avril 19, 2024

Muse – Drones

drones-cover

Avis :

Chaque groupe, chaque formation, chaque artiste possède une évolution dans sa carrière artistique. Cela se remarque par des changements de sons, de style, une volonté d’aller de l’avant, quitte à choquer et perdre des fans de la première heure. On a bien vu Linkin Park quitter le néo-métal pour partir vers l’électro et finalement revenir vers un hybride, marquant la maturité du groupe. Pour Muse, c’est un peu pareil. Le groupe a commencé avec des albums très rock, marquant même une époque avec le single New Born, pour partir ensuite vers des expérimentations plus électriques, plus éclectiques, rapportant de nouveaux fans mais décevant aussi les premiers accros, plus attirés vers quelque chose de plus rock. Mais Muse a toujours su rebondir au fil des albums, proposant toujours des variantes entre le rock et l’électro jusqu’à leur The 2nd Law qui était plutôt pas mal, mais qui restait encore très ancré dans une prépondérance à l’électro. D’ailleurs, à la sortie de ce skeud, le groupe a annoncé vouloir revenir vers des sonorités plus pures, plus rock et c’est désormais chose faite avec Drones, le septième album studio du groupe, qui marque avec grand talent que le groupe est toujours bien vivant et qu’il peut proposer quelque chose très proche du métal sans pour autant décontenancer les fans.

Car oui, Drones envoie salement dans le gras et ne fait pas les choses dans la demi-mesure. Il faut dire que le groupe s’est inspiré d’une troisième guerre mondiale fictive et d’une société qui favorise le contrôle mental. Alors forcément, le groupe n’est pas content et le fait entendre. Le skeud démarre pourtant assez doucement avec Dead Inside, qui se révèle être une excellente surprise. Malgré un gros aspect électro, le titre est très sombre et profite de deux solos de guitare d’excellentes factures. L’ensemble est ultra cohérent, ressemblant à du Muse tout en y ajoutant un aspect assez lourd. Bien entendu, Matthew Bellamy explose sa sublime voix, pouvant partir dans des tonalités improbables et donnant un final d’une beauté incroyable. Bref, comme mise en bouche, ça fait sévèrement saliver. Et après un interlude assez rapide, arrive Psycho, et c’est à partir de là que le groupe va proposer une pléiade de morceaux complètement fous. Les riffs sont d’une agressivité rare, l’ensemble est lourd, on est proche du métal et le refrain permet de voir que la voix du chanteur peut s’allier parfaitement avec des riffs puissants. Le titre fait dangereusement headbanger et on est étonné de revoir Muse dans un genre si pu et surtout si puissant. Mais ce n’est que le début. Parce que si Mercy reste plus basique et moins violent, il n’en demeure pas moins un morceau sympathique, possédant des riffs puissants, notamment dans le refrain. On regrette simplement l’aspect un poil trop pop de l’ensemble, mais cela reste assez cohérent avec la vision du groupe. Mais cela c’était sans compter sur le meilleur morceau du skeud, Reapers, qui est d’une puissance hallucinante, du début à la fin. Pêchu, rapide, violent, long de six minutes, ce morceau est clairement la pièce maîtresse de l’album. On tape même dans le solo de grande qualité, montrant que Muse, c’est aussi de la technique. Si The Handler qui suit est moins puissant ou recherché, il reste aussi un morceau d’une grande qualité, relativement violent, restant ainsi sur le même crédo.

Muse_Drones

C’est après un nouvel interlude que le groupe sert son petit Defector, un autre excellent titre, qui fait irrémédiablement penser à Queen. Que ce soit dans les riffs, dans le rythme ou encore dans l’ambiance générale, on ne peut penser au groupe de Freddie Mercury. Le titre est vraiment d’excellente facture, alternant entre moments puissants et moments plus calmes, avec un refrain particulier mais d’une grande inventivité. Bref, l’un des meilleurs morceaux du skeud. Par la suite, le groupe se calme. Si Revolt reste le plus mauvais morceau du groupe, résolument pop, on ne peut pas dire cela d’Aftermath. Il fallait bien une ballade dans l’album, et le titre est rondement mené avec une ambiance toujours aussi sombre et dépressive, mais pour un résultat bluffant et très intéressant. Le morceau est long mais on ne voit pas le temps passer. D’ailleurs, la gratte en intro est d’une beauté à tomber à la renverse. Enfin, le groupe propose The Globalist, un long titre de plus de dix minutes et qui pourtant n’ennuie pas un seul instant. La raison est toute simple, le groupe a eu l’intelligence de scinder en plusieurs parties distinctes ce titre, s’assurant l’adhésion de ceux qui préfèrent les moments calmes avec ceux qui aiment quand ça bouge, donnant un solo brillant en milieu de chanson et fonçant tête baissée vers le hard le plus pur.

Au final, Drones, le dernier album de Muse, est une véritable tuerie. Réussi de part en part, l’album ne contient qu’une pièce faible pour un ensemble homogène complétement réussi. Plus agressif, plus rock, plus sincère, le groupe anglais fait un vrai retour aux sources qui fait plaisir à entendre et met tout le monde d’accord sur leur technicité. Il s’agit certainement de l’un des meilleurs albums de l’année, doté d’un thème fort et de morceaux d’une grande qualité. Incontournable.

  1. Dead Inside
  2. [Drill Sergeant]
  3. Psycho
  4. Mercy
  5. Reapers
  6. The Handler
  7. [JFK]
  8. Defector
  9. Revolt
  10. Aftermath
  11. The Globalist
  12. Drones

Note : 19/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=gcNEC9NaJuE[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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