octobre 10, 2024

The Valet – Doublure de la Doublure

De : Richard Wong

Avec Eugenio Derbez, Samara Weaving, Max Greenfield, Betsy Brandt

Année : 2022

Pays : Etats-Unis

Genre : Comédie, Romance

Résumé :

Olivia, une star internationale du 7e art, est surprise par un paparazzi en compagnie de son amant, Vincent, un homme marié. Pour éviter le scandale, elle demande à son voiturier Antonio – qui apparaît lui aussi sur la photo – de se faire passer pour son petit ami. Celui-ci accepte et passe brutalement de l’anonymat à la célébrité, même si le choc des cultures ne se fait pas sans accrocs. Mais au fil des jours, les différents entre ces amants de pacotille vont peu à peu s’estomper, au point même de révéler l’un à l’autre leur véritable personnalité…

Avis :

Il n’est pas rare que les américains décident de faire des remakes de films français. Le plus étonnant, c’est qu’à chaque fois, ils choisissent des films moyens, voire médiocres, pour en faire des versions… encore pires. Si The Upside, remake de Intouchables, s’inspire d’un film plutôt bon, on ne peut pas dire que Neil Burger ait sublimé le long-métrage de Toledano et Nakache. On peut aussi évoquer un remake très mauvais de Taxi avec Queen Latifah, et il ne manquait plus que Francis Veber avec La Doublure. Film pénible avec Dany Boon et Gad Elmaleh (au secours !), certains producteurs américains ont cru bon de faire un remake à la sauce ricaine, avec en prime un conflit culturel. The Valet va être confié à Richard Wong, qui n’a quasiment aucune expérience dans le cinéma, si ce n’est en tant que directeur de la photographie, et on se demande bien pourquoi.

Pourquoi faire un tel remake alors que l’original est déjà mauvais ? Pourquoi embaucher un réalisateur méconnu qui semble plus à l’aise à la photographie ? La genèse de ce film est entourée de mystères, et tous les astres sont alignés pour en faire une catastrophe. Pourtant, même si on n’atteint pas des sommets de réussite, The Valet va arriver à se rendre sympathique, surtout lorsqu’il aborde des sujets sensibles comme la famille et le choc des cultures. Perclus de défauts, dont sa longueur exagérément longue (plus de deux heures), The Valet peine néanmoins à convaincre pleinement dans son humour, souvent pataud et téléphoné, n’arrivant pas à donner le change entre deux comédiens qui s’entendent bien, mais qui n’ont pas le même talent. Si Samara Weaving survole son rôle, Eugenio Derbez en fait des caisses, même quand il ne fait rien.

« Rien, absolument rien, ne viendra nous bousculer dans cette comédie romantique. »

Concernant le scénario, on reste sur quelque chose de basique. Une célèbre actrice couche en secret avec un riche promoteur immobilier qui est marié. Lorsqu’un paparazzi les prend en photo lors d’un accident de vélo, c’est la panique car tout le monde leur prête une liaison, et ce pauvre homme ne doit sa fortune qu’à l’entreprise de son beau-père. Dès lors, avec sa maîtresse, ils mettent en place un stratagème pour faire croire qu’elle est en couple avec celui qui a eu l’accident de vélo, un voiturier qui pourrait être son père. Si l’histoire d’amour ne prend pas entre les deux, ils vont néanmoins lier une amitié forte, et cela va mettre en avant les défauts et la solitude de cette actrice qui se retrouve esseulée. Bref, c’est simple, on sait où ça va aller, et on attend sagement que tout se déroule tranquillement.

Car rien, absolument rien, ne viendra nous bousculer dans cette comédie romantique, qui évite tout de même que le voiturier tombe sous le charme de l’actrice. Le film va aller plus loin que ça, et saura se faire attendrissant quand il abordera cette famille mexicaine ouverte d’esprit, pour qui la famille est sacrée. Ce voiturier est d’une extrême gentillesse, et c’est ce qui va toucher l’actrice, qui se rend compte qu’autour d’elle, elle n’a que des gens intéressés, qui n’en veulent qu’à sa célébrité. Les différents messages sont assez intéressants pour que l’on ne sombre pas dans un ennui poli. D’ailleurs, pour dire à quel point l’aspect familial est bien fichu, on va se retrouver avec quelques larmes au coin des yeux lors d’un pitch final touchant. Pour le coup, de ce côté-là, le film fait bien le boulot. Mais ce ne sera pas le cas pour le reste.

« The Valet trouve finalement bien sa place sur une plateforme de streaming. »

Si l’on reste sur le pitch de base, le côté célébrité est très attendu. Le film essaye de gentiment tacler le star system, avec une nana qui refuse de manger pour rentrer dans sa robe, ou qui doit faire face à des paparazzis qui n’ont aucune honte à la prendre en photo alors qu’elle fait l’amour. C’est très calibré, et c’est surtout trop long pour ce que ça raconte. On peut facilement imputer trente minutes au film, sans que cela n’entache l’histoire. De plus, toutes les pointes d’humour tombent souvent à plat. Si le film évite avec talent la vulgarité propre à certaines comédies ricaines, on ne peut pas dire que l’on va s’esclaffer devant ce long-métrage. C’est parfois tendre, mais c’est souvent plat et sans réel intérêt. C’est assez drôle de noter une telle dichotomie dans le film, qui peut se faire tendre, comme il peut se faire banal.

Néanmoins, on peut noter quelques passages assez amusants, qui jouent sur le physique du voiturier, ou encore sur sa capacité à faire tomber toutes les femmes. Amaury Nolasco (Sucre dans Prison Break, les plus vieux sauront) joue un second rôle simple et plaisant, où il va se demander comment son beau-frère peut attirer autant les belles femmes. Là encore, le film joue bien sur la notoriété qui attire les gens, mais pas forcément de façon désintéressée. Mais comme d’habitude, les bons côtés sont contrebalancés par des passages à vide, ou par une mise en scène caduque, qui n’a aucun charme, ni aucune personnalité. The Valet trouve finalement bien sa place sur une plateforme de streaming, car il n’a pas les atours d’un film taillé pour le cinéma.

Au final, The Valet est une comédie romantique assez basique, qui vaut peut-être le détour pour son côté tendre et la mise en avant d’une famille aimante et touchante. Il est dommage qu’il soit bien trop long pour ce qu’il raconte, et que la mise en scène soit si insipide, oubliant que pour faire un bon film, il faut aussi avoir un bel œil et une envie de cinéma, de bousculer parfois quelques codes. Néanmoins, on prend un tout petit plaisir devant cette comédie, et c’est déjà pas si mal…

Note : 11/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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