octobre 15, 2025

Loving Dead

Auteur : Stefano Raffaele

Editeur : Les Humanoïdes Associés

Genre : Horreur, Action, Science-fiction

Résumé :

Un mystérieux virus a transformé la quasi-totalité de l’humanité en zombies. Les rescapés, eux, se sont regroupés dans des zones protégées. Dans ce monde macabre et sans espoir, Alan et Lynn, un électricien et un mannequin, tombent amoureux et décident de vivre leur amour malgré la mort qui les a frappés tous les deux.

Avis :

On se le dit à chaque fois que l’on attaque une nouvelle histoire avec des zombies, mais que peut-il y avoir de neuf à raconter dans ce genre-là. On a l’impression d’en avoir fait le tour plusieurs fois, et même si on peut tomber sur des pépites insoupçonnées, bien souvent, on est déçu par la tournure des évènements. Au début des années 2000, Stefano Raffaele décide de surfer sur le succès de The Walking Dead pour sortir Loving Dead, en utilisant une typographie similaire et espérant susciter la curiosité des amateurs de morts-vivants. En 2009, Les Humanoïdes Associés décide de sortir les trois tomes en un seul en poussant le vice de reproduire le format et la couverture de la série de Kirkman et Adlard. Résultat des courses, cela a attiré le chaland, mais l’histoire n’est clairement pas à la hauteur, car nous faisons face ici à un véritable nanar.

On commence la lecture avec la voix off du héros, qui pose un constat autour de notre monde. Il vit dans une époque post-apocalyptique, où la majeure partie de la population est devenue zombie. Sauf que les zombies ont une conscience, ils peuvent se maîtriser pendant quelques mois avant d’attaquer les humains pour éviter que leur cerveau ne se liquéfie. Malheureusement pour notre héros, il va faire une chute mortelle au début de l’histoire, se transformant alors en zombie, et il va fuir sa ville pour se mettre à l’abri. Durant son road trip, il va rencontrer une femme zombie pour laquelle il va tomber éperdument amoureux. Ensemble, ils décident de partir vers Alberville, qui abrite un laboratoire de recherches. Sauf qu’ils vont être pris en chasse par des désinfecteurs, des super-zombies dont le rôle est de buter des zombies qui approchent leur date de péremption.

Jusque-là, l’histoire peut tenir à peu près debout, même si on va retrouver de nombreuses incohérences. Par exemple, le héros se retrouve dans une discothèque pour zombies, et c’est d’ailleurs là qu’il fait la rencontre de son amour, et ce lieu n’est pas inquiété par les désinfecteurs. Pourquoi ? On ne le sait pas, mais comme ça aide au scénario et au déroulement de l’histoire, on ne va pas trop se poser de question. De plus, ce road trip prend vraiment des allures de gros bordel au bout d’un moment. Il y a de nombreuses ellipses et des sauvetages tirés par les cheveux qui font que l’on a du mal à croire à tout ça. L’apparition de Grace par exemple, qui vient sauver notre couple de deux désinfecteurs, intervient de façon inopinée, sans que l’on connaisse le personnage auparavant. Difficile alors d’y apporter du crédit.

Mais ce n’est pas tout. Le scénario va nous faire rencontrer quelques personnages pour le moins incongrus, sans que l’on comprenne comment ils sont devenus comme ça. On peut citer le vieux bossu sur son éléphant zombie, le médecin avec le visage scindé en deux parties asymétriques ou encore le zombie géant qui s’est agrandi les membres avec on ne sait pas trop quoi. Il réside dans Loving Dead un certain foutage de gueule dans son univers, qui n’est pas du tout cohérent, et qui en plus, manque cruellement de profondeur. Le thème de l’amour est à peine esquissé, et on a du mal à y croire tant tout se passe très vite, sans construire une relation saine et durable. Le coup de foudre chez les zombies aurait pu avoir un intérêt, mais pas dans ce contexte-là. On nous prend pour des cons.

Et au-delà de la romance qui est loupée, le reste du récit est d’une nullité affligeante. On plonge dans un vrai nanar qui n’a aucun sens. On se retrouve avec des chercheurs zombies, qui découvrent comme par magie que Grace possède le sérum en elle (on ne sait pas pourquoi), mais ils sont attaqués par l’armée qui est menée par un général zombie customisé (qui va se faire avoir comme un débutant) et le président des Etats-Unis a prévu de mettre à l’abri tous les humains, mais établissant une liste. Et, surprise générale, notre amoureuse n’est autre que sa fille. Bref, c’est du grand n’importe quoi, et il n’y a rien à quoi se raccrocher. Pas même les deux désinfecteurs qui sont l’atout comique, mais qui ne font pas rire. Il reste alors les dessins, mais c’est une bien maigre consolation, car ce n’est pas fou non plus.

Au final, Loving Dead est une vraie déception dans sa catégorie, et on aurait dû s’en douter vu la stratégie marketing de l’époque pour essayer de le vendre. Au niveau de l’histoire, c’est une catastrophe, on ne sera jamais touché par l’amour entre les deux personnages zombifiés, et le côté action/science-fiction flirte avec les pires nanars du genre. Sans compter que cette histoire manque de fond et de réflexion, avec des personnages pénibles, et une aventure rocambolesque qui use de plots twists improbables pour maintenir son rythme effréné. Bref, c’est mauvais, chose assez rare dans le monde du neuvième art, mais quand on tape dans le zombie, opportuniste, ce n’est guère une surprise.

Note : 06/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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