novembre 3, 2024

Frozen Land – Frozen Land

Avis :

Certains groupes ont une ascension plus rapide que d’autres. Là où certaines formations mettent plusieurs années à sortir des EP et des albums complets, d’autres ont la chance d’être bien entourées et de sortir un album l’année de leur formation. C’est le cas de Frozen Land, groupe finlandais qui, comme sa pochette le laisse présager, officie dans un Power Métal teinté de Heavy. Fondé en 2017 autour du chanteur italien Tony Meloni et du guitariste Tuomas Hirvonen, c’est la même année que le groupe sort une démo, Loser’s Game, puis en 2018 parait leur premier album éponyme. En affichant une pochette assez agressive avec un géant de glace, le groupe laisse peu de place au doute quant à son style, et c’est chez Massacre Records que ce premier skeud va sortir. Un skeud intéressant, pas dénué de défauts, mais qui annonce un groupe à suivre de très près.

Il faut dire que chaque membre du groupe a déjà un petit bagage derrière lui, avec plusieurs autres formations, ce qui fait que les types connaissent les règles du jeu, et savent y faire d’un point de vue technique. Le premier morceau est issu de leur démo de l’année d’avant. Loser’s Game pose les bases de leur musique, avec une rythmique assez rapide, et un mélange intelligent entre Power et Heavy. On reste dans une norme assez classique, mais il ne faut pas oublier que c’est le premier album du groupe, et qu’il doit des résultats à sa maison de disque. Et ce premier titre donne forcément envie d’en découvrir plus. En abordant Delusions of Grandeur, le groupe laisse beaucoup de place au clavier (un peu trop), mais il n’en oublie pas pour autant la rythmique ultra rapide. Le petit bémol viendra de la voix du chanteur, trop nasillarde.

Mais en dépassant à peine les trois minutes, Frozen Land vise surtout l’efficacité, et il le fait avec brio. The Fall sera alors plus long, cinq minutes, et permettra au groupe de peaufiner son ambiance froide et ses thèmes Fantasy. Sans être un immanquable (le mid-tempo du démarrage est trop classique), le titre fait le taf et démontre une autre facette de la formation, qui peut aussi fournir des morceaux plus calmes. Calme de courte durée, puisque Underworld (Manala) fera parler les guitares autour d’un bon riff. Ici, on est plus proche d’un Heavy que d’un Power, et le mélange fonctionne parfaitement. De plus, le chanteur évite d’en faire des caisses, nous épargnant enfin d’un chant trop nasillard, trop aigu. Il s’agit sans doute du meilleur morceau de l’album, avec un refrain ultra catchy qui fonctionne à tous les coups.

Avec The Rising, le groupe renoue avec le début en reprenant une rythmique ultra rapide démontrant tout le talent des guitaristes. On plonge tête la première dans du Power de la belle époque, et même si ça manque de renouveau, on prend du plaisir face à ce titre nerveux et puissant. Tous les stéréotypes sont poussés au max, et ce n’est Unsung Heroes qui viendra dire le contraire. Là encore, le titre est enjoué, avec la présence d’instruments folkloriques pour pousser un peu plus les potards dans le Power simple et efficace. Mais encore une fois, malgré cet aspect classique, c’est tellement bien foutu que l’on pardonnera facilement toute cette accumulation de clichés. Et il ne faut pas oublier que c’est un premier album, et au niveau production, c’est assez impressionnant. Les finlandais donnent vraiment tout ce qu’ils ont et ça fait plaisir.

Avec Orgy of Enlightenment, Frozen Land continue sur sa lancée et délivre un titre assez classique, mais qui fait amplement le taf. Les guitares sont très bien employées, et on aura même droit à un joli solo. Mask of the Youth va être un titre avec une rythmique infernale, qui ne baissera jamais d’un iota. C’est fait avec talent, et il n’est guère étonnant de voir que ce morceau fut choisi pour apparaître dans une anthologie sur le métal symphonique en 2019. C’est sans doute le titre le plus technique de l’album, avec en prime un solo impressionnant qui file à la vitesse de l’éclair. On restera plus circonspect sur I Would, une ballade qui clôture l’album de façon assez décevante, et sans réel intérêt. Même la reprise de E-Type avec Angels Crying demeure assez anecdotique, voire même inutile, avec une voix transformée du plus vilain effet.

Au final, ce premier album de Frozen Land est plutôt une bonne surprise. Jouant sur deux cordes, le Power et le Heavy, les finlandais proposent un album certes classique, mais qui détient quelques belles pépites, et surtout une volonté d’aller de l’avant de proposer des titres efficaces et nerveux. Si on peut rester circonspect sur les deux morceaux finaux, il n’en demeure pas moins que l’on prend du plaisir à l’écoute de cet effort, et c’est déjà un sacré bon point.

  • Loser’s Game
  • Delusions of Grandeur
  • The Fall
  • Underworld (Manala)
  • The Rising
  • Unsung Heroes
  • Orgy of Enlightenment
  • Mask of the Youth
  • I Would
  • Anges Crying (E-Type Cover)

Note : 15/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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