
Titre Original : Dauntless : The Battle of Midway
De : Mike Phillips
Avec Judd Nelson, C. Thomas Howell, Mendel Fogelman, Aidan Bristow
Année : 2019
Pays : Etats-Unis
Genre : Guerre
Résumé :
Juin 1942, la marine impériale japonaise prépare une nouvelle attaque qui devrait éliminer définitivement les forces aéronavales américaines. Dans l’espoir de changer le cours de la guerre, les Etats-Unis rassemblent leur flotte pour une contre-attaque dans le Pacifique nord : la bataille de Midway.
Avis :
Quand on est un peu trop curieux en matière de cinéma, il est probable de se retrouver face à des DTV dégueulasses, qui reprennent des blockbusters pour se faire mousser. Les studios Asylum en sont devenus des spécialistes en changeant Transformers en Transmorfers ou encore Pacific Rim en Atlantic Rim. Et si on retrouve cela dans les gros films d’action à tendance science-fiction ou grosses bêbêtes géantes, il semblerait que certains producteurs ont décidé de s’attaquer à d’autres genres, histoire d’appâter une autre clientèle, sans doute moins habituée aux arnaques du septième art. Mike Phillips est à la base un producteur, mais il s’est aussi essayé à l’acting ou au montage, et de temps à autre, il se place derrière la caméra pour réaliser des films. Et il semblerait qu’il ait une appétence pour les films de guerre, puisqu’il n’a fait que deux longs-métrages, et ils sont dans ce genre.

En 2012, Mike Phillips réalise B-17 La Forteresse Volante, qui raconte le changement au pied levé d’un pilote de bombardier durant la Seconde Guerre Mondiale. Le résultat ne fut guère probant, mais cela n’a pas freiner la motivation du type, puisque sept ans plus tard, il nous offre Dauntless : L’Enfer de Midway, qui fera la joie de Prime Video, plateforme de streaming qui ressemble à un buffet à volonté chinois, avec des trucs plutôt bons, et de véritables navets indigestes. Le problème avec les films de guerre, c’est qu’il faut un budget, et là, ce n’est clairement pas le cas. Au mieux, le cinéaste a dû avoir l’équivalent d’un épisode de Joséphine Ange Gardien, ou alors il a détourné une grosse partie des fonds, car on est vraiment sur un film qui est visuellement dégueulasse, et qui n’a pas les moyens de faire dans le spectaculaire.
« C’est indigeste au possible »
Le début donne le ton, avec une plongée sur un porte-avions fictif, avec soi des images d’archive piquées à droite et à gauche, soit via des images de synthèse immondes. On y rencontre deux types qui se parlent avant de partir en avion pour bombarder une flotte japonaise. Les fonds verts sont visibles à des kilomètres, le détourage est insupportable, et pour cacher la misère, la post-production a cru bon de rajouter des effets très lumineux à l’arrière-plan pour éviter les pixels. C’est indigeste au possible, et surtout, cela donne un effet soap comme les Feux de l’Amour. Bref, on voit très bien que le film est tourné principalement en studio, et même pour des moments anodins, dans des lieux anodins, on a ce fond vert qui vient pointer du doigt la micro production qu’est ce film. Et encore, là, on ne parle même pas des effets spéciaux.
Parce que oui, la première partie du film se déroule dans les airs, à bord d’un avion, avec deux types qui font connaissance avant de tuer et couler quelques ennemis. Les effets visuels sont faits à l’ordinateur, et c’est d’une laideur qui force le respect. Difficile de croire que des gens ont validé ça en projection test tant c’est vilain et insupportable. Alors parfois, le réalisateur tente des trucs pour donner un cachet à son film, mais c’est souvent raté, comme cette séquence où l’on suit la bombe qui vient terminer sa course sur le pont d’un porte-avions japonais. La sensation de regarder une cinématique de jeu vidéo digne d’une Playstation 2 est bien là, et cela ne peut que nous sortir du film. Film qui, en plus, n’est pas fun du tout, se complaisant dans sa deuxième partie sur une survie et une recherche.
« Dauntless n’est que bavasseries inutiles »
Car oui, si vous vous attendiez à voir la bataille de Midway avec des avions et bateaux qui se mettent sur la gueule, avec en prime un bel élan dramatique, il faudra passer son chemin. Le film s’attarde ensuite sur les deux pilotes qui vont se crasher et devoir survivre en plein océan, alors qu’une troupe détachée part à leur rechercher. Dès lors, le film alterne les plans dans une piscine, avec deux types qui flottent et se parlent, puis dans un avion où une troupe hétéroclite évoque des possibilités pour retrouver les potentiels survivants, en essayant d’avoir l’air cool. Sauf qu’avec un tel budget, Dauntless n’est que bavasseries inutiles, blagounettes qui se veulent cools, et personnages clichés au possible qui n’ont rien à défendre. En gros, on s’ennuie ferme, et il ne passe clairement rien dans ce long-métrage qui ment sur sa marchandise.
Et bien évidemment, il ne sera pas question de s’attacher aux personnages, qui sont complètement effacés. Les deux pilotes dans la flotte ne sont pas attachants car ils n’ont aucune particularité. Durant leurs échanges, ils ne sont pas passionnants, ils ne se livrent pas, et globalement, on se fiche pas mal s’ils survivent ou non. Il en va de même dans l’avion de sauvetage où, pour afficher un peu de couleurs, on a des militaires qui ne mettent pas leur tenue et préfèrent les chemises à fleurs. Les protagonistes n’ont aucune personnalité, et on ne s’attache à aucun d’eux. Et on n’évoque même pas les personnages tertiaires qui représentent les chefs d’état, qui joue à une stratégie dont se fout pas mal, le cinéaste les mettant de temps à autre pour évoquer Midway de façon sporadique, histoire d’être un peu raccord avec le titre du film.

Au final, Dauntless – L’Enfer de Midway est un très mauvais film qui peut aisément rentrer dans la catégorie des navets Asylum, même si ce n’est pas une production de cette société. La guerre est à peine évoquée, le film préférant jouer sur la détresse et la recherche de deux soldats perdus en plein océan, la mise en scène est fainéante au possible, et les fonds verts sont insupportables, donnant alors au film une sensation d’être tourné dans une salle de bains. Bref, c’est tout simplement mauvais, du début à la fin…
Note : 04/20
Par AqME