avril 27, 2024

Aetherea – Through Infinite Dimensions

Avis :

Quand on évoque le Brésil, on règle générale, il y a deux écoles, ceux qui pensent immédiatement à Sepultura, puis ceux pour qui le pays évoque Angra. En gros, il y a ceux qui aiment quand ça gueule avec des riffs très agressifs, et ceux qui sont plus dans la douceur du chant, et des compositions plus magistrales. Ces derniers se doivent alors de connaître Aetherea, groupe de Power qui vient de la même ville qu’Angra, Sao Paulo. Connu sous le nom de Sky Sent de 2006 à 2009, le groupe change de nom et a pour originalité d’avoir le line-up le plus inconstant de la planète. On dénombre tout de même pas moins de quatre chanteuses, deux bassistes, deux guitariste, deux claviéristes et un batteur qui ont quitté le navire en cours de route. Forcément, niveau productivité, cela se ressent, avec un seul album au compteur.

Et cet album, c’est Through Infinite Dimensions, qui est sorti en 2021 sous le label MS Metal Records, et qui promet plus d’une heure d’écoute, avec douze pistes. Un projet gargantuesque donc, peut-être même un peu trop pour un premier skeud, mais dans la vie, il faut avoir de l’ambition, et c’est ce que semble avoir Aetherea. Si ce n’est que les problèmes de line-up ne sont pas résolus, puisqu’après ce premier effort, tout le monde a quitté le projet, sauf le guitariste Fabio Matos. Mais bon, cela n’entache en rien l’écoute de cet album, qui fait de belles promesses et délivre un Power rugueux, où l’on sent de nombreuses influences, allant de Angra, bien entendu, en passant par du Thrash, voire du Death. Cela suffit-il à faire un bon album ? Il faut croire, puisque Through Infinite Dimensions, malgré quelques scories, se révèle être une bonne surprise.

Pourtant, les choses ne commencent pas sous les meilleurs auspices, avec une introduction bancale et pas forcément pertinente. Prelude : Origin of the Chaos donne la sensation d’un beau bordel, avec parfois des sonorités qui semblent fausses. Fort heureusement, le groupe va vite se rattraper avec Weekend Prophets. Les riffs sont hyper agressifs, la mélodie est bien catchy, et on entend bien les nappes de clavier qui viennent épaissir l’ensemble. Le titre remplit toutes les cases d’un Power classique et nerveux, avec en prime un joli chant féminin maîtrisé. Le seul bémol provient d’un arrangement parfois factice, avec un son trop « électro » qui gâche toute la partie symphonique. My Hunter joue sur le même tableau, avec parfois une longueur abusive, même si on ne ressent aucun ennui à l’écoute. Il faut dire que certains riffs donnent envie de se fracasser la nuque, et c’est tant mieux.

Memories, malgré de belles promesses en son début, ralentit trop la rythmique en cours de route pour vraiment nous marquer. Elle permettra à Beyond Hell d’être plus percutante. La chanson offre de gros riffs et donne bien envie de headbanger. Néanmoins, on notera quelques problèmes au chant, puisque la chanteuse semble avoir du mal à tenir le rythme, avec parfois quelques fausses notes. Cela se concrétisera avec Dance of the Night, une ballade qui résonne comme un passage obligé et qui se trouve être un peu ringarde. Les fans de Power y trouveront certainement leur compte, mais ça reste téléphoné et le chant est parfois trop aigu. On trouvera une meilleure énergie avec Look Into my Eyes, qui est plus épique, plus percutante, et démontre que le groupe est capable de faire de très bonnes choses, sur de longues plages, sans créer d’ennui.

Les derniers morceaux vont souffler le chaud et le froid. Bleeding est plus touchant que Dance of the Night, mais il reste un titre un peu fade, et qui ne réserve pas forcément de surprise. Face the Lies est sympathique, mais reste dans un registre Power assez classique, manquant d’originalité. Forgotten Humanity (Through Infinite Dimensions Pt.1) est bien plus agréable, avec un gros solo au début, et une rythmique qui va très vite, nous laissant peu de répit. Un vrai morceau qui redonne envie d’aller au bout du skeud. Faceless Face joue avec sa narration, mais oublie de monter crescendo et reste sur un mid-tempo qui ne sied pas vraiment au groupe. Enfin, Those Eyes lorgne vers un Hard’n’Heavy bien nerveux, mais encore une fois, le chant sera un gros point faible, avec une chanteuse qui part trop dans les aigus, et semble incapable de durcir ses tonalités.  

Au final, Through Infinite Dimensions, le premier album d’Aetherea, est un effort plus qu’honorable de la part du groupe, qui signe un skeud long, épais, épique à bien des égards, mais qui n’est pas exempt de défauts. Si on sent que la chanteuse est limitée dans ses capacités, on notera aussi des arrangements hasardeux qui donnent une sensation robotique à l’ensemble, et cela porte préjudice à l’ensemble. Cependant, on prend tout de même du plaisir à l’écoute, et pour un premier album, c’est couillu et bien maîtrisé sur bien des éléments.

  • Prelude : Origin of the Chaos
  • Weekend Prophets
  • My Hunter
  • Memories
  • Beyond Hell
  • Dance of the Night
  • Look Into my Eyes
  • Bleeding
  • Face the Lies
  • Forgotten Humanity (Through Infinite Dimensions Pt.1)
  • Faceless Face
  • Those Eyes

Note : 15/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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