septembre 26, 2025

Ophidian I – Desolate

Avis :

Niche dans la niche de la niche, le Technical Death Métal s’adresse surtout aux fans de musique extrême, mais qui aiment quand le guitariste se branle sur son manche. En gros, ça gueule, ça envoie du bois au niveau rythmique, et on a droit à des solos toutes les dix secondes, avec des harmoniques qui laissent la bouche bée. Les spécialistes du genre peuvent être les américains de chez Allegaeon, mais on retrouve d’autres noms si on est un peu curieux, comme les islandais de chez Ophidian I. Formé en 2010 à Reykjavik, le groupe sort une première démo en 2011, avant de sortir un premier album en 2012, Solvet Saeclum chez SFC Records. Par la suite, le groupe sort un single en 2014 après avoir changé l’un de ses guitaristes, puis plus de news jusqu’en… 2021. Desolate est donc le second album du groupe.

En signant chez Season of Mist, il était sûr que le groupe allait avoir une plus grande visibilité, mais malgré tout, les islandais restent assez confidentiels, un peu comme le Technical Death qui, même au sein de la communauté métal, demeure assez peu représenté. Desolate permet néanmoins de s’apercevoir que la formation a changé de chanteur en 2019, et qu’aujourd’hui, tout ce petit monde semble assez stable. Et cette stabilité se ressent au sein de cet excellent album qui, bien que relativement court (on n’atteint pas les quarante minutes), démontre une technicité incroyable, et un savoir-faire impressionnant. Et cela dès le premier morceau, Diamonds, qui se révèle virtuose, puissant, véloce, et ne laisse aucune seconde de répit. C’est bien simple, on en vient à se demander si les guitaristes n’ont pas plus de dix doigts chacun tant c’est rapide et précis.

Cependant, il ne faut pas oublier une chose, c’est que tout virtuose peut être une musique, elle peut aussi devenir ennuyeuse si les musiciens jouent uniquement pour eux. Ce ne sera heureusement pas le cas ici, et chaque titre aura son identité. Par exemple, Spiral to Oblivion démarre sur les chapeaux de roues, avec une maîtrise sur les cordes qui est fulgurante. C’est rapide, à un tel point que l’on se demande s’il n’y a pas quelques ordinateurs derrière tout ça. Mais le titre balance alors la sauce par la suite, laissant le batteur faire des blasts à tout va, et les grattes devenir plus aériennes. Avec Storm Aglow, on aura droit à un mélange assez incongru. Le chant évoque le Death pur jus (on pourrait presque dire que ça ressemble à Cannibal Corpse) alors que les grattes se jouent des mélodies et se veulent plus éthérées.

Le résultat est étonnant, d’une richesse presque incommensurable, et il faudra plusieurs écoutes pour déceler toutes les subtilités du morceau. Unfurling the Crescent Moon ne sera pas là pour nous faciliter la tâche, avec une virtuosité qui frôle parfois l’indécence, et un démarrage qui peut laisser sur le carreau. Mais la rythmique s’envole ensuite vers quelque chose de plus linéaire, permettant alors de saisir toute la violence du propos et de se prendre une bonne tartine dans la tronche. Ophidian I n’est pas là pour lambiner, et en moins de trois minutes, en s’en prend plein les tympans. Sequential Descent continuera alors ce travail de sape, mais en jouant plus avec sa batterie, et son charley. Le résultat est percutant, violent, mais démontre toujours un jeu de guitares impressionnant et sans concession. Heureusement, quelques solos viendront égayer un petit peu l’ensemble pour que l’on puisse souffler.

Le début de Captive Infinity laisse planer un doute sur un interlude, mais le morceau va rapidement reprendre le chemin du Technical Death, avec un chant virulent, et un rythme démentiel. Le morceau trouve alors le temps de nous asséner un solo magistral dans sa conclusion, et c’est sublime. Enslaved in a Desolate Swarm envoie un riff lourd et puissant dès son démarrage, et cette lourdeur ne va jamais nous lâcher. Difficile de ne pas headbanger sur ce titre, qui envoie du lourd dès le début. Dominion Eyes sera alors un titre plus conventionnel, même s’il possède toujours ce jeu de grattes impressionnant. Jupiter sera un peu plus marqué dans le Technical, et ce malgré un blast au démarrage qui peut en rebuter plus d’un. Enfin, Wither on the Vine trouve des éléments presque Prog dans sa structure, et s’avère plus léger dans sa puissance.

Au final, Desolate, le second album de Ophidian I, est une belle réussite pour qui aime le Death et le Technical. Très pointu, ultra violent, ne faisant aucune concession en ce qui concerne les mélodies et les structures, le groupe islandais envoie un disque stratosphérique d’un point de vue technique, possédant des musiciens qui tiennent plus du poulpe que de l’être humain. Maîtrisé du début à la fin, cet effort se veut percutant et équilibré, donnant envie d’en avoir plus concernant le groupe, qui fait silence depuis maintenant quatre ans… Mais bon, vu qu’il a fallu attendre neuf ans pour voir débouler un nouveau skeud, on n’est pas au bout de nos peines…

  • Diamonds
  • Spiral to Oblivion
  • Storm Aglow
  • Unfurling the Crescent Moon
  • Sequential Descent
  • Captive Infinity
  • Enslaved in a Desolate Swarm
  • Dominion Eyes
  • Jupiter
  • Wither on the Vine

Note : 17/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

Voir tous les articles de AqME →

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.