
Avis :
Formé en 2014, Livlos est un groupe danois de Death Métal que l’on pourrait qualifier de mélodique (et ça, même si ça envoie du lourd, ou tout du moins plus qu’à l’accoutumée dans ce style). La formation va sortir un premier album en 2018, Into Beyond, totalement autoproduit, et c’est à partir de leur deuxième album, And Then There Were None, que les danois commencent à se faire connaître. Si l’album reste dans une production artisanale, cela suffit pour attirer un gros label, Napalm Records, pour distribuer leur skeud. De ce fait, les choses deviennent un peu plus faciles pour le groupe, qui propose aujourd’hui son troisième effort studio avec The Crescent King. Un troisième album dans la lignée du précédent, si ce n’est que la bande accueille un nouveau bassiste en la présence de Benjamin Andreassen (ex Savage Machine).
The Crescent King débute avec une jolie introduction, qui prend le doux nom de Solstice. Un démarrage assez calme, qui permet de bien ressentir la technique aux grattes, et de planter un décor assez sombre. D’ailleurs, avec Orbit Weaver, on va se prendre une sacrée secousse. Les danois sont des orfèvres, mais quand il faut gueuler, alors ça envoie du pâté. Et dès le début, ça percute sans une once de fébrilité. Le titre, relativement long, ne connait aucune baisse de régime, et peut même s’enorgueillir d’un pont assez intéressant, dans le sens où il ne s’agit pas vraiment d’un solo ultra technique, mais plutôt de jouer sur les textures et les rythmiques. Livlos nous manipule un peu comme il veut et nous entraine dans un grand-huit sauvage, mais qui n’oublie jamais sa mélodie. C’est violent, mais jamais gratuitement, tout en y apportant une belle force.
The Crescent King, qui pourrait se voir comme l’une des pièces maîtresses de l’album, continue sur la même lignée. Si la rythmique demeure un peu plus lente, on reste tout de même sur un gros morceau qui joue énormément avec sa mélopée à la guitare, à la fois aérienne et inquiétante. Lorsque le chanteur commence à y mettre du sien, on pourrait presque y déceler une pointe de Doom, avant de lâcher les machines lors qu’il faut mettre plus d’entrain. Bref, il s’agit encore d’un excellent titre qui ne laisse rien au hasard. Puis Maelstrom va venir nous remettre une petite tape derrière la nuque, avec une brutalité plus exacerbée, notamment au niveau du chant, plus scandé, plus rapide, et qui ne laisse guère de choix aux musiciens, sinon de suivre la cadence sans broncher. Et du coup, on aura droit à du blast et quelques moments vraiment marquants.

Quand Usurpers débute, on sent que l’on penche vers un autre type de Death. Certes, on reste en terrain connu, mais on aura une rythmique plus véloce et un sentiment d’urgence qui ressort de l’ensemble. C’est plus vivace, plus emballé, et cela donne un titre qui va faire des ravages dans les pits. Un très bon morceau qui pourrait presque se rapprocher du Black par moments. Scourge of the Stars va alors revenir sur des bases plus classiques, tout en essayant d’y apporter quelques nouveautés. La batterie se fait plus présente, on aura droit à quelques élans qui se rapprochent du Prog, et l’entrée en matière est vraiment très intéressante. Par la suite, il est presque dommage que le groupe propose un Death de haute volée, mais sans une petite once d’inventivité. Il en résulte un bon titre, qui s’incruste bien dans la playlist, mais qui manque peut-être d’un élément.
Harvest aura son truc en plus, à savoir une introduction dépressive et qui nous plonge dans une sorte de noirceur à laquelle on ne peut échapper. La rythmique est scandée de façon massive, nous donnent bien évidemment envie de headbanger en rythme, jusqu’à s’en décrocher la nuque. Pour nous remettre de tout cela, Solace sera l’interlude parfait, qui calme les ardeurs, tout en gardant son côté un peu lugubre et nihiliste. Cela permet de donner plus de force à Throne of Cosm, qui va démarrer sous les chapeaux de roue, avec son petit bourdon qui se fait envahissant, voire hypnotique. Enfin, difficile de passer outre le dernier titre, Endless Majesty, qui revient à un Death Métal plus mélodique, mais qui demeure un morceau massif et ultra technique. Tout y est, vitesse, mélodie, virulence et une technique virtuose qui permet aux grattes de pleinement s’exprimer.
Au final, The Crescent King, le dernier album de Livlos, est une excellente réussite, et prouve que les danois sont vraiment à suivre de très près. Technique incroyable, violence parfaitement dosée pour ne pas sombrer dans le grand-guignol, on ne ressent aussi aucune lassitude à l’écoute, notamment parce que le groupe arrive à mélanger les sous-genres pour offrir quelque chose de protéiforme et de cohérent, tout en étant varié. Bref, il serait vraiment temps d’offrir aux danois la place qu’ils méritent, car ils sont encore trop peu connus.
- Solstice
- Orbit Weaver
- The Crescent King
- Maelstrom
- Usurpers
- Scourge of the Stars
- Harvest
- Solace
- Throne of Cosm
- Endless Majesty
Note : 18/20
Par AqME