mai 20, 2025

The Dead 2 – Des Zombies en Inde

Titre Original : The Dead 2 : India

De : Howard J. Ford et Jonathan Ford

Avec Joseph Millson, Meenu Mishra, Anand Gopal, Sandip Datta Gupta

Année : 2013

Pays : Angleterre

Genre : Horreur

Résumé :

Pendant que l’épidémie s’étend de par le monde, l’Inde subit à son tour le chaos. Dans ce décor aride, Nicholas part chercher la femme qu’il aime. Son aventure le guidera au bout de lui-même…

Avis :

Depuis les années 60, il semblerait que l’on ait fait le tour des films de zombies. Cela fait un bon bout de temps que le genre tourne en rond, comme un mort-vivant affamé, et même si le marché parallèle du cinéma grouille encore de petites productions, on reste sur des trucs faciles et sans réel intérêt. Alors que reste-t-il vraiment du film de zombie, sinon de changer le cadre. En effet, on a bouffé de la chair putréfiée à toutes les époques, sur tous les continents, et même dans l’espace. Alors que faut-il pour renouveler le genre ? Et surtout, est-ce encore possible ? En 2010, les frères Ford, alors jeunes réalisateurs anglais pleins de promesses, décident de faire un film de zombies avec un cadre inattendu, le continent africain. Il en a résulté une bonne surprise malgré un rythme lent, et un scénario qui ne réinventait pas la sauce.

Succès tout aussi inattendu, il a fallu attendre quatre ans pour voir une suite à ce film. Et plutôt que de replonger sur le même continent, les deux frangins prennent la décision d’agrandir leur pandémie et de nous plonger en Inde, pays rarement vu aux prises avec des morts-vivants. Afin de construire un peu le scénario, on nous plonge tout d’abord auprès d’un homme qui bosse sur des éoliennes, dans un trou perdu, loin de tout. Cette plaine désertique n’est pas sans faire écho au précédent film, espérant jouer sur la même ambiance chaude et désespérée que le premier long-métrage. Alors qu’il est en plein boulot, sa petite copine l’appelle pour lui dire qu’elle est enceinte, mais qu’il se passe des trucs bizarres dans la ville. Ni une, ni deux, le gentleman délaisse son boulot pour rejoindre sa bien-aimée, mais les zombies sont aussi autour de lui.

« les frères Ford veulent faire du tape à l’œil. »

Comme pour le premier film, on va suivre une fuite en avant, avec un homme qui doit atteindre un but, et donc traverser une plaine désertique habitée par des zombies. Rien de bien mirobolant, sinon que les frères Ford veulent faire du tape à l’œil. C’est-à-dire que dès le générique d’introduction, qui montre la montée des zombies dans le pays, on a droit à des plans étranges, avec des mouvements de caméra qui sont là pour dynamiser l’ensemble. C’est très étrange comme façon de faire, mais d’un autre côté, cela donne un certain cachet au film. Bref, hormis ce démarrage un peu loupé, le film va rapidement nous mettre dans le feu de l’action, avec ce type qui va voyager avec ce qu’il trouve, tout en essayant de sauver certaines personnes. La narration sera alors assez linéaire, mais avec deux points de vue différents.

En effet, si on va principalement l’homme en question, qui fera office de héros, on va aussi voir sa nana, qui s’enferme avec ses parents dans sa maison, espérant être sauvée par l’armée. Le film essaye alors de donner de l’épaisseur à son intrigue et à ses personnages, en jouant avec le folklore local ou encore avec les sentiments. Ici, le père refuse que sa fille sorte avec un américain, puisqu’il pense que ce dernier va vite partir dans son pays, oubliant alors sa fille. C’est un peu gnangnan, mais on peut aussi saluer l’effort de la part des scénaristes qui essayent de renforcer les personnages secondaires, pour leur donner du coffre. En ce sens, il ne sera alors guère étonnant de voir que le héros va prendre sous son aile un jeune garçon qu’il sauve des zombies, et ce dernier sera une aubaine, connaissant la région comme sa poche.

« il reste encore et toujours ce rythme lancinant. »

Bien évidemment, tout cela ne sert pas vraiment l’intrigue, mais permet de donner de l’épaisseur aux personnages et d’approfondir cette histoire qui aurait pu manquer d’intérêt. Parce que raconter uniquement la chevauchée en avant d’un type qui veut retrouver sa gonzesse dans un pays infesté de zombies, ça reste un peu léger. Mais il est triste de voir que les acteurs indiens sont complètement aux fraises. C’est très souvent mal joué, voire surjoué, et on aura du mal à s’accrocher à eux, même à la mère mourante qui explique à sa fille qu’il faut qu’elle écoute ses sentiments et pas les mots de son père. Le héros, joué par Joseph Millson, est un peu plus convaincant, même s’il peut être limite quand il faut jouer la désespérance, comme ce moment où il va abréger les souffrances de deux personnes, pour qu’elles ne se fassent pas bouffer par les zombies.

Et puis il reste encore et toujours ce rythme lancinant. Certes, les deux réalisateurs ont fait des progrès depuis leur premier film, et celui-ci est sans doute mieux gérer en termes de dynamique, mais on reste sur un film de zombies qui ne s’appuie que sur son cadre pour surprendre. Et encore, ce cadre se réduit à peau de chagrin au fur et à mesure des pérégrinations du type, puisque le folklore indien n’est jamais mis en avant, et le paysage pourrait presque s’appliquer à n’importe quel endroit. Même les effets gores restent timides, la faute à un budget qui a dû être tout riquiqui. Alors oui, dans les faits, c’est un film qui fait le taf, mais c’est aussi un film qui est perclus de défauts, et qui a un mal de chien à se sortir du tout-venant mort-vivant.

Au final, The Dead 2 est un film qui pourrait faire office de bouche-trou dans cette période de vache maigre pour le cinéma de zombies. Imparfait et souvent un peu longuet, le film se sauve grâce à une mise en scène plutôt intéressante et un cadre qui, parfois, sort des sentiers battus pour mieux nous surprendre. Alors oui, ce n’est pas la panacée, mais on est loin, très loin, des purges que l’on peut retrouver sur le marché du DTV avec des morts-vivants dedans, et rien que pour ça, on peut saluer la performance.

Note : 12/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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