Linkin Park – Living Things

Avis :

L’évolution d’un groupe de musique fait partie de la norme actuelle. En effet, à l’image de certains groupes de métal comme AqME ou encore DevilDriver qui deviennent de plus en plus violents, il y a d’autres groupes qui avec le temps se calment et proposent des choses très différentes de leur début. C’est un peu ce qu’il se passe avec Linkin Park qui s’était forgé une réputation de fer avec leurs deux premiers albums, Hybrid Theory et Meteora, puis qui, d’un coup s’est fourvoyé dans un son plus électro et dans des compositions beaucoup fades pour convaincre les premiers fans. Alors est-ce une évolution logique et une certaine maturité de la part du groupe ? Ou bien est-ce juste une facilité commerciale et l’assurance de recevoir plein de sous ? Je n’en sais rien, mais après un album d’une infamie odieuse, A Thousand Suns, voici que déboule Living Things, dont le premier tube, Burn it Down a su rassurer un petit peu. Alors cet album est-il bon ? Sonne-t-il le retour du vrai Linkin Park ? Ceux qui attendent un retour en force, allez écouter autre chose…

La première chose qui choque quand on regarde la pochette et la playlist, c’est forcément le nombre de titre et la durée totale de l’album. Putain, 12 titres, ce qui est dans la norme des choses aujourd’hui, mais seulement 37 minutes d’écoute ! Si ce n’est pas du vol bordel de merde ! Mais ce n’est pas la seule chose qui met en colère. En effet, misant tout sur un mix en électro et rock, seuls les trois premières pistes sont efficaces et semblent être correctes. Tout le reste de l’album n’est que remplissage et morceau fade voulant se faire ballade et rendant un son mou et mièvre. Alors tout cela est très trompeur et il est vrai que tout le skeud est parasité par Burn it Down, qui reste la piste de référence de cet album. Des paroles qui rentrent bien dans la tête, une coupure un peu rap, un mélange assez adroit de rock et d’électro. Bref, le morceau est assez bon, tout comme Lost in the Echo, le deuxième tube du groupe, qui ouvre relativement bien l’album. Seulement, tout le reste pue à trois kilomètres le commerce et le produit mercantile. Si l’on excepte Lies Greed Misery, morceau de 2 minutes purement braillard, le reste est vide de sens. De plus, on peut dire que le groupe se fout de notre gueule en proposant deux morceaux de 1 minutes, une coupure qui ressemble à du vide (Tinfoil) et un autre qui mix rap et métal (Victimized), mais qui devient vite insupportable à cause de rupture sèche montrant un manque incroyable de réalisme et d’idées. Quand on pense qu’avant, Linkin Park c’était ça :

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=pmUTBDuUGz8[/youtube]

On peut se demander où est passée toute la fougue et la colère du groupe !

Alors au niveau des ballades, on a de gros tubes qui plairont surement aux nanas de moins de seize ans et qui mouillent dès que l’on mélange deux/trois passages électro avec un riff de guitare saturée et une petite nasillarde, mais ce n’est pas la joie niveau technique. Avec des titres comme Skin to Bone, Powerless ou encore Until it Breaks, on aura de quoi séduire les gonzesses pré-puberts, mais pas de quoi headbanger comme un furieux. Il faut aussi mentionner le lénifiant Castle of Glass, complètement raté.

Au niveau des chants, on retrouve bien entendu Chester Bennington pour tout ce qui est gueulante et chant clair, mais aussi Mike Shinoda pour les parties rappées. Nouvelle surprise, on aura droit à un chant du guitariste, et comble de tout, c’est résolument lui qui chante le mieux, insufflant une certaine douceur et une mélancolie que les deux autres chanteurs ne sont pas capables. Alors je ne dis pas que Bennington ne sait pas chanter ou chante faux, mais il faut dire que tout cela ne fait pas naturel, notamment lors de l’utilisation d’autotunage pour renforcer un côté électro et sentimental. Putain, les mecs, même Colonel Reyel emploie cette merde, vous êtes quand même plus grands non ? Les parties rap sont toujours présentes et j’ai presque envie de dire heureusement (et ça me fait mal au cul), mais elles donnent un certain élan aux titres et un rythme un peu plus violent. Bon, les paroles ne sont pas très importantes, mais ça parle toujours de la même chose, entre les sentiments, la rupture, l’amour impossible, les mensonges et le mal-être, bref rien de bien nouveau là-dedans.

Au final, Living Things, le dernier album de Linkin Park est une déception. Alors certes, il est meilleur que l’album précédent, mais il sent toujours autant le produit commercial et la facilité. Quand on sait de quoi est capable le groupe, on ne peut qu’être désespéré de les voir revenir un jour avec leur style initial. Petite consolation tout de même, le dernier clip est magnifique. Mais il faudrait dire au groupe que l’on ne juge pas un groupe au visuel, mais à l’écoute…

1. Lost in the Echo
2. In my Remains
3. Burn it Down
4. Lies Greed Misery
5. I’ll Be Gone
6. Castle of Glass
7. Victimized
8. Roads Untraveled
9. Skin to Bone
10. Until it Breaks
11. Tinfoil
12. Powerless

Note : 07/20

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=dxytyRy-O1k[/youtube]