De : Joel Schumacher
Avec Nicolas Cage, Joaquin Phoenix, James Gandolfini, Peter Stormare
Année : 1999
Pays : Etats-Unis, Allemagne
Genre : Thriller
Résumé :
« Privé » à Harrisburg, Pennsylvanie, Tom Welles mène une vie banale avec sa femme Amy et leur petite fille. Entre deux filatures pour adultère, il rêve de l’affaire exceptionnelle qui fera de lui un grand parmi les grands. Lorsqu’une richissime veuve lui demande d’enquêter sur le film 8 mm qu’elle a découvert dans le coffre de son défunt mari, Tom bascule dans un univers dont il ne soupçonnait pas l’existence. Les sévices et le meurtre de la jeune inconnue filmés sur la bobine sont-ils seulement une perverse mise en scène ou bien une terrifiante réalité ?
Avis :
Joel Schumacher a cette particularité qui fait que c’est soit très bon ou alors complément l’inverse en étant très mauvais. Et il se trouve que Schumacher termine très bien les années 90, puisque ce « 8mm » est un excellent film. C’est même l’un de ceux que je préfère du réalisateur. C’est un thriller glauque, noir et sordide, très influencé par « Hardcore » le film de Paul Schrader.
Tom Welles est un détective privé à la réputation d’être très discret et efficace. Il mène une vie tranquille avec sa femme et sa toute jeune fille de quelque mois à peine. Alors qu’il rentre d’une filature pour un adultère quelconque, il est appelé auprès de la veuve Christian. Cette femme vient de perdre son mari, un richissime homme d’affaires.
Cette dernière qui souhaite une discrétion absolue de la part de Welles a une affaire pour lui. À la mort de son mari, elle a trouvé quelque chose. Quelque chose d’effroyable et d’impensable. Dans le coffre de son mari, elle y a trouvé un film sur pellicule. Sur ce film au départ pornographique, on y voit une jeune fille se faire massacrer. Le film est bien trop réel et Madame Christian veut savoir s’il est authentique ou alors si c’est un monstrueux montage très réaliste. Elle prie pour que cette pauvre fille soit vivante.
Tom Welles va donc mener son enquête, pour essayer de découvrir la vérité sur ce film. Mais cette enquête va l’emmener dans les bas-fonds de la société, là où la pornographie tourne à l’illégalité et où le meurtre filmé n’est qu’en apparence une légende.
Joel Schumacher est capable du pire comme il l’a prouvé avec des films comme ses deux « Batman« , ou bien son « Le Fantôme de l’Opéra » ou bien « Blood Creek« , mais quand il en a envie il est capable de nous réaliser de petits chefs-d’œuvre, comme par exemple « Chute libre » avec Michael Douglas, « Le client« , « Le droit de tuer« , « Phone Game » et ou alors ce film, où le réalisateur nous plonge dans un monde où la perversion et les vices les plus inavouables sont le mort d’ordre.
Prostitution, viols, pédophilie, sévices corporelles, sado masochisme et autres déviances vont nous être balancés à la tronche. Le film est terriblement noir et glauque. L’ambiance est super malsaine, elle fait froid dans le dos. Le film ne peut pas nous laisser indifférent, le réalisateur à très bien su retranscrire ce monde et le film a tendance à nous mettre mal à l’aise.
J’adore l’enquête que mène Nicolas Cage, je trouve le scénario très astucieux. Il prend son temps pour trouver chaque indice et à chaque fois, c’est une descente un peu plus profonde pour le détective qui y découvre un monde dont il ne soupçonnait même pas la moitié du quart de l’existence.
C’est vrai que l’histoire dans sa trame fait terriblement penser au film de Paul Schrader, mais elle est quelque peu différente et tout autant plaisante, si je peux me permettre. Le suspense est rudement bien mené, l’enquête crédible, certaines scènes sont même choquantes et déroutantes et Schumacher nous gratifie de pas mal de rebondissements bien tournés. C’est vraiment un très bon thriller captivant jusqu’au générique.
Le film est aussi surprenant dans le choix de sa bande originale assez particulière. Très fouillis, elle accroche les oreilles et les sonorités orientales dont elle est composée approfondisse ce malaise et accentue le côté jungle urbain que doit affronter notre anti-héros.
Enfin, « 8 Mm« , est porté par un Nicolas Cage au top de sa forme. L’acteur, qui à l’époque enchaîne succès sur succès trouve là un rôle en or et il arrive à en faire quelque chose d’extrême. Quand je regarde ce film, je suis aussi touché par son personnage et la façon dont il vie cette épreuve que lui-même peut la vivre. L’acteur arrive à totalement nous immerger avec lui dans cet enfer. Bien sûr, il est entouré par des seconds rôles géniaux. À commencer par un Joaquin Phoenix assez fun, qui s’intègre parfaitement dans l’univers du film, tout en donnant un peu de légèreté. Il y a aussi les parfaitement dégueulasses James Gandolfini et Peter Stormare qui trouvent d’excellents rôles qui leur vont si bien. Je dois dire que Peter Stormare me répugne à chaque fois que je vois ce film. On notera un petit rôle sympa pour Norman Reedus, Daryl de « Walking Dead » que je ne connaissais pas à l’époque où je regardais ce film et du coup, c’était un peu la surprise du film.
C’est donc un très bon film que signe là Joel Schumacher, l’un de mes préférés dans sa carrière. Aussi choquant que fascinant, j’adore me replonger dans cette ambiance malsaine qui m’en donne des frissons. J’adore suivre cette enquête mise en scène de façon brillante. Quand je regarde ce film, je me dis que tout est là et que tout fonctionne et que c’est terrible. Mais aussi, quand je regarde ce film, je me demande toujours comment Joel Schumacher est capable du pire, et ce, à plusieurs reprises dans sa carrière.
Note : 17/20
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Par Cinéted