septembre 26, 2025

Baaghi 4 – Du Grand n’Importe Quoi

De : A. Hersha

Avec Tiger Shroff, Sanjay Dutt, Harnaaz Kaur Sandhu, Sonam Bajwa

Année : 2025

Pays : Inde

Genre : Action, Drame, Thriller

Résumé :

Baaghi 4 suit Ronnie lancé dans une vengeance sanglante contre un ennemi redoutable incarné par Sanjay Dutt. Un déluge d’action brutale, d’amour et de rage, porté par un casting explosif et des combats spectaculaires.

Avis :

A. Harsha est un réalisateur indien surtout connu dans son pays pour ses films d’action spectaculaires et son goût pour les excès visuels. Danseur, chorégraphe, metteur en scène, il s’est fait un nom en mélangeant combats démesurés, musique omniprésente et intrigues romantiques gonflées. Avec lui, le cinéma est toujours un spectacle total, parfois épuisant, mais rarement tiède.

La franchise « Baaghi« , quant à elle, a été lancée en 2016 avec le premier film, réalisé par Sabbir Khan, qui mettait en avant Tiger Shroff, star montante des films d’action bollywoodiens. « Baaghi 2« , sorti en 2018, avait explosé le box-office en Inde, et même s’il a été très mal distribué en France, quelques salles et festivals l’ont fait découvrir chez nous. « Baaghi 3« , lui, reste introuvable sur nos écrans, ce qui ajoute à sa légende personnelle pour certains spectateurs. Avec « Baaghi 4« , Harsha reprend la saga, mais toujours mal distribuée chez nous, malgré la percée récente du cinéma indien grâce à des films comme « RRR« .

« Petite déception avec ce quatrième épisode »

Pour ma part, je n’ai vu que le deuxième, et je dois dire que ce film m’avait littéralement éclaté. C’était fun, généreux, débile, mais assumé. Depuis, je fantasme de voir le troisième, que je n’arrive pas à trouver. Alors, quand un cinéma près de chez moi a annoncé « Baaghi 4« , qu’importe si les histoires étaient liées, j’ai sauté sur l’occasion de prendre MA séance de fun de l’année. Mais j’en ressors mitigé. Moins fun que le deuxième, qui reste mon seul point de comparaison, « Baaghi 4 » est inégal, entre une première partie confuse, trop sérieuse et pompeuse au possible, et une seconde qui enfin s’amuse, pleine de révélations débiles mais jouissives.

Ronnie a fait un accident de voiture qui l’a laissé plusieurs mois dans le coma. À son réveil, Ronnie a perdu l’amour de sa vie, Alisha. La jeune femme est morte dans la voiture… Enfin ça, c’est ce qu’il pense, car personne, absolument personne, ne se souvient d’une Alisha, pas même son frère… Ronnie serait-il dément ? Ou pire encore, est-ce un complot contre lui ? Mais si c’en est un… une question se pose… Pourquoi ?

Petite déception avec ce quatrième épisode des mésaventures de Ronnie. « Baaghi 4« , c’est plaisant, mais il faut tenir. Vraiment tenir. C’est un film qui met à l’épreuve son spectateur, car il faut se farcir une bonne heure et quart, parfois plus, de film qui se prend trop au sérieux. Farcir est vraiment le mot qui convient, tant c’est chiant. On nous construit une histoire autour d’un amour perdu et d’une paranoïa sans fin, le tout entrecoupé de clips romantiques interminables. Quarante minutes au bas mot de chansons, souvent niaises, souvent répétitives, qui cassent le rythme et fatiguent face à une histoire qui, plus elle avance, plus elle est confuse. Et comme le film dure deux heures trente, on se dit que oui, il y avait largement de quoi couper.

« Juste après l’entracte, le film se réveille. »

Personnellement, je me suis accroché. C’était compliqué, j’ai plusieurs fois pouffé, mais j’ai tenu bon, car au milieu de ce rien, le film arrivait de temps à autre à offrir une scène qui rappelle les promesses de fun et de bagarres. Puis j’ai tenu aussi car j’avais le souvenir intact du deuxième. Ce plaisir énorme, fun, décomplexé, et je me disais que ça allait finir par arriver. Et ça arrive, heureusement. Juste après l’entracte, le film se réveille. Bastons, délires, spectacle total : ENFIN. Là, on a tout ce qu’on est venu chercher.

Le film déploie des scènes incroyables, notamment une séquence de mariage complètement dingue et débridée qui ose tout. Le genre de scène où tout part dans tous les sens, où l’on rit, où l’on en prend plein la gueule en même temps. Après cet entracte, « Baaghi 4 » devient fou, inventif, jouissif. Les idées de baston sont délirantes, ça ose tout et n’importe quoi, et ça marche à 200%. Si j’ose dire qu’on retrouve l’ADN de la franchise, on retrouve l’essence qui m’avait totalement convaincu avec « Baaghi 2« .

Toujours du côté de l’intrigue, celle-ci nous réserve pas mal de surprises comme je le disais, mais il y a quelques twists assez improbables. Pas de spoiler, mais honnêtement, c’est débile. C’est incohérent, ça ne tient pas la route et quand il tombe, on se dit : vraiment ? Non mais vraiment ? Ils ont osé ? Et surtout, qui fait ça ? Mais paradoxalement, c’est aussi ce qui fait partie du charme de ces films. Ce côté complètement barré, illogique, mais tellement assumé, qu’on finit par sourire malgré nous. Du côté des acteurs, Harnaaz Sandhu, qui incarne Alisha, est surprenante. Elle a de la présence, même si parfois ses apparitions sont totalement fuckées, et au-delà de ça, le film nous réserve plusieurs surprises avec elle.

« Mais Baaghi, ça reste avant tout une vitrine pour Tiger Shroff. »

Mais Baaghi, ça reste avant tout une vitrine pour Tiger Shroff. Et lui, il donne tout ce qu’il a. Il est impressionnant dans l’action, il en fait des tonnes, mais il frise le ridicule quand on lui demande de jouer autre chose que le mec qui défonce des tronches. Ce qui est drôle, c’est que tout dépend de la mesure qu’on lui demande. Lorsqu’il en fait des tonnes, bizarrement ça fonctionne, mais alors quand il doit être plus nuancé, il ne sait tout simplement pas le faire. Heureusement que ça bastonne, car là, il est vraiment à sa place et il assure le show.

Face à lui, les méchants sont solides, caricaturaux à souhait, parfois même ce sont de gros buffles. Coucou Sanjay Dutt, le bad guy par excellence, sorte de Javier Bardem du pauvre, qui en fait tellement que c’en est génial. Bref, ensemble, même s’ils en font tous trop, ça fait le job. Ça offre ce que l’on est venu chercher, même si on restera sur une déception lors du dernier combat, qui est très mou finalement. Beaucoup de grognements, beaucoup de cris, mais pas l’énergie qu’on attendait. Dommage, on reste un peu sur sa faim.

« Baaghi 4 » est donc décevant. C’est un film inégal, mais pas inintéressant. Une première partie confuse, lourde, étirée, elle fatigue, elle ennuie, mais heureusement, il y a la seconde qui se lâche enfin et offre du spectacle comme on l’attendait. Le tout porté par Tiger Shroff, star incontestable de la franchise, ridicule par moments mais toujours généreux. Dans sa mise en scène, A. Harsha, lorsqu’il offre du spectacle, est efficace, généreux, parfois trop, mais après beaucoup d’ennui, on ne va pas bouder notre plaisir. Moins fun que le deuxième, « Baaghi 4 » reste une curiosité, qui malgré les déceptions, a son charme.

Note : 11/20

Par Cinéted

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