avril 18, 2024

True Detective Saison 1

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D’Après une Idée de : Nic Pizzolatto

Avec Woody Harrelson, Matthew McConaughey, Michelle Monaghan, Michael Potts

Pays: Etats-Unis

Genre: Policier

Nombre d’Episodes: 8

Résumé:

La traque d’un tueur en série amorcée en 1995, à travers les enquêtes croisées et complémentaires de deux détectives, Rust Cohle et Martin Hart.

Avis:

Le film noir a eu son grande période dans les années 40 et 50. Plusieurs grands réalisateurs s’y sont essayés comme Billy Wilder avec Assurance sur la Mort, Stanley Kubrick avec L’Ultime Razzia ou encore Robert Aldrich avec En Quatrième Vitesse. Petit à petit ce genre a commencé à décliner, la demande des spectateurs étant autre, même si un petit noyau dur continue à persévérer. Aujourd’hui, le film noir est rare, et bien souvent, il reste plutôt raté comme Le Dahlia Noir de Brian De Palma. Pour pallier à cela, les producteurs vont nous sortir le grand jeu avec des films policiers, voulant faire croire que c’est du noir. Mais même si certaines séries sont bien sympathiques au niveau de l’ambiance, on a du mal à croire que c’est inspiré du film noir ou du film de gangster de la belle époque. Et c’est là que surgit de nulle part True Detective. Véritable bombe atomique, la série fait vraiment référence au film noir comme au genre policier et livre huit épisode d’une qualité indéniable.

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Mais évidemment que c’est de la balle, je suis dedans !

L’histoire commence en 1992, lorsqu’un cadavre est découvert dans une mise en scène macabre et visiblement religieuse. La victime est une jeune prostituée qui avait disparu. La mise en scène fait penser à un rite religieux païen, avec une couronne de bois de cerf, des plantes et des cages à oiseaux tout autour. Rust et Martin sont mis sur l’affaire. Martin est un flic modèle avec une jolie famille, mais c’est un queutard invétéré. Rust est un nihiliste, il déteste l’humanité, il est profondément négatif et reste monolithique. C’est alors que cette affaire va les mener vers d’autres histoires sordides entre prostitution, enlèvement, pédophilie et rites religieux douteux. L’intelligence de cette série, c’est de ne pas verser dans le consensuel. Bien au contraire, la série va jusqu’au bout de son trip, montrant toute la perversité de l’homme et présentant des personnages énigmatiques dans un décor qui l’est tout autant.

Au niveau de la narration, la série fait la part belle à la surprise. En effet, on commence en 2012 et les deux flics héros sont interrogés par d’autres flics. On apprend alors que les deux héros ne sont plus flics et que cette enquête fut leur dernière. La série va être montée comme un long flashback jusqu’au sixième épisode, les deux derniers se déroulant à notre époque. Ainsi, on va apprendre à connaître les modes de pensée des deux personnages principaux, leurs méthodes, leu affection l’un pour l’autre, mais aussi leurs disputes. Ce procédé est très intelligent, car en plus de montrer l’énorme background qu’il y a derrière, le spectateur va de suite se prendre d’affection pour les personnages. En tête arrive Rust, personnage brillant mais bizarre, interprété d’une main de maître par un Matthew McConaughey époustouflant. Woody Harrelson n’est pas en reste, mais son personnage est un peu plus simple.

Mais derrière ce procédé se cache aussi une réalisation incroyable digne des plus grands films hollywoodiens. Les décors dans le bayou sont sublimes, les plans larges donnent le vertige et on sent qu’il y a beaucoup de moyen derrière entre les prises aériennes et la qualité des cadrages au sol. D’autant plus que la série ose et propose de vrais procédés de cinéma comme le sublime plan séquence de l’épisode quatre qui reste étourdissant et vraiment bien maîtrisé.

Mais il faut faire attention à une chose sur cette série, c’est sur le rythme. En effet, la série prend son temps, le tempo est lancinant et on se laisse facilement embarquer dans cet univers. Mais même si ce rythme lent permet de poser les pièces du puzzle, marquant les éléments importants et permettant d’entendre des dialogues d’une grande finesse, cela peut rebuter plus d’une personne. Ce rythme permet aussi d’appuyer les moments plus rapides et les passages glauques. Sur ces moments de tension, comme sur le final, on pourrait presque se croire dans un Massacre à la Tronçonneuse tant l’ambiance angoissante est bien retranscrite. Et c’est bien la première fois que l’on voit cela dans une série à la télé.

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Je t’avais dit que tout irait bien avec cette critique.

Au final, la première saison de True Detective est vraiment une tuerie, touchant de près au chef d’œuvre. Dotée d’une écriture sublime et d’une réalisation parfaite, la série surpasse aisément certains blockbusters et confère la télévision au même rang que le cinéma, ce qui est très fort. Si en plus de cela il faut rajouter des acteurs touchés par la grâce (putain McConaughey est juste incroyable) et une ambiance pesante et malsaine au pays des laissés pour compte, on est face à LA série évènement de cette année. Attention toutefois, on est loin de Esprits Criminels ou de Les Experts, le rythme est lent, le ton est lourd et on se croirait presque dans un film noir des années 50. Bref, True Detective c’est de la bombe.

Note : 19/20

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Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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