mars 19, 2024

Total Recall Mémoires Programmées

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De : Len Wiseman

Avec Colin Farrell, Kate Beckinsale, Jessica Biel, Bryan Cranston

Année : 2012

Pays : Etats-Unis

Genre : Science-Fiction

Résumé :

Modeste ouvrier, Douglas Quaid rêve de s’évader de sa vie frustrante. L’implantation de souvenirs que propose la société Rekall lui paraît l’échappatoire idéale. S’offrir des souvenirs d’agent secret serait parfait… Mais lorsque la procédure d’implantation tourne mal, Quaid se retrouve traqué par la police. Il ne peut plus faire confiance à personne, sauf peut-être à une inconnue qui travaille pour une mystérieuse résistance clandestine. Très vite, la frontière entre l’imagination et la réalité se brouille. Qui est réellement Quaid, et quel est son destin ?

Avis :

Le cinéma américain actuel est malade. C’est un fait, et il suffit de regarder les quelques sorties dans les salles pour s’en rendre compte. Bien souvent, ce sont les grands réalisateurs qui sortent de bons films, et encore, et parfois, il faut regarder dans les sorties en DVD pour voir quelques pépites du pays outre-Atlantique. Mais quels sont les symptômes de cette maladie, de cette anémie cinématographique ? Le constat est que les remakes ou reboots, c’est du pareil au même, sont légions et que l’imagination des scénaristes est en berne, ou tout du moins stoppée par un aspect marketing dégueulasse. Ainsi donc, voici cette année Total Recall Mémoires Programmées, le remake du chef d’œuvre de Paul Verhoeven et du roman de Philip K. Dick. Alors déjà, toucher à Verhoeven, c’est comme toucher à Carpenter, c’est juste impensable, bien que Rob Zombie ait relevé le défi, mais quand on laisse la réalisation à un tâcheron, Len Wiseman pour l’occasion, Underworld, on peut s’attendre à tout. Alors, le film est-il aussi bon que l’original ? Colin Farrell a-t-il le charisme de Schwarzy ? Rekall fabrique des rêves, mais parfois, ils ne sont pas toujours bons…

L’histoire du film démarre à peu près comme celui de Paul Verhoeven. Il va par la suite s’en dégager via une atmosphère plus superficielle et surtout un aspect onirique complètement absent. On va donc suivre Douglas Quaid, ouvrier dans une fabrique de robots, qui fait des rêves bizarres, et qui décide un soir de partir voir Rekall, une société qui fabrique des rêves. Seulement, au moment où le rêve doit se déclencher, des soldats viennent attaquer l’agence et ce bon vieux Douglas va les buter les uns après les autres. Il rentre alors chez lui et se rend compte que sa femme veut aussi le tuer. Il apprend alors qu’il était un agent secret de la résistance contre Cohaagen et que toute sa vie a été modifiée pour qu’il reste tranquille. Le scénario peut paraître assez bateau, et c’est vrai, mais dans le premier film, il y a avait un aspect très important, qui était ce scepticisme incroyable, dans le sens où l’on ne savait jamais si ce que vivait le héros était vrai ou dans sa tête. Or, dans ce remake ou reboot, on ne retrouve pas du tout ça. Bien au contraire, le spectateur d’aujourd’hui étant forcément débile, on lui mâche tout et on lui montre bien que finalement, Rekall a juste réactivé sa mémoire et qu’il était vraiment un agent secret. C’est une réelle déception, car du coup, le film perd tout son intérêt et ne demeure plus qu’un simple film de science-fiction énergique. Autre fait dommageable, le film de Verhoeven se déroule sur la planète Mars. Dans ce remake, l’action se passe sur Terre, alors que deux terres restent habitables. L’ambiance devient alors plus terre à terre et moins intéressante que dans le premier film. Bien entendu, niveau décor, c’est plutôt bien fichu et les robots miliciens sont très bien faits, mais l’âme même du premier film est complètement annihilée et l’ambiance est très superficielle, se vautrant dans une débauche d’effets numériques plus ou moins réussis. On pourra d’ailleurs pester contre certaines maladresses, comme le fait que certains pistolets restent identiques à ceux d’aujourd’hui, ou encore que les gobelets de café soit les mêmes de nos jours, ou bien que la société d’en bas demeure finalement très archaïque, et comme celle d’aujourd’hui. Il suffit d’imaginer Londres avec dans le ciel une cité volante et des ruisseaux. Bref, c’est assez déroutant et pas forcément génial, surtout que cela ne dure qu’une scène.

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Dans le futur, les flingues seront toujours les mêmes !

La première question qu’auraient du se poser les producteurs et casteurs, c’est : Qui peut reprendre le flambeau de Schwarzenegger ? Parce que pour le coup, on retrouve le gringalet sympathique Colin Farrell, qui est à mille lieues de la prestation de Mister Universe. Assez peu charismatique dans la plupart de ses films, le beau Colin remplace le costaud Arnold et propose un héros peu emballant et dont les troubles psychologiques passent au second plan. On ne ressent aucune empathie pour lui et bien souvent on se fout un peu de ce qu’il lui arrive, se contentant de regarder le spectacle avec un air hagard et décérébré. Bien sûr, le monsieur est bien accompagné, à commencer par la femme du réalisateur, la sublime Kate Beckinsale. Elle tient le rôle de la méchante de service et joue bien son rôle, même si parfois, on ressent un léger surjeu. On sent quand même que c’est son mari qui fait le film, car elle est quasiment sur tous les plans et demeure la réelle menace. Bien entendu, Colin Farrell ne s’est pas contenté d’une seule belle plante, car à ses côtés, on retrouve la très charmante Jessica Biel. Jouant la gentille de service, on aura droit à un duel de crêpage de chignons, bien plus ridicule que dans le premier métrage. Néanmoins, elle tient bien son rôle qui demeure tout de même assez mineur. Enfin, Bryan Cranston joue le salaud de service. Le sublime héros de Breaking Bad signe dans ce film pour pas grand-chose, incarnant un méchant peu crédible et pas charismatique avec sa moumoutte blonde. Le reste du casting reste secondaire et peu intéressant, comme Bill Nighy qui ne reste que cinq minutes à l’écran. Néanmoins, on se rend compte qu’il faut une sacrée forme physique pour jouer dans ce film, car les protagonistes passent leur temps à courir. Le film reste une succession de scènes de course-poursuite, avec quelques variantes (à pied, en voiture, dans des ascenseurs) et ne propose finalement pas grand-chose hormis un déluge d’effets numériques. Les quelques références au film de Verhoeven sont pauvres et balancées comme de la confiture aux cochons, espérant contenter les quelques sceptiques et fans du premier film. Malheureusement, ça ne fonctionne pas, comme la super scène de la nana aux trois nichons.

Au final, Total Recall Mémoires Programmées aurait pu s’appeler Mémoires faisandées. Loin, très loin derrière l’excellent film de Verhoeven, le métrage de Len Wiseman semble creux et ne pourra contenter que les jeunes gens qui recherchent des effets spéciaux et rien d’autre. Adapté à la jeunesse d’aujourd’hui, le film demeure une déception même si l’on ne s’ennuie pas. Vraisemblablement, le cinéma intelligent n’est pas pour Len Wiseman se contentant de filmer de l’action et pas grand-chose d’autre. Dommage, mes doutes ont été confirmés quant à la probabilité de retoucher un Verhoeven, c’est juste impossible.

Note : 07/20

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=hl2Npvyae2Q[/youtube]

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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