avril 26, 2024

Halestorm – Vicious

Avis :

Le lead vocal dans les groupes de Hard Rock ou de Métal est bien souvent masculin. Il faut dire que pour assumer une grosse voix grave et pousser parfois dans le graveleux, il vaut mieux posséder une ligne de base relativement basse. Pour autant, les femmes sont de plus en plus présentes dans les groupes de Hard et de Métal, et elles tiennent la dragée haute à bien des mâles. Que ce soit Jinjer dans un format Mathcore qui tape fort, ou encore Maria Brink et sa voix suave dans In This Moment, chaque groupe possédant une chanteuse possède une identité très forte. Couplez cela à un charisme phagocytaire et vous obtenez des groupes qui ont un large succès dans des domaines où pourtant la testostérone prédomine. A la fin des années 90, Halestorm est encore une histoire de famille. Lzzy Hale forme un groupe avec son frère et son père (qui s’occupe alors de la basse) et très vite, le succès arrive, notamment en Pennsylvanie d’où ils sont originaires. Entamant des EP, des lives et des tournées avec des formations comme Shinedown ou Seether, il ne faudra pas bien longtemps à Halestorm pour décrocher un contrat chez Atlantic Records. Cependant, le groupe va un peu se perdre en cours de route, faisant de la musique comme un business et ayant du mal à se retrouver dans leur son. Survient alors leur quatrième effort, Vicious, qui se veut comme un retour aux sources, à un son plus net, plus précis, fait avec plaisir et envie.

Douze pistes, pas de temps mort, Halestorm revient en 2018 en très grande forme avec une quatrième galette qui veut renouer avec ses débuts. Un album qui suinte l’énergie et l’envie d’en découdre par tous les pores et qui va permettre au groupe de se retrouver, assumant pleinement ce nouveau statut de groupe qui pourrait devenir tête d’affiche de certains festoches. Et Lzzy Hale l’a bien compris, si elle veut assumer ce nouveau statut, autant le faire avec ferveur. Black Vultures, qui ouvre le bal, se déclenche sur un cri puissant et des riffs assassins qui vont laisser pantois. Outre la maîtrise vocale effroyable de la chanteuse, la rythmique est endiablée, le refrain est catchy en diable et on a vite envie de headbanger dans tous les sens. Qui aurait pu prédire que Halestorm allait nous donner une pêche d’enfer ? Quasiment personne et pourtant, le groupe tient tête à bien d’autres formations plus connues et sur la pente descendante. L’enchaînement avec Skulls se fera tout naturellement, démarrant presque de la même façon, avec un départ en quasi rap pour délivrer par la suite un défoulement puissant et une ligne de basse toute simplement parfaite. Lzzy Hale apporte de la nuance à son chant pour dominer sur toute la longueur. Alors qu’Uncomfortable aura des airs de Hard Rock rapide et hargneux, c’est Buzz qui viendra nous cueillir avec son petit riff bluesy et son joli rythme en mid-tempo qui fera une fois de plus briller la chanteuse lors d’un refrain enchanteur et puissant. Bordel de dieu, quelle voix !

Le plus surprenant au sein de cet album, c’est que malgré son classicisme, le groupe arrive toujours à nous attraper au détour de quelques titres plus simples, mais toujours aussi efficaces. Conflicted sera l’un de ces exemples, jouant sur la sensualité de la chanteuse et sa facilité à jouer sur sa voix, devenant alors suave et sexy. Alors oui, le titre n’est pas le meilleur de l’album, mais il propose une belle alternative au début tonitruant de l’album. On retrouvera ce style moins percutant mais tout autant efficaces comme White Dress ou encore, dans une moindre mesure, Painkiller et son refrain qui revient sans cesse nous hanter. Et aucun rapport avec Judas Priest, même si c’est l’un des groupes références de Halestorm. Quand on dit que l’album remplit un cahier des charges, on le voit clairement avec les deux ballades presque obligatoires que contient l’album. Si The Silence clôture l’effort d’une belle manière, mais un peu en deçà du reste, Heart of Novocaïne sera un superbe moment. Petite guitare sèche, puissance vocale se faisant à la fois douce, touchante, mais aussi puissante lors des refrains, le morceau est d’une rare justesse et c’est tout simplement bien placé au sein de l’album, offrant un beau moment de poésie et de mélancolie. Oui, parce que le morceau parle d’une rupture douloureuse et d’un sagouin qui a osé plaquer la chanteuse (ce grand malade !).

Au final, Vicious, le dernier album en date de Halestorm, est une belle réussite, même si ce dernier ne surprend guère dans sa production et son calibrage. Pour autant, entre la voix superbe de la chanteuse, les morceaux hyper catchy et nerveux ou encore les quelques passages plus doux, le groupe offre un effort plus direct, que l’on sent fait pour les bonnes raisons, à savoir se retrouver autour de la musique qu’on aime, sans artifice ni passages obligés pour convenir à certains fans pénibles. Halestorm livre dès lors l’un de ses meilleurs albums et assume pleinement son statut de rock star.

  • Black Vultures
  • Skulls
  • Uncomfortable
  • Buzz
  • Do Not Disturb
  • Conflicted
  • Killing Ourselves to Live
  • Heart of Novocaïne
  • Painkiller
  • White Dress
  • Vicious
  • The Silence

Note : 17/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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