septembre 26, 2025

Dream Theater – Parasomnia

Avis :

Il est évident que sur la scène du métal progressif, Dream Theater tient une place de choix, si ce n’est la première place. Amateur de morceaux à rallonge dépassant parfois les vingt minutes, porté par des musiciens qui sont des monstres de technique, chaque album de Dream Theater est attendu avec une certaine impatience. Et Parasomnia, seizième effort studio des américains, l’était sans doute encore plus, car il marquait le retour de Mike Portnoy derrière les fûts. Batteur de génie (peut-être le meilleur batteur du monde), il ne faut pas oublier que le nom du groupe provient du père de Mike Portnoy, qui a suggéré aux membres le nom du cinéma dans lequel il allait lorsqu’il était jeune, alors que le groupe se nommait Majesty. Ce retour s’est fait de manière naturelle selon James LaBrie, mais peut-il être aussi signe d’un renouveau pour la formation ?

Album concept, Parasomnia aborde un long cauchemar, du couché jusqu’au réveil. L’idée est originale, mais on reste dans les carcans des américains, qui proposent un long effort, dépassant allègrement l’heure d’écoute (et même l’heure et onze minutes si on veut être précis). Ne proposant que huit titres (voire sept si on enlève l’interlude Are We Dreaming ?), on se doute bien que chaque morceau est long, et le plus court dans cette histoire, hors introduction et interlude, dépasse les sept minutes. Rien n’est donc fait pour caresser dans le sens du poil les ondes radiophoniques, et on sent bien que le groupe veut faire les choses bien, renouant avec une inspiration passée, qui prend toute son ampleur avec le retour de Mike Portnoy. D’ailleurs, l’introduction, In the Arms of Morpheus, sera là pour en attester. Qui d’autre que Dream Theater peut faire une intro de plus de cinq minutes ?

Après avoir posé une ambiance plutôt sombre dès le démarrage, le groupe va lâcher la bride et fournir un riff très lourd qui sera soutenu par une batterie omniprésente. Les accords sont très bas, donnant un aspect très puissant à l’ensemble, qui sera alors atténué par le clavier qui viendra rajouter une couche plus aérienne. C’est alors que déboule le « vrai » premier morceau, à savoir Night Terror, qui fut le premier clip à sortir. Faisant près de dix minutes, le titre est à la fois puissant, complexe, tout en gardant un superbe refrain qui reste en tête. Mieux, James LaBrie, qui peut parfois avoir une voix monotone, arrive à mieux moduler ses tonalités pour fournir un chant moins monolithique. De plus, il est difficile de passer outre toutes les qualités techniques du groupe, où chacun s’exprime à tour de rôle.

A Broken Man, qui suit, démarre de façon abrupte pour finalement se faire moins virulent que le morceau précédent. On reste sur un énorme chantier et une structure complexe, mais les riffs de Petrucci sont moins rugueux, et au niveau de l’ambiance, on a quelque chose de plus éthéré. D’ailleurs, on aura même droit à un petit passage instrumental qui fait très Jazz, entre clavier et guitare qui se répondent. Encore une fois, la démonstration technique est impressionnante. Dead Asleep fait partie des très gros morceaux de l’album. Dépassant les dix minutes, le titre est puissant, complexe tout en restant accessible, et il a des variations de rythme assez intéressantes. Il est d’ailleurs l’un des meilleurs morceaux de l’album, même s’il lui manque peut-être un truc en plus pour vraiment marquer. Mais lorsque le premier riff déboule, c’est juste magistral et il est compliqué de ne pas bouger la nuque.

Chose encore plus difficile avec Midnight Messiah qui pousse la rythmique dans ses retranchements. Puissant, virulent, doté d’un refrain ultra catchy, c’est sans doute la meilleure pièce de l’album, plus brutale et plus directe (même si on avoisine les huit minutes). Après l’interlude, le groupe propose un gros changement de direction avec Bend the Clock. C’est le morceau le plus court de l’album, mais c’est aussi le plus doux. Il pourrait presque se voir comme une ballade, et si c’est globalement réussi, c’est surtout grâce à son refrain qui reste un long moment en tête, et à son solo impérial. Enfin, pour clôturer l’album, Dream Theater propose The Shadow Man Incident. Morceau fleuve de près de vingt minutes, on y décèle tout le sel du groupe, dans ce métal progressif tonitruant, tortueux, et qui pourtant accroche via des mélodies accessibles et des variations dingues.

Au final, Parasomnia, le dernier album de Dream Theater, est une excellente surprise. Le groupe, qui a rarement déçu, revient avec une forme olympienne, et on ne peut que constater le bien apporté par Mike Portnoy, spectaculaire dans son rôle. Même James LaBrie semble avoir retrouvé sa voix d’antan, jouant lui aussi sur les textures et les intonations. Bref, ce seizième effort tient toutes ses promesses, et bien plus encore. L’une des réussites de cette année.

  • In the Arms of Morpheus
  • Night Terror
  • A Broken Man
  • Dead Asleep
  • Midnight Messiah
  • Are We Dreaming ?
  • Bend the Clock
  • The Shadow Man Incident

Note : 17/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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