avril 26, 2024

Equus

De : Sidney Lumet

Avec Richard Burton, Peter Firth, Colin Blakely, Joan Plowright

Année: 1978

Pays: Etats-Unis

Genre: Drame

Résumé:

Lors d’un accès de folie, le jeune Alan Strang a crevé les yeux des six chevaux de l’écurie où il travaillait. Martin Dysart, un psychanalyste de renom, est chargé de découvrir les raisons de ce geste. Dysart plonge peu à peu dans l’âme torturée d’Alan, où se mêlent sexe, passion et un secret profondément gardé…

Avis:

Les années 70, pour Sidney Lumet, sont une très belle période, un peu comme toute sa carrière d’ailleurs. Le réalisateur, dont la carrière s’étale sur une cinquantaine d’années, nous a laissé de sacrés chefs-d’œuvre derrière lui et les années 70 ont vu naître entre autres des films comme « Un après-midi de chien« , « Serpico« , « Le crime de l’orient express« , « The offence » ou encore le farfelu et ovni « The Wiz« , réadaptation décalée et soûl du « … magicien d’Oz » avec s’il vous plaît, Diana Ross et Michael Jackson. D’ailleurs, « Equus« , adaptation de la pièce éponyme de Peter Shaffer, est le film que Sidney Lumet nous présentera juste avant « The Wiz« .

Alors que le réalisateur sort de « Network, main basse sur la télévision« , une critique sombre du monde de la télévision et de son pouvoir, avec « Equus« , Sidney Lumet reste dans le drame et nous livre ici un drame psychologique puissant. Sombre, violent aussi bien psychologiquement que visuellement, « Equus » ne laisse pas indifférent. C’est même tout le contraire, car le film marque et une fois le générique arrivé, les questions de son médecin sur l’état de son patient nous trottent en tête. Bref, encore une fois, Sidney Lumet nous laisse un film incroyable, qui démontre encore une fois l’importance de ce cinéaste de génie.

Alan Strang, dix-sept ans, est en apparence un jeune homme comme les autres. Et pourtant, Alan est profondément perturbé et une nuit, lors d’un accès de folie, il a crevé les yeux de six chevaux. C’est le psychiatre Martin Dysart qui est chargé de son cas. Psychiatre de renom, l’homme, tout en étant fasciné, veut sincèrement aider le jeune homme. Pour cela, le médecin va alors entrer dans l’âme de l’adolescent et c’est entre la passion, la peur, le sexe, et des secrets, que Martin va essayer de comprendre le geste fou d’Alan.

« Equus« , un titre pour le moins intriguant pour un film qui va l’être tout autant. « Equus« , c’est une analyse de deux heures vingt absolument passionnante. Avec ce film, Sidney Lumet nous jette et nous enferme au plus proche de ce psy et de son patient. Peut-être un peu long à se mettre en place, il faut rassembler les pièces du puzzle, mais une fois qu’il nous a accroché, « Equus » ne nous lâchera plus. Doté d’un scénario pointu, tout ce qui nous sera présenté est important pour dresser le portrait de ce jeune homme.

Ce qui est terrible ici, c’est la place que laisse le film aux « affrontements » entre le psy et son patient. Si les scènes en dehors de celles-ci sont intéressantes et servent parfaitement l’histoire, c’est bien l’analyse lente et profonde qui est le plus passionnant. Au fur et à mesure que le film avance, c’est comme si l’on passait des étapes pour aller atteindre la noire vérité. Une vérité dérangeante à plus d’un titre, qui mêle fantasme, désir, rejet, peur, religion. Et si elle finit par se deviner assez vite, elle ne se livrera pas totalement, laissant planer quelques questions sans réponses, ce qui nous fera travailler et ne nous laissera pas indifférents. Puis malgré ce manque de réponse, le film reste d’une très belle efficacité.

Comme je le disais, « Equus« , c’est un affrontement. Un affrontement passionnant, parfois touchant et plein de compassion et d’autres fois, violent, presque sadique. Et pour donner vie et de la puissance à cet affrontement, c’est l’immense Richard Burton et Peter Firth qui s’y collent et autant dire que le duo vaut sacrément le coup d’œil. Richard Burton est parfait en psychiatre plein de doutes. Aussi attachant qu’il peut être terrifiant, l’acteur livre une prestation à la hauteur de ce que l’on attendait de lui. Moins connu et tout aussi impressionnant, le jeune Peter Firth tient là un rôle passionnant de par son ambiguïté et bien difficile, surtout pour un comédien aussi jeune qui tient là son troisième rôle. Un rôle exigeant, difficile, sur un fil et le comédien s’en sort merveilleusement, évitant la caricature du détraqué. Et comme pour l’intrigue, plus son rôle évolue, et plus il en est touchant.

Avec ce film, Sidney Lumet signe encore une fois un bon, voire même un très bon, cru. Si le film n’est pas à la hauteur de chefs-d’œuvre comme « Un après-midi de chien » ou encore le sidérant « 12 hommes en colère« , il n’en reste pas moins un film à voir et surtout un film à sortir du petit anonymat dans lequel il se trouve, car entre son intrigue, ses acteurs, sa mise en scène (oui, je n’en ai pas parlé, mais le film est truffé d’idées et de scènes marquantes, ce final, nom de dieu, ce final !), « Equus » mérite amplement le coup d’œil.

Note : 15,5/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=CBLifCOiyFk[/youtube]

Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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