
De : Stella Meghie
Avec Amandla Stenberg, Nick Robinson, Ana de la Reguera, Anika Noni Rose
Année : 2017
Pays : Etats-Unis
Genre : Drame, Romance
Résumé :
Que feriez-vous si vous ne pouviez plus sortir de chez vous ? Ni respirer l’air pur de la mer, ni sentir la chaleur du soleil sur votre visage… ni même embrasser le garçon qui vit à côté de chez vous ? Everything, Everything raconte l’histoire d’amour insolite entre Maddy, adolescente futée, curieuse et inventive, et son voisin Olly. Car même si la jeune fille de 18 ans souffre d’une maladie l’empêchant de quitter l’environnement confiné de sa maison, le garçon refuse que ces circonstances n’entravent leur idylle.
Maddy n’aspire qu’à sortir de chez elle et à découvrir le monde extérieur et à goûter à ses premiers émois amoureux. Alors qu’ils ne se voient qu’à travers la fenêtre et ne se parlent que par SMS, Maddy et Olly nouent une relation très forte qui les pousse à braver le danger pour être ensemble… même s’ils risquent de tout perdre.
Avis :
Depuis le succès du film Nos Etoiles Contraires, de plus en plus de romans romantiques pour adolescents se retrouvent adaptés au cinéma. Et pour cause, le succès est fulgurant, même sil es films demeurent moyens. Ceci dit, il faut un casting solide, une belle mise en scène, un bouche-à-oreille qui fonctionne, et surtout, un roman qui a eu un gros succès populaire. En 2017, Stella Meghie, qui n’a alors qu’un seul film au compteur avec Jean of the Joneses, décide d’adapter le roman de Nicola Yoon, Everything, Everything, paru en 2015. Un roman qui a certainement dû avoir du succès, même si chez nous, cela est resté très discret. Pour ce projet, elle s’entoure d’Amandla Stenberg et Nick Robinson, deux stars montantes d’Hollywood. Malheureusement, le film sera un flop en salle, et passera relativement inaperçu. Ce destin un peu tragique est-il justifié ?

Le scénario raconte l’histoire de Maddy, un jeune adulte de 18 ans qui vit enfermée dans sa maison, une prison dorée, car elle est atteinte d’un DCIS, une maladie qui l’empêche d’avoir des anticorps efficaces, et n’importe quelle maladie peut lui être fatale. Le début nous est raconté par elle-même, qui explique son train de vie, ses passions (la lecture, faire des fiches de lecture, et l’architecture), sa mère qui est médecin, puis l’arrivée d’un nouveau voisin. Forcément, le coup de foudre est réciproque, et les deux jeunes adultes entament une relation à distance. Bien évidemment, le début est plutôt mignon, avec cette idylle qui s’installe, et qui ne demande qu’à aller plus loin. Olly commence à s’habiller différemment, retrouve le sourire et un sens à sa vie, même si elle reste cloîtrée dans sa prison de verre. Bref, tout cela est mignon, mais ça ne chamboulera personne.
« Bref, tout cela est mignon, mais ça ne chamboulera personne. »
Le principal problème de cette trame, c’est que l’on se doute que les deux tourtereaux vont se retrouver, qu’il va y avoir un contact, et que tout cela va faire des histoires. Et c’est relativement long à s’installer. Ce qui aurait pu être une romance tragique devient alors un moment qui s’étire, avec les mensonges à la mère ultra protectrice, et une infirmière un peu plus permissive, qui va prendre un rôle qu’elle n’a pas à prendre. De plus, les personnages sont attachants, mais ils ne sortent pas des carcans imposés. Ils sont relativement lisses. Le scénario peut s’évertuer à montrer une mère possessive à la limite de l’agressivité, ou encore un jeune homme qui broie du noir, on reste dans l’attente que quelque chose se passe. Et cela devient interminable, car on n’est pas surpris par la trajectoire du film.
Alors ce n’est pas mauvais, et le thème principal pose une question très intéressante : Doit-on vivre longtemps enfermé et limité dans sa vie, ou alors vivre pleinement mais un plus court instant ? Là-dessus, la réalisatrice pose son jugement et donne sa réponse, comme doit le faire l’autrice à travers son roman (que je n’ai pas lu). Au-delà de cette réflexion, on aura aussi un sujet fort, la peur de perdre un être que l’on aime profondément. C’est le cas de la mère qui enferme sa fille et lui empêche de faire des choses à l’extérieur. Le film va très loin dans la démarche de la maman, mais lui donne quand même pas mal de reliefs pour expliquer cette peur monumentale de perdre sa fille. Alors oui, c’est un peu téléphoné, voire même un peu grossier, mais ça a le mérite de développer un personnage secondaire important.
« il reste quand même joliment mis en scène »
Et si le film est long et ne touche pas plus que ça, il reste quand même joliment mis en scène. Ce n’est pas la panacée, mais il y a quelques envolées ensoleillées qui sont plaisantes, et la romance qui se met en place se fait en douceur. On évite gentiment le bad guy bourru qui sort avec la princesse innocente et qu’il va pervertir. Ici, tout est lumineux, amené avec délicatesse. Si on est sur une romance attendue et qui manque de surprise, on peut se surprendre à se laisser guider par cette histoire qui se veut plus naïve que d’habitude. Il est juste dommage que la fin mette des plombes à arriver, avec un pseudo retournement complètement à l’ouest, ainsi qu’une conclusion qui se fait trop gnangnan pour totalement convaincre.

Au final, Everything, Everything est un film qui est dans la moyenne haute de ce genre d’intrigue. Il est même dommage que des navets comme A Contre-sens ou After aient plus de succès que celui-ci. Certes, tout est convenu et rien ne viendra nous sortir du chemin balisé tracé par le scénario, mais la mise en scène est assez agréable, les acteurs ne sont pas mauvais, et on a deux thèmes intéressants qui sont traités, donc c’est toujours mieux que d’autres films du même style qui se font par opportunisme.
Note : 12/20
Par AqME