Avis :
En seulement 4 albums, Muse est devenu le groupe de rock le plus populaire outre-manche. Il faut dire que ce groupe de rock a plusieurs atouts dans sa manche (de veste, pas l’étendue d’eau cette fois !). On retrouve à la tête de ce trio, Matthew Bellamy, à la voix si reconnaissable et qui s’occupe de la guitare. Alternant des riffs très rock et des passages très lunaires avec une voix qui peut monter très haut, il a fait vibrer toute une génération de jeunes filles en chaleur. Mais Muse ne se contente pas seulement de faire dans le charme et possède un fond, un peu comme Placebo, dans une musique qui se cherche et qui se renouvelle sans cesse. Alors, il est vrai que beaucoup de fans sont déroutés de prime abord, pour mieux y revenir par la suite. The 2nd Law est le sixième album studio du groupe et signe un retour assez marqué par un son plus électronique, empruntant pas mal de chose aux manieurs de platine. Après un album en demi-teinte (The Resistance) ; le groupe nous revient-il en forme ? Affichant un dubstep en guise de promo, ne risque-t-il pas de perdre un grand nombre de fans ?
The 2nd Law s’affiche avant tout comme un album assez personnel de la part du groupe. En effet, Matthew Bellamy a voulu revenir vers de fondamentaux plus importants pour lui, et on ressent cela dans certaines chansons, notamment Follow Me qui débute avec le monitoring de son fiston qui vient de naître (désolé les filles !). Seulement, qui dit personnel, ne dit pas forcément réussi, et j’ai encore du mal à donner une note à cet album tant il est éclectique et semble expérimental vers un changement de genre pour le groupe. Alors le skeud démarre très fort, avec un morceau très rock, mais aussi avec une grande partie très musicale, faisant penser à un générique de James Bond. D’ailleurs, le groupe ne s’en cache et annonce très clairement que les musiques de films sont une inspiration pour eux. Du coup, Supremacy entame formidablement bien l’album. Malheureusement s’ensuit une daube sans nom, enfin si, c’est Madness, le dernier clip du groupe, qui mélange électro et rock, sans pour autant parvenir à décoller. Le morceau est mou et tombe dans les méandres de la mièvrerie. Heureusement que la suite se révèle épatante avec le meilleur morceau du groupe, Panic Station, sorte d’hommage à Prince, très dansant et avec une basse frappée et cadencée aux petits oignons. D’ailleurs, pour en revenir à Prince, on ressent vraiment les influences du groupe, avec par exemple Survival, l’hymne des JO qui fait très Queen et Freddy Mercury ou encore Animals qui me fait penser à du Pink Floyd. Bref, on ressent une volonté de refaire comme ses aînés tout en innovant vers un son plus électronique, qui je trouve beaucoup trop présent. On aura droit à de l’électro pure dans Follow Me ou encore Madness, puis à du Dubstep dans The 2nd Law Unsustainable. Le problème, c’est que les morceaux engageants flirtent avec des morceaux d’un ennui mortel, comme le Save Me chanté par le bassiste qui ressemble à une vieille comptine pour enfants d’école primaire. L’autre chose que je regrette un peu, mais c’est mon côté guitare qui ressort, c’est que les solos de gratte ne soient pas plus longs, car ils sont assez bons et donnent un certain charme aux titres, car Bellamy n’est pas un manchot !
Au niveau du chant, il y a une grosse nouveauté, c’est la prise de risque de faire chanter le bassiste sur deux morceaux complets de l’album. Save Me est une chanson écrite par lui et donc, c’est Chris qui s’y colle. Si son timbre de voix est radicalement différent de celui de Matthew, la chanson reste très mauvaise. Molle et redondante, elle dessert complètement la voix chaude et agréable du bassiste. Par contre, sur Liquid State, morceau bien plus rock, il s’en donne à cœur joie et cela correspond mieux à l’esprit du groupe. Bellamy, quant à lui chante toujours aussi bien, avec sa voix qui lui permet de monter bien haut dans les aigus ou encore de monter en puissance, notamment sur des morceaux plutôt lyrique. D’ailleurs, la forte présence de musique classique a toujours été le crédo du groupe et représente vraiment quelque chose d’important pour le trio anglais. Le plus surprenant dans l’album restera peut-être le final en deux morceaux, loin du lyrisme habituel et plus proche d’un son électronique et mécanique, avec du Dubstep, mais aussi de la techno old school. Choix plutôt surprenant mais qui fonctionne assez bien. Comme quoi, le risque paye.
Au final, The 2nd Law, le dernier album de Muse est plutôt pas mal. Ni excellent ni mauvais, il recèle quelques pépites, mais aussi quelques morceaux fort décevants, et c’est cette hétérogénéité qui fait le charme de ce album. Enfin, on peut quand même dire que ce skeud est bien mieux que le précédent car il contient beaucoup plus de musique rock et semble bien moins grandiloquent. Que les fans se rassurent, Muse est toujours dans la place.
- Supremacy
- Madness
- Panic Station
- Prelude
- Survival
- Follow Me
- Animals
- Explorers
- Big Freeze
- Save Me
- Liquid State
- The 2nd Law Unsustainable
- The 2nd Law Isolated System
Note : 14/20
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