septembre 26, 2025

Eruption – Michael Crichton/James Patterson

Auteurs : Michael Crichton et James Patterson

Editeur : Robert Laffont

Genre : Thriller

Résumé :

Une éruption menace de détruire la grande île de Hawaii, mais les conséquences d’un secret enseveli pendant des décennies par l’armée américaine semblent encore plus terrifiantes que le volcan… Avril 2025, tandis que John MacGregor entraîne des jeunes surfeurs sur une plage de la grande île de Hawaii, une secousse volcanique fait trembler la terre. Eminent volcanologue, il part rejoindre son équipe, car le Mauna Loa va entrer en éruption. Non seulement elle est prévue d’une rare intensité, mais un obstacle de taille va menacer l’île. Des déchets d’armes chimiques ont été enfouis sous le volcan par l’armée dans les années 1970 et sont sur le point de se répandre dans le sol, ce qui détruirait l’île et créerait une catastrophe planétaire. Une course contre la montre va alors débuter pour tenter de sauver la planète.

Avis :

En l’espace d’une trentaine d’années, James Patterson a développé une bibliographie conséquente. L’auteur enchaîne les séries et les ouvrages avec une prolixité impressionnante. Pour certains d’entre eux, il s’est toutefois contenté de fournir une ébauche ou un simple synopsis afin que d’autres écrivains s’y attellent. Dès lors, son patronyme peut être assimilé à une marque qui permet de bénéficier d’une excellente visibilité dans le paysage éditorial. Ce qui explique sans doute sa propension à partager le devant de ses couvertures avec d’autres auteurs. Dans le cas d’Éruption, le romancier se propose même d’achever un projet de Michael Crichton.

James Patterson reprend le travail de son homologue pour lui rendre hommage et donner l’occasion à l’une de ses dernières histoires d’être publiées. En l’occurrence, le titre prédétermine une catastrophe naturelle en devenir, au cœur de l’archipel d’Hawaï. La base narrative n’est pas sans rappeler certaines productions cinématographiques ; des blockbusters hollywoodiens aux séries B fauchées et destinées au marché du DTV. On distingue un contexte similaire, ainsi que des enjeux qui vont croissants, face à une autre menace que l’éruption volcanique elle-même. Tous les ingrédients sont donc réunis pour fournir une histoire conventionnelle et néanmoins maîtrisée, du moins dans les intentions.

D’emblée, on retrouve le rythme nerveux des romans de James Patterson avec des chapitres courts et enlevés où l’enchaînement des séquences ne présente aucun temps mort. À certains égards, on pourrait craindre une édulcoration du matériau originel. En effet, le style simpliste de l’auteur contraste avec la méticulosité scientifique des livres de Michael Crichton, voire de ses formulations particulièrement techniques. Il est vrai que son approche tend à supplanter le travail de fond de son confrère. On a davantage l’impression que l’initiateur du projet a fourni la documentation et le concept de base, tandis que son successeur s’est attelé à l’écriture.

Cela étant dit, l’histoire demeure distrayante à plus d’un titre. Au-delà de son dynamisme, on peut apprécier des séquences variées qui permettent de mieux appréhender la catastrophe à venir sous différents angles. À noter que la majeure partie de l’intrigue se focalise sur la gestion de crise, non sur l’éruption elle-même. Compte à rebours à l’appui, l’ensemble s’avance comme une véritable course contre la montre pour éviter un fléau planétaire. À la confrontation des idées ou des divergences de points de vue s’ensuit le travail de terrain. Ce qui donne l’occasion d’exposer quelques péripéties aériennes aussi surréalistes que téméraires dans les manœuvres et les intentions des protagonistes.

En ce qui concerne ces derniers, on reste dans une caractérisation standardisée. En bien, comme en mal, il est aisé de distinguer les stéréotypes qui incombent à chaque intervenant. Les situations restent propices à quelques joutes verbales pour satisfaire des egos mal placés et cela ne tient pas uniquement à la gent masculine… Quant aux personnages secondaires (et tertiaires), ils font office de remplissage pour apporter un minimum de fond au contexte. En raison du cadre, la culture hawaïenne demeure à l’honneur. Seulement, il faut davantage qu’une poignée de mots en créole hawaïen ou des lieux emblématiques de l’archipel pour retenir un élément notable sur cet aspect, a fortiori en constatant un climat communautariste exacerbé.

Au final, Eruption est un roman catastrophe assez immersif et divertissant, si tant est que l’on souhaite se cantonner à une histoire simple et nerveuse. Dans ses fondamentaux, la progression narrative se veut linéaire et prévisible. Il n’en demeure pas moins que les péripéties s’enchaînent avec une certaine constance, non sans oublier la tonalité sensationnaliste du genre. Ce dernier élément peut même donner lieu à quelques élans d’héroïsme guère crédible, sinon improbable. Au vu du traitement du roman, on en oublierait presque que Michael Crichton en est l’initiateur. Le style épuré de James Patterson et le fait de délaisser la dimension technique et scientifique du récit en constituent les principales raisons. Il en ressort une incursion honnête dans son contenu, mais qui ne présente aucune originalité ni émotion. Un peu comme certains blockbusters hollywoodiens du même acabit…

Note : 13/20

Par Dante

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