avril 26, 2024

Les Enquêtes du Département V: Miséricorde

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Titre Original : Kvinden i Buret

De : Mikkel Norgaard

Avec Nicolaj Lie Kaas, Fares Fares, Sonja Richter, Mikkel Boe Folsgaard

Année : 2013

Pays : Danemark, Allemagne, Suède

Genre : Thriller

Résumé :

Après une bavure qui coûte la vie à l’un de ses collègues et laisse son meilleur ami paralysé, l’inspecteur Carl Mørck a presque tout perdu. Mis sur la touche, privé du droit d’enquêter, il est chargé d’archiver les vieux dossiers du commissariat avec Hafez el Assad, l’assistant d’origine syrienne qui lui est imposé. Mais très vite, les deux policiers désobéissent à leur supérieur et rouvrent une enquête jamais résolue, la disparition mystérieuse d’une jeune politicienne prometteuse survenue cinq ans auparavant.  C’est la naissance du Département V et sa première enquête…

Avis :

Le cinéma danois a le vent en poupe. Depuis une bonne quinzaine d’années maintenant, ce cinéma nous offre des petites merveilles qui bien souvent restent assez méconnues du grand public. Hormis la saga « Millénium » qui a fait de jolis résultats, les autres films sortant chaque année dans nos salles restent plus discret. La faute à une distribution frileuse, qui réserve peu de salles et de promo à ces films.

Mais depuis une semaine ou deux, dans les salles obscures, on nous fait la promotion des « Enquêtes du département V : Profanation« , qui est la deuxième enquête d’un duo de flics danois. Mais avant de sortir le deux, faut-il avoir vu le premier ? C’est la question que je me suis posé au vue de la bande-annonce très alléchante qu’on nous diffuse. Disponible qu’en VOD, je me suis donc lancé dans cette première enquête, et c’est un premier film vraiment intéressant que j’ai trouvé. Décidément, ce cinéma nordique est vraiment bon.

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Carl Mørck a presque tout perdu dans sa vie. Inspecteur chevronné, il est rétrogradé après avoir commis une bavure qui a coûté la vie à l’un de ses coéquipiers et le deuxième, son meilleur ami, est à l’hôpital et restera paralysé. Quant à sa vie familiale ou sentimentale, c’est le chaos. Le chef de Carl le replace alors au département V, c’est-à-dire les affaires classées. Avec un nouveau collègue, il devra archiver de vieux dossiers et vérifier qu’il n’y a pas eu de loupés dans les enquêtes. Leur premier dossier est l’affaire « Merete Lynggaard », une suicidée. Une affaire à laquelle Carl n’a jamais été convaincue par la conclusion. Et très vite, il va se rendre compte de petits défauts et peu à peu, il va refaire l’enquête pour essayer de savoir qui a tué Merete Lynggaard.

« Les enquêtes du département V » sont les adaptations des romans de Jussi Adler-Olsen qui connaît un très beau succès dans son pays. Et au vue de la qualité de cette première enquête, il était presque évident que les livres allaient finir par intéresser quelques cinéastes.

Après avoir bossé sur deux épisodes de la saison deux de la série « Borgen, une femme au pouvoir« , Mikkel Norgaard s’empare littéralement des romans d’Adler-Olsen pour livrer un premier film soutenu. Cette première enquête est prenante et dès les premières images, on devine très vite que le film ne va pas nous lâcher jusqu’au bout. J’ai adoré l’enquête que mènent ces deux flics. Le film est un polar sombre, qui me rappelle « Le silence des agneaux« . Le scénario est minutieux, torturé, ici, on ne plaisante pas. Les indices sont très bien dispatchés. Ce que j’ai beaucoup aimé, c’est que l’on a deux points de vue, voire même trois (enquêteurs, victimes et bourreaux) et l’intrigue les fait parfaitement se mélanger. On passe tour à tour d’une histoire à l’autre. C’est ce qui nous implique, car quand on est avec les flics, on a des informations qu’eux n’ont pas et l’on voit quand ils se rapprochent de la vérité ou quand ils s’en éloignent et inversement pour le « tueur ». Il n’y a que la victime qui reste dans le flou et nous avec. Le film détient pas mal de suspens, car l’enquête est à tiroirs et la chronologie déconstruite, on passe du présent à plusieurs passés comme un rien, ce qui peut perturber et parfois, il faut un petit temps pour savoir où l’on se trouve.

L’ambiance est très sombre, digne des polars les plus flippants. D’ailleurs, l’histoire en elle-même est terrifiante. Mais si l’ambiance est géniale, j’ai trouvé la réalisation un peu mollassonne. On ne s’ennuie pas devant, on est toujours pris dans l’histoire, mais le film manque de rythme dans les moments plus intenses. Ce n’est pas grand-chose, mais ça suffit à ce que le film soit bon à la place de génial. J’espère que le prochain sera plus fort. Comme c’est un premier film, on peut imaginer que le réalisateur cherche ses marques et installe son univers peu à peu.

Le Danemark, la Suède, la Norvège et les pays nordiques sont aussi un véritable nid de talents. Si des acteurs comme Noomi Rapace, Famke Janssen ou Mads Mikkelsen sont sortis du lot, il n’y a vraiment pas qu’eux et ce film en est encore une preuve flagrante, car « Les enquêtes du département V » est tenu par une quatuor d’acteur impeccable. Les deux flics joués par Nikolaj Lie Kaas et Fares Fares forment un duo passionnant. Les deux acteurs collent très bien aux personnages et nous impliquent bien dans l’intrigue et je suis très content de les retrouver pour une deuxième enquête. Mais ce sont « les victimes » qui m’ont le plus bluffé. Comme elles ne sont pas que de simples victimes et que le film nous laisse le temps de les connaitre et d’aborder leur vie, leur quotidien, on a aussi le temps de découvrir les comédiens et Sonja Richter, qui joue la « suicidée » Merete Lynggaard est incroyable. L’actrice est bluffante du premier au dernier plan et elle écope d’un rôle difficile. Son frère aussi est terrible. Joué par Mikkel Boe Folsgaard, l’acteur m’a touché, alors même qu’il ne prononcera pas un mot pendant toutes ses scènes. Puis il y a Peter Plaugborg qui fait aussi froid dans le dos que l’histoire elle-même.

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« Les enquêtes du département V : miséricorde » est donc un premier film plutôt bon dans son genre. C’est un film qui m’a intrigué, qui m’a fourni une histoire bien sombre, d’ailleurs ça faisait un bout de temps que je n’avais pas vu un bon polar. Même si le film manque parfois de caractère, qu’on aurait aimé qu’il soit plus rude, il reste quand même un bon divertissement qui méritait sa place dans nos salles de cinéma.

Enfin, pour répondre à ma question, à savoir si le film vaut le coup d’être vu pour la chronologie de l’intrigue, je dirais oui et non. Bien sûr, c’est toujours mieux de l’avoir vu, car c’est le début de l’histoire et vous aurez quelques précisions en plus, mais si jamais vous ne le voyez pas et que vous vous laissez tenter par « Profanation« , je ne pense pas que vous soyez perdus, car le procédé a l’air d’être une enquête différente par film.

Note : 14/20

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Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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