Costa Rica – Reveal the Rainforest

Fiche technique :

Création : Matthew Dunstan & Brett J. Gilbert

Illustrations : Atelier198

Joueurs : 2 à 5

Durée : 30 minutes

Type/public : Débutant à Confirmé

Mode de jeu : Compétitif

Age : A partir de 8 ans

Mécaniques : Choix de tuiles/Course

Première parution : 2016

But du Jeu :

Cette terre est connue pour sa riche diversité d’insectes et d’animaux, et vous faites partie de plusieurs équipes qui vont explorer et enregistrer la faune dans cette forêt tropicale paradisiaque. A chaque tour, vous et vos adversaires explorateurs vont révéler ce qui s’y cache. Mais voulez-vous ramener vos données en arrière, ou continuer à avancer, quitte à ce qu’un autre explorateur prenne le crédit de votre travail acharné ? Ce jeu est une course au catalogue du plus grand nombre d’animaux de la forêt tropicale découverts. Évitez les moustiques, découvrez des animaux et prouvez que vous êtes le meilleur explorateur du Costa Rica!

Règles :

Avant de commencer proprement à jouer, les joueurs vont construire le plateau en accolant les tuiles hexagonales de façon aléatoire, afin de faire un hexagone de cinq tuiles de côté. Une fois cela fait, chaque joueur choisit une couleur, et place l’un de ses meeples à chaque sommet du plateau. Ce qui signifie que si on est quatre joueurs, il y a quatre meeples de couleurs différentes à chaque sommet. Le premier joueur est choisi en fonction de celui qui est parti le plus récemment en voyage.

Le premier joueur va alors retourner une tuile de son choix qui est touchée par l’un de ses meeples, ce qui veut dire qu’au départ, il ne peut retourner que l’un des sommets. Sous chaque tuile sont représentés des animaux plus ou moins rares en fonction de la nature de la tuile. Les forêts cachent des singes ou des scarabées, les montagnes, des jaguars ou des toucans, et les rivières cachent des basilics ou des grenouilles. Ces tuiles peuvent cacher un ou deux animaux, mais elles peuvent aussi cacher des symboles « menace ». Une fois la première tuile retournée, le premier joueur peut choisir de prendre la tuile ou de passer son tour. S’il prend la tuile, son tour se termine et l’exploration continue avec les autres joueurs. S’il passe son tour, on demande à chaque joueur s’il veut la tuile ou pas.

On pourrait alors croire que le jeu se dévoile à l’infini, à une exception près. Si le joueur est trop gourmand et tombe alors sur une deuxième tuile avec le symbole « menace », il doit défausser les deux tuiles avec le symbole, et ne récupère que les tuiles dévoilées sans le symbole. Quoi qu’il en soit, une fois que le joueur a récupéré, bon gré, mal gré, ses tuiles, l’exploration continue avec les joueurs suivants. Une fois tous les joueurs ayant terminé leur exploration, le pion premier joueur passe au joueur à droite, et il entame une nouvelle exploration à partir de l’un des sommets du plateau.

Une fois toutes les explorations terminées, il vient le moment de compter les points. Pour chaque série de six animaux différents, les joueurs marquent vingt points. Puis, pour chaque animal du même type récupéré, plus il y en a, plus on marque de points. Bien évidemment, le joueur ayant le plus de points remporte la partie.

Avis :

Costa Rica – Reveal the Rainforest est donc un jeu où le hasard a une place importante. En effet, ne sachant pas ce qu’il y sous les tuiles, il faut mesurer la prise de risque, et faire de bons choix. L’avantage de ce type de jeu est qu’il est accessible aux plus jeunes. On peut facilement commencer à jouer dès l’âge de huit ans, et cela permet des parties en famille. Seulement, c’est peut-être le seul point positif du jeu, qui tourne vite en rond, et n’évite pas certains écueils.

En premier lieu, Costa Rica manque d’un univers prégnant et envoûtant. Les tuiles ne sont pas forcément jolies, et même si le plateau, une fois formé, est différent à chaque fois et donne une belle sensation, il reste, dans le fond, identique à chaque partie, avec uniquement six animaux à collectionner. Il semblerait que le Costa Rica ait une faune plutôt timide. De plus, les dessins sont tous les mêmes, et il suffit d’une partie pour en faire le tour, ce qui est dommage. Le jeu aurait pu être plus riche dans son design. Mais ce n’est pas le seul problème, puisque même dans son mécanisme, le jeu ne parvient pas vraiment à captiver.

Si on peut ressentir un petit frisson quand on retourne une tuile en ayant déjà un signe « menace », on peut mesurer cela en retournant des tuiles qui sont moins dangereuses que d’autres. Par exemple, les forêts ont moins de menace que les rivières. Cela enlève un certain goût du risque, mais n’apporte que peu de tactique. D’autant plus que même si on prend deux tuiles « menace », on récolte quand même celles retournées sans la marque. On reste dans quelque chose d’assez binaire, et dont les mauvais choix n’ont pas forcément des conséquences fâcheuses. Mais le plus embêtant réside dans la configuration du plateau.

En effet, si la forme hexagonale permet de faire un espace assez grand, les expéditions peuvent être longues, et rogner sur d’autres angles de départ. Cela écourte les parties et frustre les joueurs qui vont perdre des tuiles, surtout lorsqu’il devienne premier joueur. Il y a un déséquilibre qui se fait, et parfois, les joueurs se sentent obligés de retourner certaines tuiles pour ne pas bloquer le plateau. Il est étrange que ce problème ne fût pas relevé lors des bêtas précédant la sortie du jeu…

Au final, Costa Rica – Reveal the Rainforest est un jeu bancal qui manque cruellement de profondeur et de tactique pour pleinement nous convaincre. Il s’agit ici d’un jeu de chance et de plis à récupérer, mais avec des mécaniques pas forcément pertinentes et rejouabilité quasiment nulle. Car si toutes les parties seront différentes dans le placement des tuiles, il n’y a pas de tactiques différentes à adopter pour gagner, et la monotonie de l’ensemble l’emporte face au plaisir de jeu. Bref, un jeu dispensable.

Note : 08/20

Par AqME