réalisateur, qui cultive l’art de la discrétion, tourne peu et sur tous les films qu’il a présentés ces dernières années, les réactions ont toujours été partagées. Il faut dire que l’univers du réalisateur est si particulier qu’on adhère ou pas. Soit on l’adore et l’idolâtre, soit c’est l’inverse total qui se produit et on le rejette violemment.

Pour ma part, j’ai toujours aimé l’univers de Terrence Malick et ses films ont toujours été de très beaux et bons moments de détente. Même son précédent, « A la merveille« , qui avait vraiment divisé, m’avait émerveillé. Alors j’attendais ce nouveau Terrence Malick avec une impatience folle, surtout après l’incroyable bande annonce, où là encore, tous les plans que j’aime chez le réalisateur étaient présents et je me croyais programmer pour aduler ce film. Et pouvoir le découvrir en avant-première dans un festival était un peu comme un doux rêve. Mais le réveil a plutôt été brutal et « Knight of cups » s’est révélé d’un ennui profond, abyssal même et j’en ressors frustré, désemparé, avec la sensation que pour une fois, le réalisateur est parti beaucoup trop loin et s’est enfermé dans son propre style, tout en se caricaturant…

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Rick est un auteur de comédies qui gagne plutôt bien sa vie. Mais cette vie ne l’inspire pas et Rick aspire à autre chose sans vraiment savoir quoi. Il erre par-ci par-là, fait des rencontres, va à des soirées et se remet perpétuellement en question…

Ça y est, je me suis pris ma première très grosse claque de ce festival de Deauville, mais malheureusement, elle n’est pas arrivée dans le bon sens.

Le scénario est vide et le film ne raconte absolument rien. On suit avec beaucoup d’ennui l’errance d’un homme qui fait les cent pas, pour aller on ne sait où, trouver on ne sait quoi. « Knight of cups« , c’est deux heures de vide, deux heures de plans à plans qui se suivent sans aucune logique, sans aucun fil rouge qui pourrait nous mettre sur une piste. Les films de Terrence Malick sont comme des œuvres d’art. Comme un tableau qu’on observerait, on prend le temps de s’attarder sur tel ou tel détail, alors qu’à d’autres moments, on se fiche royalement de ce que l’on regarde. Les films de Terrence Malick n’ont pas pour but de raconter quelque chose, mais plutôt de nous toucher, émouvoir, émerveiller, ou d’ennuyer. Le sujet premier étant nos sensations et notre perception face à ce cinéma. Et jusqu’à aujourd’hui, j’avais toujours trouvé un plaisir magnifique à découvrir le cinéma du réalisateur. Mais là, avec « Knight of Cups« , c’est tout autre, car on ne ressent rien ou presque.

Le film est très mal écrit et les personnages très mal pensés. On ne s’accroche pas à eux, parce qu’on ne les comprend pas. On ne sait pas qui ils sont, où ils vont et ce qu’ils veulent. En regardant ce film, on a la désagréable sensation que Terrence Malick filme ses acteurs pour lui-même et s’enferme dans son style. Tout le film est parcouru d’une voix off, lourde et chiante, qui répète trop de fois la même chose (la vie, la mort, mon fils, mon père, etc.). C’est trop lourd et ça appuie beaucoup trop pour ne rien raconter à la fin. La première pensée qui m’est venue en tête à la sortie de la salle, c’est que si Terrence Malick n’a rien à nous dire et bien qu’il fasse un film muet. Car je pense que si le film avait été muet et que cette voix off n’avait pas été présente, je pense que j’aurais plus largement aimé le film.

Car il n’y a pas que du mauvais dans « Knight of cups« . Comme d’habitude Terrence Malick fait preuve d’un d’œil absolument renversant, formidable et émerveillant. Son film est visuellement d’une beauté sidérante. Le réalisateur est un sculpteur de l’image. Il n’y a que lui qui est capable de nous offrir de telles images. Innovant sans cesse, toujours à la recherche de nouveaux plans, de nouveaux angles, son film est tout simplement beau à regarder, et presque hypnotique. Il met ses acteurs en valeur, les filmant comme personne. Christian Bale n’a jamais été aussi beau dans un autre film ! Et en fait, quand j’y pense, il n’y a que cette voix off pour me sortir de ce rêve. On a l’impression que le réalisateur cherche toujours à innover la forme et oublie qu’un film peut aussi être une histoire.

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Je ressors terriblement déçu du nouveau film de Terrence Malick. Moi qui étais persuadé de crier au chef d’œuvre, moi qui pensé trouver un bouleversement émotionnel, j’ai trouvé de l’ennui et de la tristesse à la place. C’est vraiment dommage de faire un film aussi chiant quand on a autant de talent. Et plus je pense à ce film et plus je me dis que le réalisateur avait tout à y gagner à faire un film muet, comme un long clip. Un peu comme « Koyaaniisqatsi » de Godfrey Reggio.

Note: 06/20

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Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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