avril 27, 2024

Fisher King – Le Roi Pêcheur

Titre Original : The Fisher King

De : Terry Gilliam

Avec Jeff Bridges, Robin Williams, Amanda Plummer, Mercedes Ruehl

Année: 1991

Pays: Etats-Unis

Genre: Comédie, Drame

Résumé :

Jack, cynique et célèbre présentateur de radio en rupture de ban, est sauvé de l’attaque d’une bande de loubards par Henry, clochard ex-professeur de lettres, dont la femme fut la victime d’un auditeur trop attentif de Jack. Ensemble ils partent à la recherche du bonheur…

Avis :

Membre culte de la troupe tout aussi culte des Monty Python, Terry Gilliam s’est peu à peu imposé aux cours des années 80 comme un réalisateur important. Entre deux films avec ses Monty Python, le réalisateur s’est aussi imposé avec des films comme « Brazil« , « Bandits, Bandits » ou « Les Aventures du baron de Münchhausen » (même si ce dernier fut un échec lors de sa sortie en salle et ce sont les rediffusions qui l’ont sauvé et surtout imposé).

Après avoir travaillé sur une adaptation de « Watchmen » qui n’aboutira jamais, pour les années 90, Terry Gilliam change de territoire et part tourner son premier film (de commande) américain, « The Fisher King : le Roi Pécheur« , pour un instant de cinéma absolument magique, qui selon les dires de Terry Gilliam, il aurait accepté de faire pour savoir s’il était un réalisateur. Assurément, il est un très grand réalisateur, mais ça, on le savait déjà et son  » The Fisher King … » s’impose comme l’un de ses films les plus intimes et les plus beaux. On en ressort touché, ému, et surtout avec le sourire aux lèvres, tant ce film fait du bien.

Jack est un présentateur radio qui fait débat. Un soir, Jack, comme presque toujours, prend un auditeur à l’antenne et lui répond avec cynisme, n’écoutant pas ce qu’il a à dire. Cet appel va alors entraîner une réaction en chaîne qui va bousculer toute sa vie. Un appel terrible, dramatique, comme on en reçoit qu’un dans une vie. Un appel qui l’emmènera quelques années plus tard à être sauvé d’une agression près du pont de Brooklyn par un clochard appelé Parry…

Terry Gilliam, c’est tout un univers de cinéma, c’est encore et toujours des surprises, des histoires un peu folles auxquelles on ne s’attendait pas et plus particulièrement ce « The Fisher King : le Roi Pécheur » qui se pose à coup sûr comme l’un des films de Terry Gilliam les plus tendres et surtout des plus émouvants.

« The Fisher King … », c’est une intrigue superbe. C’est une intrigue qui tourne autour de deux hommes que rien ne pouvait amener à faire se rencontrer et qui par un triste et terrible concours de circonstances va faire que non seulement ces deux hommes vont se rencontrer, mais ils vont s’entraider, se soutenir et se faire avancer. Ce qui est dingue avec « The Fisher King … », c’est que le film soit écrit par Richard LaGravenese (Futur réalisateur de « P.S, I Love You » ou encore « Écrire pour exister« ), car ici, à aucun moment on imagine que ce soit un film de commande pour Terry Gilliam. Dans cette intrigue, on retrouve beaucoup de sujets qui peuplent la filmographie du réalisateur. Il y a une certaine folie dans ce film. Une folie dictée presque malgré elle par une technologie défaillante, ici la radio et les paroles d’un homme qui vont peser sur lui-même et le destin d’autres personnes. On retrouve aussi la folie dans le rêve, qui sert et qui hante l’un de ses personnages. Un personnage qui parfois se réfugie dans ses rêves, et même ce cauchemar, pour éviter d’affronter le drame qui a brisé sa vie.

À travers cette histoire, « The Fisher King … » parlera aussi de regrets et de remords, des sentiments qui pèsent énormément sur ses personnages. Puis le film parlera d’amour, et surtout d’amitié, nous offrant une superbe histoire, tenue avec magie par deux immenses acteurs qu’on adore. Jeff Bridges et Robin Williams crèvent littéralement dans ce film et trouvent assurément l’un de leurs plus beaux rôles. Bridges est très touchant en animateur radio à la dérive, quant à Williams, il est tout simplement bouleversant, et la conjugaison des deux, aidé des superbes Mercedes Ruehl (qui recevra un Oscar d’ailleurs), Amanda Plummer (sans oublier Michael Jeter en clochard chantant qui est magistral), font de ce film l’un des joyaux de la filmographie de son metteur en scène.

En parlant de metteur en scène, « The Fisher King … » est là aussi une petite merveille qui respire Terry Gilliam à chaque instant. Que ce soit le rythme, les idées, les plans, les séquences, la façon dont Terry Gilliam filme New York, l’incrustation de l’imaginaire dans le réel, la quête du graal, ce chevalier terrifiant qui hante la ville et l’un de ses personnages. Cette façon qu’a le réalisateur de mélanger le drame à la comédie, cette façon de nous raconter cette terrible histoire sans jamais tomber dans la facilité et le pathos. Cette façon de filmer l’amitié, de nous raconter cette amitié, l’alchimie qu’il a capturé entre ses comédiens. Bref, « The Fisher King« , c’est de la magie, c’est de la retenue, c’est des subtilités et une palette infinie de nuances et d’émotions. Terry Gilliam nous fait du bien, il nous surprend et l’on aurait aimé que « The Fisher king … » ne se finisse pas.

Avec « The Fisher King : le Roi pécheur« , Terry Gilliam m’a totalement conquis. Il m’a fait rire, il m’a ému, il m’a transporté, il m’a fait vibrer. Alors qu’on cite bien souvent chez Terry Gilliam des films comme « L’armée des douze singes« , « Brazil » ou encore « Monty Python : Sacré Graal !« , il serait vraiment dommage d’oublier ce « The Fisher King … », car dans la filmographie de Terry Gilliam, il est génial de découvrir cette bouffée d’air frais. « The Fisher King … » est un film qui dénote dans la filmographie de son auteur et pourtant, c’est un film qui déborde de Terry Gilliam. Bref, c’est beau, c’est émouvant, et c’est tout simplement magique !

Note : 18/20

Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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