mai 20, 2025

Les Arènes – Dans l’Enfer du Mercato

De : Camille Perton

Avec Sofian Khammes, Iliès Kadri, Edgar Ramirez, Lorenzo Zurzolo

Année : 2025

Pays : France

Genre : Drame

Résumé :

À tout juste 18 ans, Brahim, jeune footballeur prometteur, est représenté par son agent et cousin Mehdi. Il s’apprête à réaliser son rêve : signer son premier contrat professionnel à Lyon. Mais l’arrivée d’un puissant agent étranger rebat les cartes. Dans cet univers où tous les coups sont permis, même la loyauté a un prix.

Avis :

Camille Perton est une réalisatrice et scénariste française originaire de Lyon, dont la carrière cinématographique a débuté avec le court-métrage « Passer les champs » en 2016. Ce film a été sélectionné dans plusieurs festivals. En parallèle de ses projets au cinéma, la jeune femme s’intéresse aussi au théâtre. Elle travaille en tant qu’assistante à la mise en scène, notamment au sein de la compagnie Scènes et Cités. Puis, en 2020, elle intègre l’atelier scénario de La Fémis.

C’est d’ailleurs au sein de cet atelier d’écriture qu’elle développe son premier long, « Les Arènes« . Film ambitieux, surtout pour une première œuvre, avec « Les Arènes« , Camille Perton s’intéresse au monde du football, et plus précisément à ce qui se passe en coulisses, loin des caméras, quand il faut choisir les futures stars de demain. Le sujet est intéressant, l’ensemble est bien mis en scène, démontrant une vraie envie de cinéma de la part de sa réalisatrice. Mais malgré cela, il manque un souffle à ces « … arènes » pour pleinement marquer. En fait, « Les Arènes« , c’est un film qu’on suit sans réelle implication, et il n’est pas sûr qu’on s’en souvienne à la fin de l’année. Dommage.

«  »Les Arènes » est une œuvre très amère et critique »

Brahim, un jeune footballeur de 18 ans, est talentueux et prometteur. Il est sur le point de signer son premier contrat professionnel avec son club de toujours, l’Olympique Lyonnais. Son cousin Mehdi, qui est aussi son agent, l’accompagne dans cette étape cruciale. Cependant, l’arrivée de Francis, un agent étranger influent et charismatique, bouleverse leurs plans. Francis introduit Brahim aux aspects les plus sombres du football professionnel : marchandisation des joueurs, manipulations en coulisses et pressions médiatiques.

Premier film donc de Camille Perton, « Les Arènes » est une œuvre très amère et critique dans ce qu’elle explore. Plus que le sport, ou un énième film sur le foot (même s’ils sont plutôt rares chez nous), « Les Arènes » est un film qui s’aventure sur des thèmes forts : ambition, rêve de gloire, ascension sociale, loyauté, trahison. Au-delà de ça, la réalisatrice propose une critique de ce monde pourri, opportuniste, qui, plus que la passion du sport, cherche avant tout à faire du business. Dans une écriture plutôt juste, Camille Perton montre comment cette industrie instrumentalise les jeunes talents, au détriment de leur intégrité personnelle. Le portrait du jeune Brahim est intéressant, par ses choix, son envie de réussir, ses rêves, ou ceux qu’on lui impose, et finalement, ce qui lui arrive. Et puis il y a ce final, très amer, qui conclut joliment ce premier film.

« un Sofian Khammes encore une fois rayonnant. »

Mais voilà, si le film a bien des aspects intéressants, il y a quelque chose dans sa mise en scène qui fait que l’ensemble traîne un peu. Il manque un souffle, du suspense, un élan supplémentaire à ces « … arènes » pour que le film emporte pleinement le spectateur, et surtout pour qu’il le plonge dans les méandres de ce monde. On se retrouve à suivre ce film de manière détachée, un peu comme si, malgré le portrait du personnage, on se fichait presque de savoir s’il va finir par intégrer un grand club. Ce ressenti est frustrant, car techniquement, le film n’a rien à se reprocher. Enfin… sauf le rythme, qui n’arrive jamais à décoller. Pour le reste, visuellement, c’est très beau. De beaux plans, et même de belles séquences, notamment les scènes de vestiaires, où la cinéaste capture vraiment quelque chose de véridique.

Ce qui n’aide pas non plus à l’immersion, ce sont les acteurs. Si Sofian Khammes et Édgar Ramírez, malgré des rôles qui ne demandent pas trop, s’en sortent bien, on ne peut pas en dire autant d’Iliès Kadri, qui est terriblement lisse. Là encore, le scénario ne lui offre pas grand-chose à jouer, mais il lui manque une étincelle. Ce « petit plus » qu’on aurait aimé voir n’est pas là, et l’acteur paraît finalement très fade, surtout face à un Sofian Khammes encore une fois rayonnant.

Au bout du compte, ce premier film de Camille Perton a du potentiel, mais il nous laisse sur un sentiment mitigé. L’ensemble se suit, certes, mais il manque d’implication, de tension et de souffle. C’est vraiment dommage, car sur le fond, ce que le film dit, la manière dont il critique ce système corrompu, « Les Arènes » est bien écrit et intéressant. Mais une fois la projection terminée, force est de constater que le film s’efface assez vite. Dommage. Vraiment dommage.

Note : 11/20

Par Cinéted

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