avril 19, 2024

Batman Knightfall

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Auteurs : Chuck Dixon, Doug Moench, Norm Breyfogle, Jim Aparo, Alan Grant, Dennis O’Neil

Editeur: Urban Comics

Genre: Super-Héros

Résumé:

En planifiant l’évasion de tous les criminels de l’asile d’Arkham, Bane exécute le premier mouvement d’un plan minutieusement pensé. Son objectif est simple : détruire physiquement et mentalement le Chevalier Noir. Acculé, exténué, Batman est contraint de faire appel à ses dernières forces pour finalement s’avouer vaincu, pour la toute première fois.

Avis :

Parmi les récits de super-héros, il y a ceux qui fondent le mythe et il y a ceux qui changent le mythe. C’est-à-dire qu’en fonction des histoires, des évènements qui arrivent aux héros, cela change soit son mode opératoire, soit sa vie, soit l’univers complet. Batman, qui est sûrement le super-héros le plus connu avec Superman chez DC, est aussi l’un des héros qui a le plus d’histoires ayant changé la façon de voir et de lire des comics. Profondément sombre, ce héros profite d’une vision glauque et d’un récit désespéré pour sauver une ville gangrénée par la pègre et le mal. Ainsi, trouver des histoires qui construisent le mythe et qui le modifient, c’est très facile. Entre Batman Année Un, Batman Un Long Halloween, Batman Amère Victoire, The Dark Knight Returns, Batman Silence, les tomes sont légions et chacun possède sa spécificité. Mais s’il y en a un qui se détache vraiment du lot, c’est Knightfall.

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Il faut dire que le premier tome a inspiré Christopher Nolan pour réaliser The Dark Knight Rises (le moins bon de la trilogie) et qu’en termes de longueur, la série s’impose comme la plus longue avec cinq tomes ayant une moyenne de 400 pages. Chaque tome présente un arc narratif bien défini et l’histoire est un énorme changement dans l’univers de Batman, à savoir que durant quatre tomes, Batman n’est pas Bruce Wayne, mais Jean-Paul Valley alias Azrael. Ce changement va permettre de montrer les limites du Batman, l’importance de sa ligne de conduite, mais aussi les difficultés à redevenir un super-héros.

Le premier tome montre l’arrivée de Bane, le nouvel ennemi du Batman, qui libère tous les prisonniers d’Arkham pour épuiser le héros. Une fois exténué, Bane lui brise le dos et prend Gotham en main. Seulement, Bruce Wayne ne dit pas son dernier mot. Alors qu’il doit se faire soigner parle Dr Kinsolving, cette dernière se fait kidnapper avec le père de Robin. Il donne alors les rênes à Jean-Paul Valley pour devenir le nouveau Batman et il part en fauteuil roulant avec Alfred pour retrouver le docteur. Malheureusement, si Jean-Paul défait Bane, il devient vite incontrôlable et franchit la ligne rouge, celle de ne pas tuer.

Knightfall s’annonce donc comme une série majeure dans l’univers du Dark Knight. Et si cela est plutôt vrai au début avec une pléiade de méchants, un Batman qui n’a jamais été aussi humain, on va assez vite déchanter avec une paire de tomes lourdingues et parfois peu nécessaires. Il faut savoir que chaque étape est relativement respectée avec la chute, la relève, la croisade puis la chute, mais parfois on sent que ça tire en longueur. En fait, la majorité de l’histoire se concentre sur le fait que Jean-Paul devienne le Batman et se fait piéger par le « système », sorte d’inconscient qui fait qu’Azrael se perfectionne de jour en jour. Ainsi, le Batman devient une véritable machine de guerre qui confond justice et vengeance. Le problème, c’est que l’ensemble est long et que le personnage d’Azrael n’a pas la force de caractère de Bruce Wayne. Bien souvent le récit se complait en prise de conscience du héros, pris entre son père l’assassin et Saint Dumas le protecteur. Ces prises de conscience sont souvent pénibles et ralentissent un rythme déjà bien lénifiant.

Il faudra attendre la fin pour retrouver un semblant de dynamisme sur fond de ninja et de réapprentissage. Néanmoins, on reste circonspect devant certains retournements de situations, comme lorsque Bruce Wayne se fait guérir le dos, qui sent plus comme une pirouette scénaristique de dernier moment. Ensuite, les tomes manquent du côté épique et iconique. Changer l’armure du Batman ne suffit pas et si certains combats sont impressionnants, on ne ressent jamais le danger pour lui. On peut aussi parler des méchants, de moins en moins connus au fil des tomes, avec des noms comme Abattoir, un psychopathe qui tue les membres de sa famille ou encore Gunhawk, un tireur d’élite très amoureux de sa femme. Si certains tombent dans le récit d’horreur afin de dramatiser une situation qui en manque cruellement, on frôle parfois le grand guignol et c’est bien dommage, à l’image de Ballistik, un clown qui tire bien et qui semble voler. Dernier point mais non des moindres, les dessins sont relativement bons, mais il accuse un petit coup de vieux, restant réalistes mais parfois terriblement désuets. Cela a son charme et on ne sent pas trop le changement fréquent de dessinateurs, mais avec ce qui sort aujourd’hui, on connait mieux.

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Au final, Knightfall est une saga importante dans l’univers du Batman puisqu’elle montre l’importance de la ligne de conduite de l’homme chauve-souris. Malheureusement, tout n’est pas parfait car le récit est long et perclus de longueurs dont on se serait bien passé. D’autant plus qu’Azrael dans la peau du Batman, ça ne le fait pas trop, la faute à un personnage trop peu connu et avec des prises de conscience relativement pénibles. Une saga très intéressante, nécessaire pour ceux qui veulent en connaître plus sur l’histoire du Batman, mais qui a quand même des défauts.

Note :15/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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