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Titre Original : Tarot
De : Anna Halberg et Spenser Cohen
Avec Harriet Slater, Adain Bradley, Avantika Vandanapu, Wolfgang Novogratz
Année : 2024
Pays : Etats-Unis
Genre : Horreur
Résumé :
Quand une bande d’amis transgresse sans scrupules les règles du tirage du Tarot – » Suis une seule règle, évite le danger. Ne tire jamais des cartes que tu as trouvées. » – ils libèrent à leur insu un esprit maléfique piégé dans les cartes maudites. Un par un, ils découvrent le sort qui les attend, et se retrouvent dans une course contre la mort pour échapper aux prédictions de leur tirage.
Avis :
À force d’avoir surexploité d’innombrables sujets sous le prisme horrifique, le cinéma de genre peine à se renouveler. S’il y a bien quelques sursauts d’orgueil de temps à autre, la masse de productions se contente de ressasser des acquis qui confèrent désormais aux clichés. Entre des suites/reboots qui n’apportent rien à certaines franchises ou des incursions dans l’épouvante qui n’arrivent même pas à faire frissonner, il est bien difficile d’entrevoir quelques perles qui s’extirpent du marasme ambiant. Dans ce registre, comme dans d’autres, une tendance tient à adapter des jeux de société ou des activités qui lorgnent vers l’occultisme. D’ailleurs, on avait déjà eu une piètre itération avec Ouija.
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Avec Les Cartes du mal, on délaisse la fameuse planche pour se confronter au tarot. Si le support est différent, l’approche demeure la même. Le prétexte est cousu de fils blancs et ne surprend guère quant à la découverte fortuite d’un coffret en bois, dans une cave de surcroît. Cela sans compter l’inconséquence des protagonistes dont les portraits caricaturés semblent tout droit sortis d’un mauvais slasher. Le tout s’affuble d’une touche de modernité pour correspondre aux standards actuels. Le principe demeure aussi simple que prévisible, car la malédiction qui s’abat sur les participants les condamne de la manière dont leur horoscope est interprété.
« Le traitement n’est pas sans rappeler Destination finale. »
En cela, l’idée paraît sympathique pour avancer un honnête divertissement. Seulement, elle s’avère mal exploitée, et ce, dès la première victime. Les prédictions ne sont guère alambiquées ou recherchées. Elles sont également poussives et parfois ridicules pour correspondre au contexte ou à la situation. À noter que le traitement n’est pas sans rappeler Destination finale. On y entrevoit l’inéluctabilité de la mort, ainsi que des décès qui, aux yeux des intervenants, relèvent d’accidents, du moins dans un premier temps. On a aussi droit à un ordre prédéfini des victimes. Toutefois, les circonstances s’avèrent nettement moins développées que dans la saga initiée par James Wong.
Les séquences où les personnages sont confrontés à leur funeste horoscope sont souvent paresseuses. La mise en condition tend à vouloir faire sursauter plus que de rigueur, effet sonore tonitruant à l’appui. Avec une progression trop évidente, une mauvaise gestion de l’obscurité et un cadrage très suggestif, le procédé ne fonctionne à aucun moment. La faute à une réalisation trop explicite pour avertir le spectateur, comme si l’intrigue le prend pour un benêt. D’ailleurs, on a droit à quelques échos malvenus des prédictions durant ces passages pour souligner la corrélation avec la situation.
« On a l’impression que le scénario et les dialogues ont été écrits par un enfant de huit ans. »
Afin de justifier le bon déroulement de ce massacre surnaturel, les protagonistes font preuve d’une bêtise rare. Au-delà d’échanges creux, leur logique et leur capacité de déduction sont désopilantes au plus haut point. Les révélations brillent dans leur cervelle par quelques éclairs de génie. Certains rapprochements sont risibles au possible. Mention spéciale à la réplique suivante : « C’est un signe de terre et… on l’a retrouvé par terre ! ». Sérieux ? On a l’impression que le scénario et les dialogues ont été écrits par un enfant de huit ans. Dire qu’il faut trois tâcherons pour pondre une telle ineptie… Cela laisse pantois sur l’état de l’industrie cinématographique.
Au final, Les Cartes du mal constitue un énième film d’horreur qui se veut sans envergure ni intérêt. Hormis le design du jeu de tarot, cette collaboration entre Anna Halberg et Spenser Cohen se solde par un cuisant échec. Le métrage n’effraie guère et se contente d’une violence timorée pour toucher un plus large public. L’écriture et la réalisation n’arrivent guère à nous interpeller, tandis que les mises à mort s’apparentent à une itération opportuniste et indigente de Destination finale.
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Par ailleurs, le film se veut involontairement drôle à de nombreux moments. La faute à des personnages guère crédibles, leur stupidité manifeste et une répétitivité dans des révélations qu’ils semblent avoir oubliées à la séquence suivante. Pour enfoncer le clou, certaines créatures constituent un plagiat éhonté d’Until Dawn. Quant à l’épilogue, il se déroule dans une humeur légère et une musique guillerette, comme s’il s’agissait d’une bonne (ou plutôt d’une mauvaise) blague.
Note : 07/20
Par Dante