décembre 11, 2024

Sons – Dans l’Intimité Garde/Détenu

Titre Original : Vogter

De : Gustav Möller

Avec Sidse Babett Knudsen, Sebastian Bull Sarning, Dar Salim, Marina Bouras

Année : 2024

Pays : Danemark, Suède

Genre : Drame, Thriller

Résumé :

Eva, gardienne de prison exemplaire, fait face à un véritable dilemme lorsqu’un jeune homme de son passé est transféré dans l’établissement pénitentiaire où elle travaille. Sans dévoiler son secret, Eva sollicite sa mutation dans l’unité du jeune homme, réputée comme la plus violente de la prison.

Avis :

Réalisateur danois, Gustav Möller s’est très vite fait remarquer auprès des cinéphiles. Après un court-métrage, le cinéaste réalise son premier long-métrage, et quel long-métrage, puisqu’il s’agit de « The Guilty« , ce film où l’on suit un homme qui travaille au service des appels d’urgence et qui va essayer de sauver une femme qui a été kidnappée. Le film a fait son petit effet au point que Hollywood en fera un remake avec Antoine Fuqua à la réalisation.

Après six ans d’absence des grands écrans (Gustav Möller a réalisé entre temps des épisodes de séries), le réalisateur est donc de retour avec cette fois-ci un film carcéral. Écrit en partie par Gustav Möller, qui a toujours été fasciné par cet univers-là, « Sons » est un putain de bon film, qui confirme alors tout le bien que l’on pensait déjà du danois. Sombre, violent et passionnant dans le portrait et le drame qu’il fait de son personnage, même si « Sons » n’est pas à la hauteur d’un « The Guilty« , il reste un sacré bon moment de cinéma qui aura su tenir son spectateur avec intrigue et émotion de bout en bout de film.

« Original dans son intrigue, « Sons » est un film sombre. »

La cinquantaine, Eva est surveillante de prison. Eva est appréciée de ses collègues, mais aussi des détenues du quartier dont elle s’occupe. Alors qu’elle mène une existence sans histoire, un jour, elle voit arriver dans un autre quartier, un détenu ultra-violent. Eva a un secret concernant ce détenu, et alors qu’elle ne le devrait pas, elle demande à se faire muter dans l’unité où ce détenu est gardé…

Je ne sais pas pour vous, mais moi, il y a des films que j’attends avec une grande impatience, sans vraiment les attendre. Je m’explique, après « The Guilty« , il était clair que n’importe quel nouveau film signé Gustav Möller serait une attente. Je ne connaissais pas encore son sujet, ou son titre, que je savais déjà que le film serait l’une de mes plus grosses attentes du moment. Puis les années ont passé, et le réalisateur a mis du temps avant de revenir, prenant le temps dont il avait besoin pour s’assurer un bon retour. Au fil des années, le nom de Gustav Möller s’est fait de plus en plus loin, presque comme un souvenir oublié. Puis est arrivé « Sons« , son affiche qui, d’un coup, annonce fièrement « Après « The Guilty« , et là, d’un coup, ce désir et cette attente furent de retour, et quel retour le cinéaste nous offre là.

 Original dans son intrigue, « Sons » est un film sombre, qui aborde des sujets difficiles. Ici, Gustav Möller nous entraîne dans le quotidien d’une surveillante de prison exemplaire, qui va voir sa vie bousculée avec le transfert d’un nouveau détenu. Si comme ça, l’idée d’un film sur l’univers carcéral n’est pas neuve, (il faut dire que le cinéma s’est déjà très largement aventuré dans les prisons) avec cette histoire-là, le réalisateur danois offre quelque chose de neuf, qui va piquer notre intérêt de par son mystère dans un premier temps, avec ce secret trouble et troublant, puis par la suite, une fois dévoilé, l’histoire et ses personnages nous entraînent ailleurs, ce qui continue de rendre le film intéressant.

« Du côté de sa mise en scène, « Sons » est un film parfaitement exécuté. »

Avec ce scénario, Gustav Möller s’aventure sur des sujets qui sont passionnants, le metteur en scène jouant avec la frontière entre le bien et le mal, et au-delà de ça, il offre un portrait de personnage complexe. Un personnage porté par une grande Sidse Babett Knudsen. D’ailleurs, le réalisateur a écrit le film et ce personnage pour elle, et après cette performance torturée et sombre, il est bien impossible de voir quelqu’un autre dans ce personnage.

« Sons« , c’est aussi un film qui est passionnant dans la description d’une prison danoise. Le film ne quitte quasi jamais les murs de la prison, ce qui laisse, tout comme les prisonniers, un sentiment d’enfermement, et même une belle et bonne pression, car on ne s’y sent jamais vraiment en sécurité, d’autant plus que l’histoire joue en permanence avec les rapports de force entre cette surveillante et ce détenu. Un détenu tout aussi complexe et tenu par un acteur bluffant, et même terrifiant, Sebastian Bull Sarning.

Après, du côté de sa mise en scène, « Sons » est un film parfaitement exécuté, même si parfois, il peut avoir tendance, le temps d’une scène ou deux, à en faire un peu trop. Dans les scènes de colère par exemple, on frôle l’hystérie et la caricature, mais bon, face au reste du film, face à cette histoire, à ses personnages, son univers, et son sentiment d’enfermement, ou encore face à la noirceur de film en lui-même, c’est bien peu. Puis ça ne nous sort en aucun cas du film, qui ne cesse de nous tenir de plus en plus fort au fur et à mesure que cette histoire se déroule.

Ce retour, après six ans d’absence, pour Gustav Möller est excellent et confirme alors que l’on a à faire ici à un sacré réalisateur, qui a des idées, des histoires originales à raconter, et un sens de la mise en scène affûté. « Sons » est une excellente expérience, immersive comme il le faut, et avec ça, l’histoire de cette femme est terrible et passionnante. Bref, « Sons » est assurément la claque de cette semaine-là.

Note : 18/20

Par Cinéted

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