But du jeu :
Zombicide est un jeu de plateau coopératif (pour les non-initiés : tous les joueurs jouent ensemble contre le jeu lui-même) dans lequel vous incarnez une équipe de survivants (souvent 6) après une apocalypse zombie. Plusieurs scénarios sont disponibles, mais pour résumer, vous allez sortir dans les rues, chercher des armes, et tuer des zombies.
Ce jeu nécessite, malgré son nom, un haut niveau de tactique et de cohésion d’équipe si l’on souhaite terminer les missions en vie.
Avis :
La première chose qui frappe quand on ouvre une boîte de Zombicide, ce sont les zombies. Enfin, pas littéralement… Et quand je parle de zombies, je parle surtout de toutes les figurines de la boîte. Alors là, on a du beau matos, des tuiles de qualité… Et un prix à la hauteur de la boîte… (80€ la 1ère édition, 90€ la saison 2).
Pour la petite histoire, ce jeu a été créé par des français et s’est retrouvé sur Kickstarter et demandait 20 000$ pour éditer son jeu. Ils n’ont pas eu ce qu’ils avaient demandés… Mais beaucoup plus ! C’est 781 597$ qui ont été récupérés lors de cette campagne Kickstarter. https://www.kickstarter.com/projects/coolminiornot/zombicide
Et quand ils ont proposé la saison 2, 1 an plus tard, ils demandaient 25 000$… Et ont eu 2 255 018$. Ce qui n’est pas trop mal.
https://www.kickstarter.com/projects/coolminiornot/zombicide-season-2
J’aimerais bien vous raconter l’histoire du jeu, mais comme dans beaucoup de films de zombie… Il y a rien. Néant. Un jour, ça devait être un lundi, parce que les lundis sont rarement de bonnes journées, le monde s’est retrouvé envahi de zombies. Un stagiaire dans un labo, une grève de la mort, un cimetière indien ? On n’en sait rien, et ce n’est pas grave. Car l’histoire avance à l’aide des scénarios ! (Le premier qui me parle de scénarii, je l’invite à ouvrir un débat sur des fora internet).
Pour ceux qui ne connaissent pas le jeu coopératif, il faut savoir que dans ce genre de jeu, il faut renouveler les parties pour éviter de toujours faire la même chose. Sinon, une fois qu’on trouve une technique qui marche, rien ne nous empêche de l’appliquer encore et encore et de gagner sans réfléchir une fois la maitrise du jeu acquise. Pour éviter ça, le jeu se dote de scénarios avec une histoire doté d’un très grand humour et surtout d’objectifs particuliers.
Ainsi, on retrouvera les scénarios classiques : « Récupérer des ressources aux différents endroits, avec la clé bleue qui ouvre la porte bleue, puis se rejoindre tous à la sortie avant de se faire manger ». Et on en aura d’autres, tel que : « Emmurer les zombies sortant de la centrale nucléaire pour éviter une invasion de zombies NUCLÉAIRES ». Ainsi, chaque scénario est proposé avec une mention indiquant le nombre de joueurs recommandés (souvent 6 figurines, à dispatcher entre tous les joueurs), le niveau de difficulté et la durée prévue. Concernant cette durée, elle peut facilement monter à 2h, à laquelle vous rajouterez 1h si c’est votre première partie. (Ou si vous êtes mauvais, comme lors de ma première partie : 30 minutes de règles, 5 minutes de jeu)…
Une fois le scénario choisi parmi les 10 de la boîte de base (« Oh non, que 10 ! C’est nul ! » « chut, si tu as la force de lire l’article jusqu’au bout, j’ai une surprise pour toi ! »), vous assemblez le plateau à l’aide des 9 tuiles recto-verso du jeu. Vous placez les pions objectifs (représentant les caisses de ravitaillement, les clés d’une voiture…) sur le plateau ainsi que les entrées de zombies. Et là le jeu peut commencer !
Le jeu se sert d’un système de zones pour les déplacements et les distances. Pourtant, au vu de l’image ci-dessus, vous ne voyez pas forcément ces « cases ». Eh bien, une case est représentée par : une salle d’un bâtiment OU d’une zone de rue entourée de passages piéton. C’est malin. Ainsi, on se sent plus dans l’ambiance lorsque les cases sont intégrées à l’univers.
Tout d’abord, on joue le tour des survivants. Votre personnage peut effectuer 3 actions par tour. Il y a une multitude d’actions, mais les classiques sont :
-se déplacer
-frapper
-frapper à distance
-défoncer une porte (oui, c’est important, ça veut dire qu’elle ne se referme pas…)
-monter dans une voiture
-fouiller…
On retrouve ainsi notre groupe de survivants préférés, commençant la partie avec 1 pistolet, 1 hache, 1 pied de biche et… 3 poêles à frire. La plupart du temps, notre équipe ira dans un bâtiment pour pouvoir fouiller (car on ne fouille pas dans les rues…)
Mais comme dans tout film de zombies, on ne sait jamais ce qu’on va trouver lorsqu’on ouvre une porte ! Ainsi, pour CHAQUE salle du bâtiment ouvert, on tirera une carte indiquant combien de zombies il faut placer dessus…
Imaginons que nos héros parviennent à se cloîtrer dans un bâtiment, en réussissant à tenir l’afflux de zombies. Ils vont fouiller, (1 fois par tour), pour essayer de trouver des armes. Et là, il va y avoir des heureux… et des moins heureux : Tronçonneuse pour certains, fusil à pompe pour d’autres, sac de riz (inutile sauf mention contraire) et arrivée surprise de zombies pour les plus malchanceux.
La gestion de l’équipement se fait via la feuille de personnage : 2 objets en main, 3 dans le sac. Pour utiliser une arme, il faut qu’elle soit dans la main ou perdre une action pour la mettre en main. Bien entendu, jeu de coopération, donc échanges possibles !
Ensuite, les zombies jouent. Et c’est via la gestion des zombies que le jeu prend tout son charme : Tout d’abord, tous les zombies effectuent leur action. Il y a 4 types de zombies. Les walkers (le classique de la nuit des morts-vivants), le runner (on est plus dans le 28 jours plus tard), le fatty (un walker américain enfermé dans son fast-food préféré) et l’abomination (comme si Hulk était devenu zombie).
Tous les zombies ont une action sauf le runner qui en a 2. Si un zombie est placé sur au moins un survivant, il attaque le survivant et lui fait perdre 1 point de vie. Ce qui est quand même beaucoup car chacun des survivants a 2 points de vie… Et que les zombies arrivent rarement seuls.
Si un zombie n’est pas sur un survivant, il se déplace. En allant vers un survivant qu’il voit. Sinon il ira vers la zone avec le plus de bruit. Car vos tirs de pistolets, vos coups de hache sur les portes, ça fait du bruit. Et ça attire les zombies… La règle la plus rigolote du jeu reste quand même : si un zombie hésite entre 2 chemins différents car les 2 se valent, ils se dédoublent pour prendre les 2. Et oui. Vous avez bien lu.
Une fois tous les zombies joués, une meute de zombies arrive par chaque entrée de zombies en tirant les petites cartes zombies. Et le tour recommence.
Pour les combats, sans rentrer dans les détails : Si une arme fait 1 dégât, touche sur un 4 et propose 3 dés, ça veut dire que vous lancez 3 dés, tous les 4 sont des zombies tués mais l’arme ne permet de tuer que les walkers et les runners (il faut une arme 2 dégâts pour tuer un fatty).
Quand on tire à distance, c’est à peu près pareil sauf qu’on ne choisit pas sa cible. On vise une zone, on touche en priorité les POTES, puis les walkers, les fattys et les runners. Oui, on touche d’abord les potes. C’est comme ça. Ce qui fait que l’utilisation des armes à distance est toujours difficile quand un membre de la table est un passionné de tronçonneuse…
A chaque zombie tué, le survivant gagne 1 point d’expérience. Arrivé à certains seuils (jaune/orange/rouge) il gagne de nouvelles capacités. Mais la difficulté du jeu correspond au niveau du survivant avec le plus haut niveau. Ainsi, si on a un membre niveau rouge et tous les autres en bleu (niveau 0), les zombies arriveront par dizaines et l’équipe se fera décimer. Il est préférable d’essayer de monter le niveau de tous les personnages en parallèle.
Et c’est ainsi qu’on se retrouve avec un jeu fun (ah sauter dans un paquet de zombies la tronçonneuse à la main !) mais avec énormément de tactiques nécessaires pour passer les scénarios les plus durs. Se mettre en ligne de vue des zombies pour les attirer à l’autre bout du plateau, faire du bruit pour les éloigner, leur faire prendre des chemins où ils ne se dédoubleront pas, éviter de sauter dans le tas quand on a les collègues qui nettoient avec les armes à distance, éviter de donner toute l’expérience au même joueur…
Mais le jeu n’est pas non plus exempt de défauts : La phase au départ où on s’enferme pour fouiller peut devenir longue et fastidieuse le temps de trouver un équipement potable pour tout le monde. Et le pire, c’est la mort prématurée d’un joueur le mettant immédiatement hors-course. Dans ces cas-là, ne pas hésiter à le laisser participer aux décisions de groupe pour éviter qu’il aille se rasseoir devant la TV en attendant que la partie se termine…
Le nombre de scénarios disponibles est un peu restreint : Mais nos amis de Guillotine Games (le producteur du jeu) a créé un éditeur de scénario super pratique qui permet à tout un chacun de créer ses propres scénarios et on retrouve ainsi une bonne dizaine de perles sur le site de l’éditeur, EDGE.
Conclusion :
Un jeu coopératif, c’est un jeu où les meilleurs peuvent aider les néophytes. On n’est pas en compétition, on est dans l’entraide. Zombicide est une très bonne porte d’entrée pour faire découvrir le jeu de société moderne à ses amis. Le thème des zombies est bien maitrisé, et se retrouver avec une horde sur le plateau et un joueur le balayant du regard dire « On va tous mourir ! », ça crée des souvenirs.
Pour les amateurs de peinture sur figurines, il y a de quoi faire avec ces figurines en plastique mais de très bonne qualité. Le défaut principal de zombicide, c’est son prix (80€ à la base) mais aussi sa durée de jeu et de mise en place, un peu longue et pouvant rebuter de nombreux joueurs.
Mais si vous êtes adeptes de la tronçonneuse à la place de la main et du cocktail molotov, n’hésitez pas à y jouer si vous en avez l’occasion, vous ne serez pas déçus.
Note : 17/20
Par Wolfy