Bound by Flame

Résumé :

Le monde de Vertiel est en danger. La terrible Mortarmée guidée par les seigneurs du froid est en marche avec la ferme intention d’anéantir toute vie sur son passage. Les hommes et les elfes tentent tant bien que mal de résister, mais la lutte semble sans espoir. Chaque perte dans les camps des défenseurs vient engranger les rangs des Non-morts. Au milieu de tout cela existe une compagnie de mercenaires, les lames franches. Ces hommes, offrant leurs talents de combat au plus offrant, viennent d’être engagés par le groupe de savants nommé les érudits rouges. L’histoire débute alors qu’ils ont demandé à la compagnie de les protéger dans l’exploration d’un temple. Dans la peau de Volcan, l’artificier du groupe, le joueur commence une épopée qui scellera le destin de Vertiel et toutes les âmes vivantes sur ce monde.

La possession de Volcan par le démon, véritable début de l’aventure

Avis :

Le studio Spiders est un nouveau venu dans le paysage vidéoludique. Ces Français auteur de Mars : War logs, premier jeu imparfait mais agréable à parcourir sont de retour avec Bound by Flame, un action RPG se déroulant dans un monde d’héroïc-fantasy. Sortant sur quasiment toutes les plateformes actuelles et dans cette période de creux au niveau du RPG occidental, attardons-nous sur ce titre qui n’a pas fait grand bruit.

Bound by Flame nous permet d’incarner Volcan, mercenaire des lames franches, qui va rapidement se voir posséder par un démon, lui offrant la possibilité d’acquérir des dons de pyromancie, bien utile contre des ennemis maitrisant en priorité la glace. Bien loin de la liberté offerte par Skyrim, Bound by Flame nous offre une certaine liberté dans la progression de son personnage par le biais de trois arbres de talents. Le guerrier se rapporte à l’attaque brute avec armes à deux mains. Ce style de combat offrira une meilleure résistance physique, des contres attaques mortelles et un coup de pied permettant de briser la garde de son adversaire. Le style du rodeur se focalise sur les attaques furtives à doubles dagues, sur la possibilité d’empoisonner l’ennemi ou sur une esquive permettant de contre-attaquer rapidement. Enfin, le style du pyromant, offre au joueur la possibilité d’envoyer des boules de feu, de créer des ondes de choc ou encore d’enflammer son arme. En plus de cela viennent s’ajouter une arbalète, pour les attaques à distance, et la création de pièges enflammés, véritables mines à placer sur le chemin des opposants.

Les combats sont la force du titre

Ce système de combat est véritablement une des plus grandes forces du jeu. Demandant réflexion, observation, et endurance, il offre un véritable challenge, surtout dans les modes de difficultés supérieures. Attaquer sans un minimum de stratégie offrira au joueur la vue de l’écran de Game Over bien souvent, et ce dès le début du jeu. A savoir qu’il ne sera pas possible d’augmenter à fond tous les arbres de compétence en une partie, à moins bien sûr de pratiquer du farming intensif, il faudra donc faire des choix, sachant qu’aucun des styles n’a de malus ou de gros bonus. Le gameplay offre aussi la possibilité de modifier ses pièces d’armure ou ses armes en fonction de son style de jeu. Ce système de craft est accessible et efficace, offrant des bonus non négligeables lors des combats. Peut-être un peu simple, il permet au joueur néophyte ou à ceux n’aimant pas cette activité de s’y adonner sans trop de complications.

Tout cela offre une rejouabilité intéressante au titre. Cette rejouabilité se retrouve aussi dans les choix offerts au joueur. Libérer pleinement le potentiel du démon ou le refouler ? S’allier avec les elfes dans une bataille difficile ou profiter de la diversion pour aller ailleurs ? Malheureusement, si ces choix modifieront un tant soit peu la trame de l’histoire, il n’y aura pas d’impact sur la fin du jeu, ce qui est assez regrettable. Mais ces choix ont la bonne idée d’exister, alors profitons-en.

Les arbres de progression, classiques mais efficaces

Dans l’univers des jeux de rôles occidentaux, il y a deux grandes écoles. D’un côté, avec les Elder Scrolls ou les Fallout, un monde totalement ouvert où le joueur est libre d’aller où bon lui semble. De l’autre, avec la saga The Witcher notamment, un monde semi-ouvert qui se compose en général d’une cité plus ou moins grande et d’environnement à explorer autour. Le déplacement jusqu’à une nouvelle cité avec une nouvelle zone d’exploration se faisant en suivant le scénario du jeu. Bound by Flame se classe dans la deuxième catégorie. Mais là où le bât blesse vient du fait qu’il ne propose que trois environnements différents, ce qui fait relativement peu. Alors certes, il y a quelques quêtes annexes, qui notons-le, ne consistent pas à des missions de coursier comme c’est habituellement le cas mais sont un peu plus travaillées. Seulement, c’est trop peu et l’on voit arriver la fin du jeu avec un sentiment de : « Quoi ? Déjà ? ». Là où les montagnes de Skyrim, les terres désolées de Fallout 3 ou Wyzima de The Witcher sont des environnements crédibles, travaillés, avec une identité propre, ceux de Bound By Flame sont génériques, et rien ne viens tirer du lot le royaume de Vertiel des royaumes d’héroïc-fantasy habituels. Comprenons-nous bien, l’univers décrit n’est pas mauvais, il manque juste de personnalité.

Des environnements trop génériques

De personnalité, les personnages en manquent un peu également. L’ambivalence entre le démon et Volcan est ultra vue et revue et les compagnons de route, que l’on peut recruter pour nous accompagner au long de notre aventure, n’ont aucune originalité. Le chevalier qui rêve de mourir dans un ultime combat, l’elfe prêt à tout pour son peuple, la magicienne cachant son jeu ou encore la jeune fille naïve, ils sont tous de la partie. Seul Mathras, un esprit immortel dans un corps en putréfaction apporte son moment d’humour et d’originalité, tant dans sa façon de combattre et de se déplacer, que dans ses dialogues. On en arrive tout naturellement à la partie du scénario, qui lui non plus n’offre aucune surprise, même dans ses quêtes annexes où tout est ce qu’il semble être.

Si la bande son nous offre des morceaux agréables et un doublage de plutôt bonne qualité, au niveau graphisme, ce n’est pas la panacée. Sur nouvelle génération, les décors sont assez pauvres et les animations quelconques. A aucun moment on ne restera bouche bée devant un décor. A ce niveau, on sent l’inexpérience du studio en matière de maitrise de la nouvelle génération. A noter toutefois qu’à aucun moment l’on subit une baisse de framerate, ce qui est plutôt agréable. Ce qui l’est moins, c’est au niveau des pics de difficulté. S’il est normal que les ennemis soient plus forts dans les nouvelles zones que l’on fréquente, certains combats de boss sont affreusement durs, même avec un bon niveau. Notamment celui avec deux concubines et plusieurs ennemis. Même avec un compagnon, cet affrontement ferait passer celui d’Ornstein et Smough de Dark Souls pour quelque chose de facile… Bon peut-être pas Ornstein et Smough, mais au moins celui des gargouilles. Il n’est pas rare de se faire mettre au sol et enchainer par les ennemis sans rien pouvoir faire. Cette difficulté est-elle là pour augmenter artificiellement la durée de vie ? Car le jeu est cours pour un RPG, compté 15-20h pour arriver au bout, en faisant toutes les quêtes annexes.

Conclusion :    

Que penser de ce Bound By Flame ? Malgré tous ces défauts, c’est un jeu qui se laisse parcourir avec plaisir, grâce à un système de combat bien pensé et exigeant ainsi qu’un arbre de progression bien fichu. Il faut espérer que toutes les imperfections du titre ne soient dues qu’à l’inexpérience du studio, ce n’est jamais que leur deuxième jeu. Sachant qu’il s’agit d’un studio français, il est intéressant de passer quelques heures sur ce titre en cette période de creux au niveau des RPG. Si vous êtes amateurs du genre, bien entendu.

Note : 13/20

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Par Iscariote