janvier 26, 2025

The Bikeriders – On the Road Again

De : Jeff Nichols

Avec Tom Hardy, Austin Butler, Jodie Comer, Michael Shannon

Année : 2024

Pays : Etats-Unis

Genre : Policier, Drame

Résumé :

Dans un bar de la ville, Kathy, jeune femme au tempérament bien trempé, croise Benny, qui vient d’intégrer la bande de motards des Vandals, et tombe aussitôt sous son charme. À l’image du pays tout entier, le gang, dirigé par l’énigmatique Johnny, évolue peu à peu… Alors que les motards accueillaient tous ceux qui avaient du mal à trouver leur place dans la société, les Vandals deviennent une bande de voyous sans vergogne. Benny devra alors choisir entre Kathy et sa loyauté envers le gang.

Avis :

Jeff Nichols, c’est un cinéma rare dans le paysage du cinéma américain. Débarquant dans les salles de cinéma en 2007 avec « Shotgun Stories« , depuis, le cinéaste américain s’est très joliment imposé, avec des films tels que « Take Shelter« , « Midnight Special« , ou encore « Mud : sur les rives du Mississippi » et « Loving« . Après avoir été attaché au projet de « Sans un bruit : Jour 01« , Jeff Nichols aura finalement préféré rester dans ce qu’il sait faire de mieux, c’est-à-dire le cinéma indépendant américain. Et après huit années d’absence, le réalisateur fait son retour dans les salles obscures avec « The Bikeriders« .

« The Bikeriders » est un film qui s’inspire d’un livre de photos sorti en 1967, un livre qui lui a été offert par son frère, il y a quelques années de cela. Pour ce film, Jeff Nichols s’est plongé dans l’univers des bikers, et il en a dessiné une chronique. Oui, « The Bikeriders » est une chronique, et si vous vous attendiez à ce que Hollywood peut nous servir très souvent comme une histoire d’infiltration, de gangs qui s’opposent ou encore de trafic de drogues, passez votre chemin, ce n’est absolument pas ce que le film de Jeff Nichols raconte. « The Bikeriders« , c’est le quotidien d’une bande de bikers passionnés de bécanes, et au-delà de ça, c’est un film sur l’amour, et même l’amitié. Très touchant dans ce qu’il raconte, je ne m’attendais absolument pas à ce genre de film, et c’est sûrement pourquoi j’ai été encore plus pris.

« Jeff Nichols nous invite en toute intimité dans le quotidien d’une bande d’amis. »

Kathy est une jeune femme qui était à mille lieues d’un jour fréquenter le milieu des bikers. Pourtant, à la suite de la demande d’une amie, elle rejoint celle-ci dans un bar de bikers et c’est là qu’elle fait la connaissance de Benny, et bientôt la bande des Vandals, un groupe de bikers.

L’une des choses que j’aime le plus avec le cinéma, c’est sa capacité à surprendre. Lorsque j’ai découvert la bande-annonce du nouveau film de Jeff Nichols, et alors même que je connais tous les films du bonhomme, je pensais déjà savoir où je mettais les yeux et finalement, ce « The Bikeriders » fut à mille lieues de ce à quoi je m’attendais, et c’est tant mieux.

Comme je le disais plus haut, « The Bikeriders » est une chronique, rien de plus. Jeff Nichols nous invite en toute intimité dans le quotidien d’une bande d’amis qui se sont trouvés autour de la moto et de ses échappées dans l’Amérique de la fin des années 60 et le début des années 70. Le scénario ne raconte pas grand-chose de précis, dans le sens où il navigue au gré des interviews de Kathy. D’ailleurs, on découvre ce monde au travers de ses yeux, Jeff Nichols en dégageant de son scénario une saveur folle. Ici, ce que nous raconte Jeff Nichols prend son temps, on peut même dire que son film est très lent, et pourtant, jamais l’ennui ne se fait sentir.

«  »The Bikeriders » dégage une nostalgie d’une époque très vite révolue. »

« The Bikeriders » oscille entre des virées aux guidons de Harley pétaradantes à souhait, de soirées entre potes dans des maisons ou dans de petites places vertes, ici, on oscille aussi entre les pubs et quelques règlements de compte. Le tout est raconté sous forme d’interviews qui nous plongent, avec un très beau regard, sur ces blousons noirs qui faisaient peur à tout le monde ou presque. Puis avec ça, le film nous raconte l’âge d’or de cette époque-là, et les nouvelles arrivées qui petit à petit transforment le groupe, pour finalement s’aventurer autre part. Au travers du regard de Kathy, mais aussi de son intervieweur et des anciens membres, « The Bikeriders » dégage une nostalgie d’une époque très vite révolue, et qui le rend plus que touchant.

L’autre source d’émotion aussi, c’est d’une part, la très belle histoire d’amour entre deux personnages, et d’une autre part, l’histoire d’amitié qui lie ces bonhommes. Toujours au sein de son récit, malgré parfois des limites dépassées, il est intéressant de voir qu’à aucun moment Jeff Nichols ne juge ses personnages. Non, il nous les présente avec leurs qualités, leurs défauts, leurs envies, leurs rêves, leurs passés, et leurs façons de voir la société, et ça, ça donne beaucoup de couleurs et de nuances à son film.

« ce casting est l’un des plus beaux de 2024. »

L’autre atout du film qui le rend si touchant, c’est le casting de premier ordre qu’a réuni là Jeff Nichols. On pourrait même dire que ce casting, c’est l’un des plus beaux de 2024, et les portraits tournent plus autour des personnages tenus par Jodie Comer, parfaite en jeune femme qui découvre de monde, Austin Bulter qui pue la classe à des kilomètres, et Tom Hardy parfait en chef de groupe. « The Bikeriders« , c’est aussi tout un tas de seconds rôles qui trouvent chacun un rôle de choix, et au-delà ça, qui sont tenus par de sacrées gueules, Michael Shannon (fidèle du cinéma Nichols, il est dans tous ses films), Boyd Holdbrook, Damon Herriman, Emory Cohen, Norman Reedus ou encore Mike Faist.

Avec ça, on ajoutera une mise en scène qui offre des séquences extraordinaires, des virées à motos vibrantes, une BO aux petits oignons, une photographie des plus sublimes grâce au très fidèle Adam Stone, chef op à qui l’on doit toutes les photos des films de Jeff Nichols

Bref, en seulement six films, Jeff Nichols s’est imposé comme un très bel auteur et un artisan du cinéma passionnant dont on attend chaque film avec une impatience terrible. Cette chronique et cette immersion dans le monde des bikers est aussi vibrante qu’elle est touchante. Il est alors vraiment dommage de voir qu’un film comme celui-là a du mal à rencontrer son public, au point d’en être un échec commercial. Donc, si jamais vous avez encore un cinéma qui le joue près de chez vous, laissez-vous tenter par une bien belle balade, car si les sensations fortes ne sont pas là, les émotions et la passion, elles, le sont bel et bien.

Note : 16/20

Par Cinéted

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