octobre 10, 2024

The Face at the Window – Tous les Anciens Films ne sont pas Bons

De : George King

Avec Tod Slaughter, John Warwick, Aubrey Mallalieu, Marjorie Taylor

Année : 1939

Pays : Angleterre

Genre : Horreur, Drame

Résumé :

1880, France. Une étrange série de meurtres bouleverse la population. Après chacun de ces crimes, un hurlement se fait entendre et aucune des victimes n’a survécu assez longtemps pour désigner un coupable, que l’on connaît bientôt seulement sous le nom du « Loup »…

Avis :

Dans l’histoire du cinéma, les années 1930 occupent une importance toute particulière. Au-delà du fait que la transition entre le muet et le parlant est actée, on assiste à une confirmation des genres. Cette décennie impose en effet les fondamentaux de différents registres, comme le film noir, l’horreur ou l’épouvante. On peut également apprécier l’émergence des premières grandes franchises et même certains remakes de la période expressionniste, comme Forfaiture. Dans ce contexte, de nombreux films voient le jour. Certains sont devenus emblématiques, tandis que d’autres en sont restés au stade de la production anecdotique. Aussi, The Face at the Window semble s’inscrire dans cette dernière catégorie, et ce, pour différentes raisons.

Le présent métrage constitue la quatrième adaptation d’une histoire de F. Brooke Warren. Auparavant, les cinéastes qui s’y sont attelés ont pu privilégier l’approche policière, mystérieuse, voire fantastique à certains égards. Quant à la version de George King, elle se focalise sur la tonalité horrifique, du moins dans ses intentions initiales. L’intrigue avance des crimes insolubles perpétrés par une créature monstrueuse. En l’occurrence, un loup-garou. L’allusion aux productions Universal de l’époque est évidente. Succès de ces dernières oblige, les velléités opportunistes le sont également. Car, bien vite, on se rend compte que le principal sujet n’est guère exploité ni maîtrisé.

« On regrette également une mise en contexte sommaire et sans relief. »

En effet, l’histoire joue sur l’amalgame entre l’appellation de la créature et le surnom d’un malfaiteur notoire dont l’identité se devine rapidement. Dès lors, le mystère initial perd de son intérêt. Les ficelles scénaristiques sont d’une naïveté confondante. La narration, elle, n’induit à aucun moment la notion de suspense, comme ce fut le cas, par exemple, avec La Volonté du mort. De même, les motivations de l’antagoniste se résument à des ambitions sentimentales et une convoitise toute licencieuse. On assiste alors à un jeu de manipulations où le machiavélisme de l’intéressé confère presque à la figure caricaturale, posture solennelle et rire diabolique à l’appui.

On regrette également une mise en contexte sommaire et sans relief. Dans ces circonstances, le Paris des années 1880 se retranscrit à travers des environnements intérieurs au faste ostentatoire. Le tournage en studio suggère ici une scène théâtrale où les décors demeurent une toile de fond. Les séquences s’enchaînent ainsi comme des instantanés figés. À aucun moment, l’intrigue ne les exploite pour donner vie aux évènements. Cela vaut aussi pour la réalisation, où les techniques déployées servent surtout à dissimuler la modestie de la production aux yeux du public. Hormis l’arrivée en calèche devant la banque, on ne distingue aucun passage en extérieur.

« Les comportements des personnages laissent également perplexes. »

Face à l’évolution de l’affaire, les comportements des personnages laissent également perplexes. On a l’impression qu’ils subissent les faits, au lieu d’interagir sur eux. Passablement stupides et incompétentes, les forces de l’ordre sont spectatrices d’une enquête dont on entrevoit que les arrestations. À cela s’ajoutent la fuite éperdue de la principale victime et de ses piètres tentatives pour déjouer les plans de son ennemi juré. De quiproquos en embrouillaminis circonstanciels, l’ensemble aboutit à un dénouement précipité. Dès lors, les explications ridicules achèvent tout semblant de crédibilité que l’on aurait pu porter au scénario, comme au film lui-même.

Au final, The Face at the Window constitue une production sans grande envergure. À mi-chemin entre l’intrigue policière et le récit horrifique, on aurait pu s’attendre à une ambiance semblable à l’œuvre d’Edgar Allan Poe. On songe en particulier à Double assassinat dans la rue Morgue, dont les bases narratives présentent des similarités. Toutefois, on se heurte bien vite à l’indigence d’une rivalité amoureuse pathétique et d’intérêts financiers douteux. Ayant déjà travaillé sur Sweeney Todd, la collaboration entre George King et Tod Slaughter aboutit à une histoire rudimentaire, dénuée de l’atmosphère gothique escomptée.

Note : 09/20

Par Dante

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