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Titre Original : Christmas Eve at Miller’s Point
De : Tyler Thomas Taormina
Avec Matilda Fleming, Michael Cera, Francesca Scorsese, Gregg Turkington
Année : 2024
Pays : Etats-Unis
Genre : Comédie, Drame
Résumé :
Une boule de Noël irisée, à la fois réconfortante et crépusculaire : Tyler Taormina filme un réveillon qui réunit les membres d’une famille italo-américaine de classe moyenne. Alors que la nuit avance et que des tensions éclatent, l’une des adolescentes s’éclipse avec son amie pour conquérir la banlieue hivernale.
Avis :
À trente-quatre ans, Tyler Thomas Taormina est un jeune cinéaste qui pendant ses études se voyait bien réaliser des films pour les enfants. Pendant ses études, il a fondé un collectif de cinéastes, Omnes Films, et une fois diplômé, il s’est très vite lancé dans la réalisation, mais aussi la production. En 2019, son premier film, « Ham On Rye« , est présenté au festival de Santa Barbara et il obtient des éloges de la part des professionnels, si bien qu’il va faire un petit tour des festivals. Avec ce premier succès, Tyler Thomas Taormina enchaîne avec un deuxième film, « Happer’s Comet« , qui confirme le bien que la profession pense de lui.
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Ne s’arrêtant pas sur sa lancée, Tyler Thomas Taormina revient au festival de Deauville cette année avec son troisième film, une comédie autour de la veille de Noël. Cette année, le festival de Deauville est très sérieux, et l’idée de voir une comédie faisait du bien. Malheureusement, ce ne sera pas avec « Noël à Miller’s Point » qu’on va pouvoir s’amuser. Alors que le film commençait très bien avec ces retrouvailles qui sont pleine de joie communicative, et si l’ambiance joyeuse va durer tout le film, très vite, de notre côté, on a tendance à déchanter, se retrouvant coincé à une fête où l’on ne connaît personne, et pire encore, après une heure quarante-cinq passée en compagnie de ces gens, on les quitte dans l’anonymat avec lequel on les a rencontrés…
« on suit des gens qu’on ne connaît pas d’un bout à l’autre. »
C’est le soir de Noël, et dans une ville de banlieue comme une autre, une grande famille se réunit pour passer la soirée ensemble. C’est l’occasion de se voir, de rire, boire et de parler de la vie de manière générale. Alors que le dîner se passe merveilleusement bien, l’une des adolescentes en profite pour s’éclipser afin de passer le reste de la nuit avec des copains, dans les rues de la ville…
Imaginez donc que vous soyez invité un soir de Noël dans une famille que vous ne connaissez pas. Les retrouvailles sont pleine de joie, l’ambiance est festive, les rires sont là, la dinde est prête, les regards complices sont bien là, tout comme les petits conflits de famille. Or, personne, strictement personne, ne fait attention à vous. Pire encore, personne ne se présente, et l’on fait comme si vous connaissiez tout le monde… Et bien ça, c’est la sensation que l’on éprouve à la découverte de « Noël à Miller’s Point« . Et avec ça, comme on ne participe pas à la fête, en tant que spectateur, on a l’impression de suivre la vidéo d’une soirée de Noël d’étrangers, et au bout d’un moment, ça devient très vite agaçant.
Au départ, après l’arrivée des personnages, on se dit que le film va bien finir par démarrer et nous raconter quelque chose, mais cette ligne de direction continue, et l’on reste intrigué, avec l’espoir que ça passe à autre chose, ou du moins qu’il se passe quelque chose, mais après un déni de notre part, plus les quarts d’heure défilent et plus on finit par comprendre sans accepter qu’il ne va strictement rien se passer, et que l’on suivre des gens qu’on ne connaît pas d’un bout à l’autre. Constant, Tyler Thomas Taormina tiendra sa ligne jusqu’à la non-fin de son film. Car oui, un peu comme le début, « Noël à Miller’s Point » n’a pas de fin, et l’on quitte cette famille sur un mec qui s’endort sur un piano…
« ça n’a ni queue ni tête »
Entre temps, des discussions pour placer une mamie, des réflexions sur des placements, des rires de gamins, un iguane, Michael Cera en policier qui arrête avec son collègue un chien avant de parler d’attirance entre collègues, une lecture de script, une sortie pour voir des camions de pompiers, un rendez-vous sur un parking pour se bécoter, un vol de bagel… Bref, ça n’a ni queue ni tête et l’on peine vraiment à comprendre ce que le réalisateur essaie de nous raconter au travers de ces personnages, qu’il ne nous présente jamais. C’est même assez dingue de suivre tous ces inconnus, et finalement le seul personnage du film, c’est la joie de se retrouver, mais si c’était ça l’idée, le sujet, alors un court-métrage aurait parfaitement fait l’affaire, car là, sur une heure quarante-cinq de film, c’est long, très long et l’ennui est là en permanence.
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Ce ressenti est d’autant plus dommage car les acteurs sont bons, même si on ne connaît pas leur personnage, et l’on finit par se ficher d’eux. Tout comme la mise en scène est pleine de chaleur, Tyler Thomas Taormina tient une belle photo et offre un film qui a du rythme et lorsque l’on fait la somme de tout cela, c’est quand même assez dingue de se dire que plus que les rires et l’intérêt, c’est l’ennui et le désintéressement qui n’a fait que gagner du chemin. Puis avec ça, une question n’a fait que hanter la projection… Mais qui sont ces gens et pourquoi on nous fait regarder leur film de fin d’année ? Dommage…
Note : 05/20
Par Cinéted